La fortune des Winczlav
Dupuis
La fortune des Winczlav
Dupuis
Le pitch
1848, Monténégro. Vanko Winczlav, jeune médecin idéaliste, prend le parti de l'insurrection paysanne contre la tyrannie du prince-évêque. Vendu aux soldats par un paysan, il n'a d'autre choix que de partir. Dans sa fuite, il rencontre Veska, jeune Bulgare réduite en esclavage dans une auberge. Ensemble, ils embarquent pour le Nouveau Monde. Lors de la traversée, Vanko épouse Veska, qui n'a aucun papier d'identité. Arrivé sur le continent, il trouve un emploi d'infirmier, ne parvenant pas à faire valoir son diplôme de médecin.
La trilogie qui révèle comment s'est bâtie la fortune dont Largo Winch est devenu l'héritier à travers trois générations.
*

Mon avis
Vous connaissez l'expression "Trop tirer sur la corde" ? Eh bien, elle correspond exactement au travail actuel de Jean Van Hamme, et plus particulièrement à cette série La fortune des Winczlav !
Jean Van Hamme, 85 ans au moment où j'écris ces lignes, est un sérial writer, largement plus d'une centaine de scénarios à son actif, dont d'innombrables série dont les plus connues et les plus longues sont Thorgal, XIII et Largo Winch.
Largo Winch : en tout, depuis près d'un demi-siècle, c'est 8 romans, 24 albums, 3 films; et désormais une série préquelle en trois volumes, censée raconter d'où vient... quoi ? La fortune des Winczlav !
Franchement, reprendre à nouveau le thème Largo Winch, était-ce bien nécessaire ? Certainement pas. Utile ? Que nenni ! Pertinent ? Tout dépend de la richesse et de l'originalité du scénario imaginé pour raconter les origines de la famille d'adoption du petit orphelin.
Malheureusement, Jean Van Hamme est parti sans munition et le résultat est consternant.
Dès les premières pages, ce n'est pas un scénario qui est proposé par l'auteur, mais un script. Quelques planches pour chaque époque, et entre chaque, un saut dans le temps, un gap de 10 ou 20 ans.

Pas le temps d'installer des ambiances, des personnages. Des rebondissements caricaturaux, prévisibles. On n'y croit pas une seconde.
Côté illustration, on est sur la même longueur d'ondes.
Ce n'est pas que le dessin de Philippe Berthet manque d'élégance, mais ce choix de ligne "plus claire que claire", avec une absence totale de profondeur, de relief, empêche complètement le lecteur de s'immerger dans l'histoire et de ressentir la moindre émotion. Un exemple parfait d'abus de la palette graphique...

Quant aux personnages, ils ont tous plus ou moins le même visage, femme ou homme, jeune ou vieux...
A force de "trop tirer sur la corde", Van Hamme risque de perdre ce qu'il a de plus précieux : des lecteur fidèles depuis des décennies.
NB : à ce propos, dans le même ordre d'idée, l'auteur vient juste de sortir un album qui est la suite du Rayon U, le premier grand oeuvre d'Edgar P. Jacobs, publié il y 80 ans. La honte...
Acheter sur Amazon