Le pitch

1990, dans sa résidence huppée de New-York, Harvey n'est pas surpris par la visite de Jim. 70 ans plus tôt, les deux hommes, alors de jeunes garçons, faisaient connaissance à bord d'un train des orphelins , un système d'adoption mis en place pour endiguer le nombre massif, sur la côte Est américaine, d'enfants sans famille issus de l'émigration européenne.

Embarqués dans un étrange voyage, Jim et son petit frère expérimenteront la fraternité, l'amitié, la confiance, l'entraide, mais feront aussi les frais de la trahison de ceux qui feraient tout, faute d'être bien nés, pour être bien adoptés...

Mon avis

Le recueil présenté comprend les deux premiers tomes de la série Le train des orphelins qui en comporte actuellement six. Le regroupement de ses deux tomes est légitime et judicieux puisqu'ils forment le premier cycle, complet, de cette histoire terrible, car véridique.

Philippe Charlot a eu l'idée de raconter un épisode particulièrement méconnu de l'histoire américaine (je n'en avais jamais en tendu parler) : plus de 200 000 enfants orphelins "déportés" vers l'ouest en un demi-siècle pour des adoptions faites à l'encan, les traces de leur passé étant effacés !

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Mais tout le mérite de l'auteur vient de la manière employée pour transformer cette tragédie en une passionnante histoire dont l'essentiel se déroule dans un train, c'est un véritable "rail book" que l'on dévore avec curiosité, intérêt, rire et émotion.

Avec une inspiration, non revendiquée mais évidente, venant tout droit de Mark Twain - ses petits héros sont terriblement proches d'un Tom Sawyer et d'un Huckleberry finn, tant sur le plan physique que moral - Fourquemin compose un récit bourré d'intelligence, alternant les époques pour relancer sans arrêt du lecteur. On lit les 90 planches d'une traite. Un vrai Tourne Page.

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Mais tout le fond de l'histoire n'aurait pas le même impact sans le travail de Philippe Charlot, que je tiens à remercier.

C'est bien simple, son trait limite ligne clair fait penser au meilleur de ce que proposait le journal Spirou dans les années 50 et 60. Et je peux vous dire que sous ma plume, c'est le plus beau des compliments !

Ces enfants (mais aussi les adultes) sont croqués avec une vivacité et une tendresse parfaite, dans un cadre ferroviaire très documenté et réaliste. Bravo !

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Si cette BD n'est pas recommandée pour les petits (l'histoire pourrait les choquer), vous pouvez la mettre entre toutes les mains à partir de la prime adolescence, mais c'est aussi un cadeau qui conviendra très bien aux adultes au cœur sensible !