Sweet tooth
Urban comics
Sweet tooth
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Le pitch
Dix années ce sont écoulées depuis la mystérieuse pandémie qui frappa la Terre et décima la quasi-totalité de la population. De celle-ci, naquit une nouvelle espèce : mi-homme mi-animale. Gus fait partie de ces enfants hybrides dont on ignore tout, livré à lui-même depuis la mort de son père.
Au cours de son voyage à travers une Amérique dévastée, Gus croisera la route de Jepperd, homme massif et taciturne avec qui il se met en quête d'un refuge spécialisé. Mais sur leur route, les chasseurs sont nombreux.
Mon avis
Sweet tooth, c'est "gueule sucrée", le surnom que reçoit le héros de ce long récit en cours d'histoire. Un héros, si l'on peut dire, qui est en fait un petit garçon de neuf ans porteur de bois de cerf sur la tête, membre de la nouvelle humanité qui se développe sur une Terre post-cataclysmique.
Encore une histoire post cataclysmique ? me demanderez-vous, et je vous répondrais (car je suis bien élevé) : eh oui, encore une...
C'est bien là le principal problème que l'on perçoit, très rapidement, en entamant la lecture de ce premier recueil épais (300 planches) d'un récit qui en comporte trois.
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On est en terrain balisé, labouré, tant par les romans de SF que par les comics, et l'on se dit qu'il faut désormais beaucoup d'imagination et de talent pour offrir quelque chose d'original aux lecteurs. Est-ce le cas ici ? Oui... mais non.
L'originalité n'est pas totalement absente du projet ambitieux de Jeff Lemire, qui assume à la fois le dessin et le scénario.
Une histoire où le personnage principal est un jeune enfant, c'est l'occasion d'adopter un angle de vue et de narration différent; ici, c'est l'histoire de l'innocence absolue contre le mal... quasi absolu.
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L'occasion de quelques belles pages où l'auteur réussit à faire surgir un peu de poésie, des planches teintées de la poussière des étoiles, celle qui permet aux enfants perdus de voler, dans Peter Pan. Sweet tooth, constitue le principal, et quasiment le seul intérêt du récit.
Mais à côté de cela... le récit, beaucoup trop linéaire, s'embarque très vite dans les ornières d'un road trip aux péripéties de plus en plus prévisibles au fur et à mesure que l'histoire avance, la violence et l'horreur des situations n'atteignant jamais la complexité et la puissance d'un Walkind Dead, loin de là !
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Quant au dessin, j'ai beau eu m'accrocher, je n'ai pas réussi à m'y faire, ce qui pour moi est rédhibitoire.
Un trait à la "barre à mine" (de crayon, bien sûr !), avec parfois de terribles défauts techniques (perspectives, proportions), baignant dans des couleurs souvent hideuses...
Un projet sympathique, ambitieux, non dénué d'intérêt... mais de là à investir près de 70 € (prix cumulé des trois tomes), il y a un gouffre (financier) ! Dommage...
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