Le pitch

La Trinité, Johnny Hallyday, Les Play-Boys, les premiers galas, Jacques Lanzmann, Serge Gainsbourg, les escapades marocaines, Maurice Pialat, Claude Sautet, Jean-Luc Godard, Merde in France, les cigares, l'alcool, la Corse...

À sa façon inimitable, Jacques Dutronc se souvient et raconte.

Mon avis

Jacques Dutronc est un homme élégant, plein d'humour et un brin introverti.

Eh bien son autobiographie lui ressemble en tous points !

200 petites pages pour raconter 80 ans de vie, cela peut paraitre un peu court, mais le chanteur/acteur a déclaré que, lors de sa rédaction, il avait préférait ne pas revenir trop sur son texte, de peur de le faire gonfler exagérément. C'est bien du Dutronc !

Un texte court, donc, et qui n'évoque que les points de sa vie qui pensait sans doute mériter d'être exposés au public : son enfance (étonnante adolescence parisienne où Jean-Philippe Smet/Johnny Halliday et Claude Moine/Eddy Mitchell étaient ses copains de square), sa vie de chanteur (le minimum) et surtout sa vie d'acteur (qui bénéficie de plus long développements).

Sa vie personnelle, familiale ? Le prénom Françoise n'apparait qu'à 4 ou 5 reprises, au détour du phrase, sa compagne de 30 ans Sylvie Duval n'est citée qu'une fois. Quant à son fiston, Thomas, il a royalement droit à deux pages affectueuses, en toute fin de livres !

Mais alors, allez-vous me dire, de quoi parle-t-il, Jacquot ?

Eh bien, de ces petit riens qui font sa vie : sa relation à la célébrité, la corse bien entendu, ses addictions (alcool, cigares). Et puis, surtout, de ses amitiés, ses affections, essentiellement masculines. Dutronc se sent tout petit à côté des grands réalisateurs, des grands chanteurs, des grands acteurs qui ont fait son admiration, et il le dit, il le répète. Quelle simplicité !

Ce qui fait toute la saveur de ce petit roman de vérité, c'est avant tout le style Dutronc.

Une plume acérée qui, mine de rien, balance gentilles plaisanteries et aimables vacheries à chaque coin de phrase. Quel plaisir de découvrir ce sens incroyable de la formule digne, à certains moments, d'un Oscar Wilde . Quel dommage que l'homme n'ait pas plus écrit dans sa vie !

Résultat : j'ai avalé ce livre, sourire aux lèvres, d'une seule traite.

Un petit bijou d'humour et d'élégance.