911

Shannon Burke

10/18

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Le pitch

Lorsqu'il devient ambulancier dans l'un des quartiers les plus difficiles de New York, Ollie Cross est loin d'imaginer qu'il vient d'entrer dans un monde fait d'horreur, de folie et de mort. Scènes de crime, blessures par balles, crises de manque, violences et détresses, le combat est permanent, l'enfer quotidien.

Alors que tous ses collègues semblent au mieux résignés, au pire cyniques face à cette misère omniprésente, Ollie commet une erreur fatale : succomber à l'empathie, à la compassion, faire preuve d'humanité dans un univers inhumain et essayer, dans la mesure de ses moyens, d'aider les victimes auxquelles il a affaire. C'est le début d'une spirale infernale qui le conduira à un geste aux conséquences tragiques.

Mon avis

Shannon Burke s'est révélé une des vraies découvertes de la littérature américaine de l'année 2019, grâce à la parution de son troisième roman, Dernière saison dans les rocheuses.

Un roman d'aventure historique, l'histoire documentée et terriblement réaliste des trappeurs américains dans le wild west, au tout début du XIX° siècle.

Roman court, beau et prenant.

J'ai découvert à cette occasion qu'il avait précédemment publié deux autres romans, récits tirés  de son expérience professionnelle antérieure, alors qu'il travaillait à New York comme ambulancier et infirmier. Rien à voir, mais alors vraiment rien à voir donc, avec l'univers des trappeurs américains.

Et pourtant.

Dans ce récit à la première personne qui ressemble souvent plus à un recueil de souvenirs - autobiographie - qu'à un scénario romancé, c'est bien la loi de la jungle, le danger, la violence et la mort qui prennent toute la place.

Le Bronx des 90's, c'est New York avant sa renaissance : c'est la jungle. Quartiers abandonnés par la municipalité et le gouvernement, racisme, pauvreté, drogues...

Dans un style efficace, journalistique, Shannon Burke prend dès les premières pages le lecteur au coltard et - pif ! paf ! - lui balance de grandes claques pendant deux cents pages.

Anecdotes sordides, misères humaines : l'équipe d'ambulanciers sur lequel est centré le récit vit exactement comme une brigade de soldats en territoire ennemi, au point que le syndrome auquel succombent peu à peu tous ses membres ressemble fort au syndrome post traumatique des combattants du Vietnam ou d'Irak...

L'intelligence du romancier, c'est d'avoir personnifié le drame d'époque en incarnant quelques personnages auxquels le lecteur va s'identifier - ou qu'il va rejeter - dans un mouvement d'empathie naturel.

Vous l'avez compris : 911 (Nine/one/one !) est un récit de guerre.

Interdit aux enfants, aux ados et aux personnes sensibles, c'est un témoignage à l'os (pas une page de trop) qu'il est difficile d'oublier, une fois sa lecture achevée.

 

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