Le pitch

Alex, une jeune femme de 35 ans, belle et attirante, essaie des perruques dans un magasin du boulevard de Strasbourg. Quelques heures plus tard, elle est enlevée par un inconnu qui la suivait, jetée dans une camionnette et séquestrée dans un hangar désaffecté.

Le ravisseur a organisé sur place un théâtre de tortures qu'elle va subir jusqu'à l'horreur. Alex parvient à se libérer avant que la police ne la retrouve, et n'identifie son tortionnaire, suicidé sur le périphérique.

Dès lors, l'énigme d'Alex et de son passé ne peut plus lâcher le lecteur...

Mon avis

Avant d'obtenir le prix Goncourt avec Au revoir, là-haut, Pierre Lemaître s'est fait un nom respecté dans le roman policier, avec une dizaine de titres. J'ai commencé avec Alex. Mauvaise pioche.

Bien sûr, c'est bien écrit. Bien sûr, les cinquante premières pages sont développées de main de maître pour installer le suspens. Mais après... tout se dégrade, peu à peu, pour laisser le lecteur finir ce roman avec un sale goût dans la bouche.

Premier point : le scénario est assez linéaire et, pour un vrai amateur du genre, très prévisible. Autre élément, plus important : les personnages sont tous caricaturaux, des archétypes (le flic, le commissaire, la psychopathe...).

Tertio - et c'est le point essentiel -, c'est glauque, archi-glauque. Mais pas dans le bon sens, du glauque utile à la Denis Lehanne, du glauque vécu, authentique, qui tire le récit vers le réel.

Là, c'est du glauque invraisemblable et gratuit. L'interminable passage d'Alex dans la cage (cela dure 120 pages !!!), les meurtres répétitifs à l'acide, tout est longuement et complaisamment étiré, étalé, sans être crédible un seul instant (non, tout cela n'arrive pas dans la vraie vie !).

Mon avis ne sera pas partagé par tout le monde, j'en suis conscient... et c'est très bien, car je peux parfaitement concevoir que ce genre de "trip" gore séduise certains lecteurs.

Mais de mon point de vue, c'est une grosse déception.