Moi, ce que j’aime, c’est les monstres

Livre deuxième

Emil Ferris

Monsieur Toussaint Louverture

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Le pitch

Karen Reyes, notre petite artiste, doit désormais faire face à une vie nouvelle où tout tremble et vacille, et où même ses quelques certitudes semblent sur le point de voler en éclats. Mais Karen est un être farouche : 1/3 loup-garou, 1/3 détective, 1/3 enflammée. Toute de curiosité, d’imagination et de compassion, elle veut bannir de son existence les tabous et les mensonges, censés la protéger, mais qui ont fini par empoisonner jusqu’à ses rêves.

Heureusement que son frère Deeze, artiste contrarié au passé trouble, est là pour la protéger des menaces invisibles qui pèsent sur elle, et ce même s’il est obligé de franchir la ligne rouge. Mais pour combien de temps encore ? Car il est sur le point d’être envoyé au Vietnam.

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Moi, ce que j'aime, c'est les monstres 2

Autoportrait d'Emil Ferris, avec son héroïne Karen Keyes

Mon avis

Si vous êtes en train de lire cette critique, c'est sans aucun doute que vous faites partie des millions de lecteurs qui, de par le monde, ont dévoré le premier tome du diptyque d'Emil Ferris.

Non ? Alors, dans ce cas là, laissez tomber cette fiche de lecture et précipitez-vous sur celle que j'ai consacré au premier volet de Moi, ce que j'aime, c'est les monstres !

Pour les autres, je vous rassure tout de suite : le deuxième tome de l'extraordinaire roman graphique de l'auteure américaine est au niveau (stratosphérique) du premier.

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Ce qui est assez normal, puisque lorsque Emil Ferris a démarché, en 2017, les éditeurs, elle avait déjà sous le bras les 800 planches de son œuvre !

En fait, en dévorant cet album (pas loin d'une dizaine d'heures de lecture) après avoir relu le précédent, j'ai été frappé par la constance du travail de l'auteure (et de celui, hors norme, de l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture) .

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Moi, ce que j'aime, c'est les monstres - 2

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Comment, pour une auteure, ne pas se lasser, ne pas faire un pas de côté, ne pas faiblir dans la qualité de l'illustration, la subtilité de la narration ?

J'avoue que je reste muet d'admiration devant cette capacité à ne pas dévier d'un pouce tout au long de la conception d'une œuvre d'une telle envergure...

Côté graphismes, impossible de ne pas tomber en arrêt, au moins toutes les dix ou vingt pages, devant une planche fabuleuse.

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Moi, ce que j'aime, c'est les monstres - 2

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A chaque fois, un tableau réalisé au crayon bic. Les planches unicolores sont formidables mais c'est lorsque Emil Ferris prend son "dix couleurs" qu'on passe au niveau supérieur.

Technicité ahurissante, inventivité au top, style unique.

Côté rédaction, c'est presque aussi étonnant.

En fait, il serait dommage de réduite la qualité des albums à ses illustrations, car le travail sur cette autobiographique apocryphe est digne d'un grand romancier.

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Moi, ce que j'aime, c'est les monstres - 2

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Je pense que nombre de grands auteurs aurait aimé créer un journal aussi complexe, subtil, le récit d'une grande enfant qui devient en accéléré, sous les coups du sort, une jeune adolescente prenant peu à peu conscience de son environnement plus qu'étrange et de la complexité du monde...

L'empathie que l'on ressent à l'égard de Karen, cette jeune fille qui se voit comme un loup-garou, est à la mesure de l'entreprise : immense !

L'éditeur et l'auteur annonce un troisième tome à venir.

Dans six ou sept ans ? N'attendez pas si longtemps pour vous jeter sur celui-ci, qui se suffit à lui-même, puisque l'auteure a l'intelligence de ne laisser aucune question essentielle en suspens !

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