Les lames du cardinal
Folio SF
Les lames du cardinal
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Le pitch
1633, sous le règne de Louis XIII. Le Cardinal de Richelieu veille à la bonne marche du royaume de France, de plus en plus menacé par l’Espagne et ses nouveaux alliés : les dragons. Or à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels : le Cardinal se voit contraint de faire appel à une compagnie d’élite qu’il avait lui-même dissoute.
Sous le commandement du capitaine La Fargue, les bretteurs les plus vaillants et les plus intrépides que possède le royaume sont ainsi réunis pour former à nouveau les redoutables Lames du Cardinal.
Mon avis
Les livres de Fantasy historique (que j'appellerais plutôt d'ailleurs Fantasy uchronique) ne sont pas si nombreux que cela.
Parmi eux, on distinguera les sagas où le passé de l'humanité est revisité avec la présence de dragons.
La plus achevée (et réussie, du moins pour ses premiers tomes) est sans doute celle de Naomi Novi, Les dragons de sa majesté, qui se déroule durant les guerres napoléoniennes (ma critique est sur le site).
Avec Les lames du cardinal, voici une trilogie qui se situe sous le règne de Louis XIII.
Les dragons y jouent un rôle important... du moins dans les deux derniers tomes puisqu'ils n'apparaissent quasiment pas dans le premier volume (si ce n'est durant la bataille finale), ce qui est une vraie déception pour les lecteurs attirés avant tout par ces méchantes bestioles !
Pierre Pevel est un auteur de fantasy reconnu, il prend un plaisir à s'emparer de l'histoire "officielle" pour la teinter de fantastique, et cela marche plutôt bien : la preuve !
Dès les premières pages, on sent que l'auteur a sacrément bossé son sujet.
Il plonge le lecteur dans le Paris du début du XVII° siècle - c'est une des grandes réussites du livre - avec une quantité de détails précis qui ont fait ma joie (mais qui pourront décontenancer ceux qui ne s'intéressent pas à l'histoire du vieux Paris.
[Une carte à même été placée en début de volume pour bien se repérer].
Dès le départ, également, Pierre Pevel noie le lecteur sous une quantité impressionnante de personnages, dans une succession de très courts chapitres (plus de 80 chapitres, en tout juste 400 pages !) et de scènes brèves qui pourront désorienter le lecteur (cela a été mon cas à plusieurs reprises).
Comme les scènes vont et viennent sans cesse, Pevel n'a pas le temps de se poser pour développer ses personnages qui restent donc des silhouettes un peu stéréotypées.
Autres points délicats : les rebondissements sont un brin téléphonés et surviennent un peu tard dans le développement de l'histoire.
Quant aux personnages féminins, ils sont franchement décrits avec la pointe d'une plume masculine sexiste qui a de quoi faire tousser de nos jours (le roman date de 2007) puisque les femmes sont toujours "fraiches, girondes, avec de jolies minois".
Bien, vous allez me dire que tout cela ne prêche pas pour une recommandation de ma part à la lecture de ce livre.
Cependant, c'est bien le fonds historique et la volonté manifeste de l'auteur de revisiter les romans de cape et d'épée du XIX° siècle qui finissent par convaincre.
Pierre Pevel, en utilisant un style parfaitement classique et en multipliant les scènes de bravoure, tout autant que les dialogues percutants, rend un hommage manifeste à Alexandre Dumas et à ses trois mousquetaires.
Cet aspect réjouissant justifie la lecture de Les lames du cardinal, sans pour autant pousser forcement à la lecture des deux derniers volumes de la trilogie (à vous de voir).
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