Choc – Les fantômes de Knightgrave
Dupuis
Choc – Les fantômes de Knightgrave
Dupuis
Le pitch
Choc, l'homme au heaume, continue méticuleusement de mener à bien le grand oeuvre qu'est sa vengeance, rendant chaque coup reçu dans sa jeunesse, à l'époque où il était encore le brillant et doux Eden.
Qu'il errait dans les rues pauvres et sales du Londres des années 1930, travaillait au service du riche Lord Essex et de son lâche de films, comptait les jours derrière les barreaux de la prison de Blackwoods Borstal ou encore vivait de petits larcins au sein d'une bande organisée...
Mon avis
Deuxième partie du triptyque entamé deux ans plus tôt par Colman et Maltaite, décidés à revisiter le mythe de Choc créé par Rosy et Will (le père de Maltaite !) au cours de la saga Tif et Tondu.
Le premier tome était un véritable sommet de l'édition 2014, un chef-d'oeuvre - n'ayons pas peur des mots - et j'attendais avec une impatience mêlée d'une légère crainte cette suite.
Les deux auteurs allaient-ils parvenir à maintenir la qualité proche de la perfection des quatre-vingts premières planches, tant sur le plan du scénario que des illustrations ?
La lecture de ce double album (pour le prix d'un, un excellent rapport qualité-prix !) publié avec beaucoup de soin par Dupuis (couverture, papier et couleurs splendides) m'a rassuré, c'est un nouveau plaisir.
Le dessin est toujours splendide, précis (l'évocation de nombreux lieux à travers le globe est extrêmement bien documentée), le trait d'une élégance folle ; quant à la mise en couleurs, elle est ahurissante et je suggère à pas mal d'éditeurs de BD de venir jeter un coup d’œil à ces planches somptueuses.
Quant au scénario, Colman reprend le déroulement de son histoire, complexe.
Complexe, mais d'une grande clarté... jusqu'à un certain point car, à abuser d'incessants allers et retours entre différentes époques du passé, le lecteur, même très intelligent (comme vous et moi, n'est-ce pas ?) risque de fatiguer un peu et d'en perdre parfois le fil.
Sur le fond, c'est toujours d'une grande noirceur, sans doute encore plus sanglant que dans le premier tome (on ne compte plus le nombre de morts, y compris les innocents).
Et Colman, par petites bribes, dévoile les événements qui ont fait d'un enfant un monstre sans pitié nommé Choc.
On découvre ainsi, notamment pourquoi ce nom de Choc, mais aussi d'où vient la main blanche...
Une BD à acheter absolument, donc, même si la magie du premier tome n'opère pas ici aussi complètement dans la deuxième partie l'album, lorsque le scénariste abuse des va-et-vient dans l'espace et le temps.
Au bout de quelques dizaines e planche, cela sent un tout petit peu le procédé.
Mais bon, c'est histoire de dire... Bravo !
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