Le pitch

1984, le chef-d’œuvre de George Orwell, fait partie des plus grands textes du XXe siècle. Les lecteurs de tous âges connaissent Big Brother et Winston Smith, car plus qu’un roman politique et dystopique, 1984 a nourri notre imaginaire sans jamais perdre de son actualité.

L’atmosphère envoûtante et le dessin aux teintes fantastiques de l’illustrateur brésilien Fido Nesti, alliés à la modernité de la traduction de Josée Kamoun, nous offrent aujourd’hui une magnifique édition de 1984, la première version graphique du texte mythique d’Orwell.

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Mon avis

En 2021, les amateurs de littérature ont observé un phénomène curieux : pas moins de cinq adaptations du formidable roman de George Orwell, 1984, sont apparus quasiment en même temps sur les étals des librairies !

La raison, toute simple, de cette soudaine floraison : l'oeuvre d'Orwell, mort 70 ans plus tôt, venait de tomber dans le domaine public.

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Abus de bien ne nuit pas ? Mmm... pas certain, car les intentions d'achat des amateurs du grand auteur anglais se sont certainement répartis sur les quatre ouvrages, divisant d'autant les ventes respectives de chaque adaptation...

Moyennant quoi, il fallait bien choisir et - coup de chance ou fleur du lecteur éprouvé ? - je me suis lancé dans la lecture d'une excellente adaptation, scénarisée et illustrée par Fido Nesti.

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220 planches entièrement habillées de rouge, de gris et de noir, couverture comme intérieur.

Le choix de Fido Nesti (et des éditions Grasset) fut de coller le plus possible à l'esprit et à l'ambiance du roman d'Orwell.

L'esprit, vous le connaissez : la dénonciation de tous les extrêmes du totalitarisme, par le biais de la dystopie la plus terrifiante de la littérature.

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L'ambiance, c'est celle d'un enterrement : l'enterrement de la démocratie, du libre arbitre, et tout simplement la mort de la civilisation humaine, telle qu'elle existe depuis l'origine.

1984, c'est le récit de la négation de l'être en tant qu'individu autonome.

Fido Nesti choisit de rester au plus près du texte d'Orwell, avec un gaufrier ultraserré, digne d'une porte de prison, chargé de texte narratif.

Au centre du livre, la reproduction in extenso de 14 pages essentielles du "livre" de Golstein, l'ennemi du peuple.

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Winston Smith, le personnage principal, est représenté comme un homme au visage mou, aux traits incertains.

L'environnement graphique est réaliste, mais le trait de Fido Nesti privilégie les courbes, les arrondis, comme si tout était un peu déformé, comme dans un cauchemar.

Petit à petit, on s'enfonce dans le cauchemar qui - vous le savez déjà sans doute - n'aura pas de fin, et on sort de sa lecture avec un poids sur le cœur et les poumons qui empêche de respirer normalement.

Le résultat est impressionnant, passionnant, fascinant : pour les lecteurs rebutés par le roman, voilà une excellente manière de découvrir le chef-d'œuvre de George Orwell.