La valse lente des tortues
Albin Michel
La valse lente des tortues
Albin Michel
Le pitch
Qu'un crocodile aux yeux jaunes ait ou non dévoré son mari Antoine, disparu au Kenya, Joséphine s'en moque désormais.
Elle a quitté Courbevoie pour un immeuble huppé de Passy, grâce à l'argent de son best-seller, celui que sa soeur Iris avait tenté de s'attribuer, payant cruellement son imposture dans une clinique pour dépressifs.
Libre, toujours timide et insatisfaite, attentive cependant à la comédie cocasse, étrange et parfois hostile que lui offrent ses nouveaux voisins, Joséphine semble à la recherche de ce grand amour qui ne vient pas. Elle veille sur sa fille Zoé, adolescente attachante et tourmentée et observe les succès de son ambitieuse aînée Hortense, qui se lance à Londres dans une carrière de styliste à la mode.
Autour de l'irrésistible et discrète Joséphine, gravite une fois encore tout un monde de séducteurs, de salauds, de tricheurs et autant d'êtres bons et généreux. Comme dans la vie.
Mon avis
Le problème, avec les immenses succès littéraires, c'est que cela rapporte des sommes tellement ahurissantes à tous les acteurs de la chaîne (auteur, éditeur, distributeur, détaillants) qu'ils sont tous d'accord pour en faire une suite, pour autant que le premier roman le permette.
C'était le cas pour Les yeux jaunes des crocodiles, vendu à deux millions d'exemplaires, et dont la construction et les nombreux personnages laissaient la possibilité de "feuilletonner" à qui mieux mieux. Ce qui fut fait.
Malheureusement. Car comme au cinéma, les "2", "3" sont rarement aussi bien que les "1", à partir du moment où ils sont faits de mauvaises raisons alimentaires.
Le premier tome était déjà un peu construit comme un feuilleton. La valse lente des tortues est très clairement la deuxième saison d'une série style sitcom, où sans colonne vertébrale scénaristique pour structurer l'intrigue, l'auteure déroule d'incessantes et improbables péripéties impliquant tous les personnages qui avaient tant plu aux lecteurs du premier tome.
Alors, pour être honnête : le livre n'est pas mauvais, l'entreprise est même plutôt sympathique (comme son auteure !), il se lit jusqu'au bout, mais il n'y a plus le plaisir de la surprise, et tout est encore plus improbable, trop improbable.
Une lecture dispensable. Et je ne parle même pas du troisième tome, 860 pages (!), qui est une véritable purge (je me dispenserai pour cette raison de vous en infliger la critique !)
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