À l’automne, je serai peut-être mort
Folio
À l’automne, je serai peut-être mort
Folio
Le pitch
Père en taule, enfance irlandaise plus que difficile au milieu des attentats... Michael n'a pas vingt ans lorsqu'il doit s'expatrier à New York où une vague cousine lui a trouvé une place : la routine codifiée de la violence pour un gang de Harlem : six balles dans le corps d'un récalcitrant, sordides descentes punitives, sept hommes tués en moins d'un an...
Michael, à l'humour très sec, n'est pas un mauvais bougre ni un idiot, mais il va pourtant se laisser aller à ce qu'il n'aurait jamais dû faire. La suite est implacable et le mènera en Amérique centrale. Lui qui commençait à bien connaître la violence urbaine du New York de la pire époque comprendra que l'expression du Mal est sans limites. Il se passe des choses dans les marais du Chiapas, qu'il n'imaginait même pas...
Mon avis
Adrian McKinty ? Un auteur de polars irlandais particulièrement renommé dans les pays anglo-saxons, et qui commence tout juste à se faire une renommée en France, exactement vingt ans après ses débuts. Il serait temps, car il possède un univers bien singulier !
A l'automne je serai peut-être mort est justement son premier roman, publié en 2003, et c'est déjà une réussite.
Le premier d'une trilogie mettant en scène un personnage singulier, Michaël Forsythe, un irlandais mauvais garçon qui s'expatrie par nécessité aux Etats-Unis, et plus précisément à New-York.
Dans les bas quartiers de la grosse Pomme, dans les 90's, alors que la ville est au plus bas (alors gangrénée par la guerre des gangs, elle est la ville la plus dangereuse du monde), Michaël est entrainé vers le fond par le poids de sa triste destinée sociale.
Au cours des 150 premières pages, le lecteur voit Forsythe entrer dans la spirale de la violence, prêt à tout pour gagner sa vie.
Et quand je dis à tout, c'est vraiment le cas, car on assiste alors à quelque scènes d'une violence impressionnante qui ne dépareraient pas un épisode de la série Narcos.
Mais l'auteur place à cet instant du récit un switch habile, qui fait sortir le roman hors des rails du polar classique.
Et c'est alors le destin d'un homme qui cherche à se sauver, puis à se reconstruire pour mieux accomplir une vengeance implacable, que l'on suit avec un intérêt croissant.
C'est dans les deux derniers tiers du livre qu'on découvre peu à peu, la qualité du propos de McKinty.
Ici, pas de suspens insoutenable, pas de scènes d'action qui se succèdent sans interruption : le récit adopte un rythme étrange, entre torpeur et accélérations soudaines.
Forsythe acquiert, peu à peu, une personnalité complexe, au fur et à mesure qu'il gagne - en accéléré - en maturité.
L'autre aspect fascinant du roman est son cadre, sa toile de fond.
Rarement un auteur de polar aura pris autant de temps et de soin à parler de New-York, de décrire ses ambiances, à découvrir, rue après rue, les beaux et les bas quartiers de la ville monstre.
Pour les amateurs de New-York, ce livre est un must !
Une vraie découverte de qualité, recommandée. Pas de doute, je vais poursuivre, tout autant la trilogie que la suite du travail de l'auteur.
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