Le pitch

Que se passerait-il si un virus, génétiquement modifié, hautement pathogène et très invasif s'échappait d'un laboratoire ? Que deviendraient les milliers de personnes infectées, enfermées dans le huit clos d'un navire de croisière ?

Imaginée près de dix ans avant la pandémie par S. Ricard, d'après son expérience d'ingénieur biologiste moléculaire, Virus est devenue la plus réaliste des fictions.

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Mon avis

L'histoire qui entoure la création de Virus, ce très long one shot en trois volumes (oui, c'est possible !), est assez unique.

En 2018, Sylvain Ricard qui est, outre ses activités dans la BD, avant tout un chercheur scientifique, spécialisé dans la génétique humaine, se lance dans l'écriture d'une idée qu'il murit depuis près de dix ans.

L'idée de départ de Virus est toute simple : raconter ce qui pourrait se passer si un virus fabriqué dans un laboratoire de recherche militaire ultra sécurisé se trouvait soudain à l'extérieur du laboratoire, porté par un chercheur contaminé ?

Et qu'arriverait il si cet homme embarquerait sur un méga navire de croisière, où le virus entrait dans une phase de contamination accélérée ?*

Le premier volume de Virus est publié, donc, en 2018 et le second sort en mars 2020. Exactement au moment où le virus du Covid "explose" tout autour de la planète ! [Le troisième sortira en 2023].

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Comme vous le savez, on s'est longuement interrogé sur l'origine précise du Covid, venant de Chine, mais peut-être sorti... d'un laboratoire de recherche militaire.

Vous devez également vous rappeler qu'en février 2020, en pleine crise du Covid, un navire de croisière est bloqué à l'isolement au Japon avec 3 000 passagers à son bord, avec des centaines de cas recensés.

Bref : un sujet de script qui devient une réalité mondiale, une pandémie dont l'origine est suspecte, un bateau isolé pour éviter une contamination générale... avouez que le hasard fait, parfois, étonnamment les choses !

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Bien, ceci dit, que penser de ce triple album qui développe une histoire finalement assez linéaire sur 360 planches en noir et blanc ?

Eh bien... le résultat est assez mitigé.

Côté scénario, l'idée de départ est brillamment développée pendant 150 pages (un vrai Tourne Page) avant que, faut de carburant, la dynamique du récit s'épuise peu à peu, l'histoire perde de son intérêt et s'achève difficilement.

La faute, sans doute, à un excès d'optimisme de Sylvain Ricard qui aurait du prévoir une récit en deux volumes et évite ainsi de nombreux rebondissements (dès que l'armée intervient) confus et inutiles.

Côté graphisme, on aime ou on n'aime pas le dessin semi réaliste de Rica, un dessinateur argentin.

J'avoue que les nombreuses maladresses dans les traits des personnages m'ont souvent gêné.

Quoiqu'il en soit, n'hésitez pas à découvrir ce travail intéressant, notamment pour le cahier thématique d'une douzaine de pages qui clôt le premier tome.

Sylvain Ricard, en bon scientifique qu'il est, y prend le temps d'expliquer à ses lecteurs le contexte médical autour des virus et autres maladies transmissibles. C'est passionnant.