Le pitch

2002. Le monde changea à jamais. Tous les hommes, tous les garçons, tous les mammifères dotés du chromosome Y tombèrent et moururent au même moment. Avec la perte de près de la moitié de la population terrestre, la marche du monde stoppa net, laissant à une société exclusivement composée de femmes le soin d'empêcher notre civilisation de sombrer définitivement.

Un jeune homme Yorick Brown et son singe Esperluette échappèrent néanmoins de cet androcide. En une nuit, ce garçon sans histoire devint la personne la plus importante sur Terre.

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Mon avis

Les comics au long cours qui développent une histoire de SF adulte et cohérente sur plus de 1 000 pages, il n'y en n'a pas beaucoup dans l'histoire de la BD moderne.

En fait, en réfléchissant bien, je les compte sur les doigts d'une main. Voyons voir : The boys, Letter 44, The walking dead, Fables, Civil war (pour plus de précisions, allez lire sur le site mon article : Le top des meilleurs comics)

Tenir un scénario sur une si longue distance, avec un début, un milieu et une fin, des cliffhangers et des switchs, des personnages avec de l'épaisseur, un brin d'humour, deux louches de suspens, des aventures, un peu d'amour et de romance, quelques pincées de politique : voilà une recette bien difficile à cuisiner.

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Mais voilà - oh joie ! - que j'en découvre (un peu tardivement) un sixième, avec Y, le dernier homme !

Un pitch de départ, tout simple, cette uchronie où, en quelques secondes, toutes les êtres mâles vivant sur Terre meurent. Sauf un.

Laissant 4 milliards de femmes gérer le bazar et se disputer (ou pas) le dernier mâle.

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Pourquoi n'en reste-t-il qu'un ? Pourquoi en reste ici tout de même un ? Comment tout ça est arrivé ? Que va devenir le pauvre garçon (4 milliards, ce n'est pas forcement un cadeau, ha ! ha ! ), entre les mangeuses d'hommes, les scientifiques, les féministes ultra extrémistes, les états, les militaires ?

C'est tout cela que Y, le dernier homme, développe avec une réelle habileté.

Il est vrai que, côté scénario, Brian K. Vaughn n'est ni un débutant, ni un manchot (j'adore son one shot Les seigneurs de Bagdad).

L'histoire tient la route sur la durée, et le lecteur en haleine (un vrai Tourne Page, pas de doute), même si, au trois quarts de la saga, l'auteur tombe sans doute un peu dans le travers qu'il avait évité jusque là : rendre l'histoire un poil trop complexe et tirée par les cheveux.*

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Côté illustrations, c'est un carton plein pour Pia Guerra qui fait simple et clair ce qui, en BD, ce qu'il a de plus difficile à réaliser.

Dessin réaliste, mais avec une grosse touche de ligne claire, et une mise en couleurs très efficace et lisible : une vraie réussite, qui participe grandement au succès de l'entreprise.

Quant à la performance, je dois avouer que je la trouve assez sidérante : 1 500 planches à dessiner (presque) toute seule, c'est impressionnant !

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Je m'en voudrais de terminer cette critique sans souligner la qualité principale de la saga : sa capacité étonnante à interroger la question du genre avec acuité, complexité et une absence de préjugés stigmatisants.

Vous voulez savoir ce que cela signifie ? Alors allez jeter un oeil, cela tombe bien, Urban comics vient de rééditer les 5 tomes de la série dans sa collection à petit prix et petit format !