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90 % des adaptations de romans au cinéma sont de pitoyables long métrages qui trahissent le roman. Et sur les 10 % qui restent, 9 % sont de simples décalques narratifs, une reprise de l’histoire, mais sans le style. Heureusement, il reste ce précieux 1%. Des films qui, d’un bon, d’un excellent roman, ont fait un bon, un excellent film. Mais pour les repérer, il faut du temps et affronter bien des déconvenues. Voilà pourquoi, pour vous mâcher le travail, je vous ai préparé une série de sélections thématiques de romans et de films à découvrir.
Vous trouverez ci-dessous la liste thématique consacrée aux grands thrillers et romans policiers ainsi qu’à leurs adaptations cinématographiques. Cette liste est classée par ordre chronologique remontant du présent vers le passé (c’est la date du film qui est prise en compte).
Sous une présentation des couvertures des œuvres (si vous cliquez dessus, vous accéder au site qui vous permet de les acheter), vous trouverez une présentation succincte du film et du livre. Juste en dessous, la 4ème de couverture du livre (Le pitch) et, si une critique du livre existe sur Le Tourne Page (c’est généralement le cas), les premières paragraphes de cette critique (Mon avis).
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Thrillers, polars : les meilleures adaptations au cinéma
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Shutter Island – Martin Scorsese (2010)
Acteurs : Leonardo di Caprio, Mark Ruffalo
Mon avis : Remarquable film de Martin Scorsese, qui respecte parfaitement le roman de Dennis Lehane (y compris le switch final, aussi extraordinaire que celui de Sixième sens).
Un thriller ultra noir et angoissant, avec Leonardo di Caprio au sommet de sa forme… comme d’habitude !
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Shutter Island – Dennis Lehane
Rivages noir – 392 pages – 8.15 €
Le pitch : Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est un hôpital psychiatrique pour assassins.
Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel. Comment a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade ou cryptogramme ?
Progressivement, les deux policiers s’enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu’au choc final de la vérité.
Mon avis : Shutter island est un livre un peu à part dans la bibliographie de Dennis Lehane.
Tout d’abord, comme pour Mystic river, il s’agit d’un « one shot », une histoire sans lendemain. ici, point de personnages récurrents comme dans la série des Patrick Kenzie et Angela Gennaro, où le tryptique allant de Un pays à l’aube à Ce monde disparu.
The ghostwriter – Roman Polanski (2010)
Acteurs : Ewan McGregor, Pierce Brosnan
Mon avis : Le dernier grand film de Roman Polanski. C’est une réussite majeure, sans doute en partie grâce à Robert Harris, qui a participé à l’adaptation, et aux acteurs, impeccables.
Quand à la fin du film, surprise : selon mes souvenirs, elle n’est pas la même dans le film que dans le roamn (je n’en dirais pas plus !)
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L’homme de l’ombre (The ghostwriter) – Robert Harris
Pocket – 384 pages – 7.50 €
Le pitch : Un écrivain professionnel est engagé pour rédiger les mémoires d’Adam Lang, Premier ministre britannique étant resté le plus longtemps en exercice – et le plus controversé – de ces cinquante dernières années. À peine au travail, l’auteur de l’ombre découvre des secrets que Lang n’a guère l’intention de révéler.
Des secrets explosifs susceptibles de bouleverser la politique mondiale. Des secrets susceptibles d’être mortels…
Mon avis : Robert Harris est un auteur de thriller formidable, capable, quand il tient un sujet qui l’inspire, de monter sur le podium des meilleures plumes du genre (lisez Fatherland, Enigma, ou D., vous m’en direz des nouvelles). Mais ce qui sort de son clavier est, souvent, bien plus qu’un « bête » thriller car Harris n’adore rien autant que les toiles de fond historiques ou politiques. Ici, c’est politique, et c’est absolument formidable.
Un conseil très simple : jetez-vous sur cette histoire (le pitch la résume très bien) dont l’atmosphère va, au fil des pages, se refroidir, s’obscurcir, au point que vous vous retrouverez au milieu de la nuit – c’est un Tourne Page fascinant – plongé dans le froid et le noir, là où se trouve le back office de la vraie politique, la cour où jouent les plus grands.
Millénium 1 à 3 – Daniel Alfredson (2009 à 2012)
Acteurs : Naomi Rapace, Michael Niqvist
Mon avis : Difficile d’adapter la trilogie au long cours (près de 7 heures) de Stieg Larsson ? Et pourtant, après une première tentative manquée par David Fincher, les trois films réalisés (du moins, les deux derniers) par Daniel Alfredson sont absolument impeccables.
Une des raisons de cette réussite ? La réalisation et l’interprétation scandinave, remarquable. Et, tout particulièrement, celle de Naomi Rapace, dans le rôle de Lisbeth Salander !
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Millénium 1 à 3 – Stieg Larsson
Actes sud – 592 + 672 + 752 pages – 23.40 €
Le pitch : Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant.
Vanger est convaincu qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille. Lisbeth Salander, jeune femme rebelle, mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui.
Entre la jeune femme perturbée qui se méfie de tout le monde et le journaliste tenace, un lien de confiance fragile va se nouer tandis qu’ils suivent la piste de plusieurs meurtres.
Ils se retrouvent bientôt plongés au cœur des secrets et des haines familiales, des scandales financiers et des crimes les plus barbares.
Mon avis : J’ai découvert la trilogie Millénium avec quelques années de retard, et je m’en suis mordu les doigts ! Je me rappellerais jusqu’à la fin de ma vie de la lecture de ces trois romans, car c’est avec eu que j’ai franchi pour la première fois le cap de eBook et de la liseuse.
Le premier tome de cette très longue histoire (près de 2 000 pages serrées en format broché !) est, durant deux cents pages, un peu déconcertant, surtout pour un lecteur qui n’est pas forcément familier avec les polars scandinaves, car c’est lent et, si j’ose dire un peu froid et désertique, à l’image de l’île où se déroule une partie de l’histoire.
Puis le lecteur tourne les pages, encore et encore, de plus en plus vite et lorsque l’héroïne Lisbeth Salander prend de l’importance, il ne peut être que subjugué.
No country for old man – Ethan & Joël Cohen (2007)
Acteurs : Javier Bardem, Tommy Lee Jones
Mon avis : Le livre de Cormac McCarthy était formidable; le film des frères Coën l’est peut-être encore plus, le thriller se prêtant particulièrement bien au format.
Tommy Lee Jones est, comme toujours, impeccable, mais c’est Javier Bardem en tueur psychopathe qui raffle la mise : il est tout simplement terrifiant !
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No country for old men – Cormac McCarthy
Points – 298 pages – 7.10 €
Le pitch : À la frontière du Texas, Moss découvre un carnage : un homme à moitié mort, d’autres déjà froids, des armes, de l’héroïne et deux millions de dollars. La tentation est trop forte.
Mais on ne vole pas impunément des narco trafiquants. Moss devient l’objet d’une impitoyable chasse à l’homme. À ses trousses, un vieux shérif et un tueur psychopathe de la pire espèce…
Mon avis : Si vous ne devez lire que trois romans de Cormac McCarthy, un des auteurs majeurs de l’Amérique de la fin du XX° siècle, il faut absolument que celui-ci en face partie, car c’est un chef-d’oeuvre, au même titre que La route.
Cette espèce de thriller – même si le terme n’est pas vraiment approprié – est probablement de son livre le plus accessible, car il y a une véritable intrigue, prenante, avec de nombreux rebondissements, qui fait office de colonne vertébrale au roman.
Attention, l’oeuvre n’est pas d’une lecture facile pour autant : l’histoire est terrible, l’ambiance oppressante, les faits sanglants.
Ne le dis à personne – Guillaume Canet (2006)
Acteurs : François Cluzet, André Dussolier
Mon avis : Probablement la meilleure adaptation française d’un roman américain ! Guillaume Canet parvient à transposer l’intrigue de l’autre côté de l’Atlantique et il s’appuie sur l’excellent François Cluzet – qui trouve là le meilleur rôle de son répertoire – pour faire passer la pilule d’un scénario très, très malin. Top !
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Ne le dis à personne… – Harlan Coben
Pocket – 448 pages – 7.80 €*
Le pitch : Pédiatre, David Beck exerce dans une clinique pour le compte de Medicaid, structure sociale qui prend en charge les pauvres sans couverture sociale. Il aime son métier et l’exerce avec passion. Mais sa vie a été brisée lorsque son épouse, Elizabeth, qu’il connaissait depuis l’enfance, fut assassinée par un tueur sadique qui marquait ses victimes au fer rouge.
Huit ans après ce drame, il reçoit un étrange e-mail codé dont la clé n’était connue que de lui-même et d’Elizabeth. Abasourdi, David essaie de se souvenir des détails qui entourèrent l’assassinat de sa femme, dont le propre père, officier de police, identifia formellement le corps.
Impatient, il guette le prochain message qui lui donne rendez-vous le lendemain. En cliquant sur un lien hypertexte, il découvre alors le site d’une caméra de surveillance de rue et dans la foule, il voit, stupéfait, passer Elizabeth qui le regarde en articulant « Pardon, je t’aime »…
Mon avis : C’est avec Ne le dis à personne qu’Harlan Coben, en 2001, s’est fait – outre une véritable fortune – une réputation dans le monde entier. C’est avec l’adaptation de ce thriller que Guillaume Canet, en 2006, s’est fait vraiment un nom comme réalisateur et que François Cluzet a relancé et boosté sa carrière d’acteur.
C’est dire si ce titre, considéré aujourd’hui comme l’archétype du thriller « à clef » par tous les amateurs du genre, est porteur de réussite. A juste raison car, très objectivement, le scénario de ce roman conduit de main de maître par l’auteur est un modèle de mécanique, où chaque fin de chaque chapitre est l’occasion pour le lecteur de reprendre sa respiration : Ne le dis à personne est un top Tourne Page !
Mystic river – Clint Eastwood (2003)
Acteurs : Sean Penn, Tim Robbins
Mon avis : Clint Eastwood dirige avec rigueur et efficacité ce film aussi terriblement noir que le roman de Dennis Lehane. On ne sort pas indemne de sa vision !
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Mystic river – Dennis Lehane
Rivages/noir – 592 pages – 9.65 €
Le pitch : Ce jour de 1975, Sean, Jimmy et Dave sont loin de se douter que leur destin va basculer de façon irrémédiable. Une voiture s’arrête à la hauteur des enfants, deux hommes qui se prétendent policiers font monter Dave avec eux sous prétexte de le ramener chez lui. Il ne reparaîtra que quatre jours plus tard. On ne saura jamais ce qui s’est passé pendant tout ce temps.
Vingt-cinq ans après les faits, les trois garçons ont fondé des familles. Comme un écho au kidnapping de Dave, l’assassinat de Katie, la fille de Jimmy, va les mettre de nouveau en présence. À mesure que Sean, qui est devenu flic, mène l’enquête, ce sont autant de voiles qui se lèvent sur de terribles vérités.
Mon avis : Avant de lire Mystic River, il faut prendre une grande, une large inspiration; un peu comme vous vous apprêtez à plonger en apnée, le plus longtemps possible. Car les eaux de la rivière Mystic sont bien noires et glacées, et le roman de Dennis Lehane est d’une longueur (près de 600 pages) et d’une noirceur comme on en rencontre peu dans l’histoire du roman policier.
Si vous êtes un familier de l’auteur, vous connaissez sa capacité à fabriquer, pièce par pièce, des intrigues souvent subtiles et compliquées.
C’est ce qui fait en partie le sel de la demi-douzaine de romans mettant en scène le « couple » de détectives Kenzie et Gennaro, l’autre piment étant sa capacité à développer des personnages et des atmosphères d’une complexité à peu près inégalée dans le genre (du polar).
La trilogie Jason Bourne
Doug Liedman/Paul Greengrass (2002 à 2007)
Acteur : Matt Damon
Mon avis : La fameuse trilogie de Robert Ludlum est adaptée en cinq ans, avec Matt Damon, parfait dans le rôle titre.
Pour une fois, je trouve les films encore plus réussis que les romans (trop longs), sans doute car chacun d’entre eux recèlent des scènes d’action d’anthologie.
Deux autres films suivront, sans intérêt (le 4ème n’est même pas avec Matt Damon).
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La trilogie de La mémoire dans la peau – Robert Ludlum
Le livre de poche – 1 960 pages – 19.20 €
Le pitch : Un homme sans passé, amnésique à la suite d’un terrible accident, est traqué par des tueurs impitoyables. Pourquoi ? Une seule indication : un morceau de film incrusté sous sa peau et qui semble être le numéro d’un compte bancaire à Zurich… au nom de Jason Bourne.
Peu à peu, les pièces du puzzle s’emboîtent et l’on comprend que Jason Bourne, qui passe aux yeux du monde entier pour un dangereux criminel, est un personnage inventé de toutes pièces par la CIA afin de piéger le fameux Carlos, dit «le chacal».
Créance de sang – Clint Eastwood (2002)
Acteurs : Clint Eastwood, Jeff Daniels, Angelica Huston
Mon avis : Clint Eastwood est devant et derrière la caméra.
Il respecte le roman de Michael Connelly et cela donne un résultat qui n’est un chef-d’œuvre (on n’y retrouve pas toute la richesse de 500 pages du thriller) mais qui ne manque pas de suspens ni d’humanité.
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Créance de sang – Michael Connelly
Points – 528 pages – 5.95 €
Le pitch : Fini les tueurs en série ! Terry McCaleb, ex-agent du FBI, a subi une greffe du cœur. Il se repose sur son bateau lorsqu’une inconnue le somme d’enquêter sur le meurtre de sa sœur. McCaleb refuse, mais elle lui révèle que c’est le cœur de cette femme qui lui a été greffé.
Alors, pour payer sa « créance de sang », il reprend minutieusement l’enquête de police et retrouve la piste d’un tueur à la logique implacable…
Mon avis : Ce roman de Michael Connelly reste un peu à part dans son oeuvre, puisque son héros n’est pas récurrent : on ne retrouvera Terry McCaleb qu’une fois (vivant !) par la suite.
Vous allez lu le pitch ? L’idée de départ est non seulement astucieuse : elle est brillante !
Mais si l’intrigue est vraiment réussie, c’est par avant tout par la psychologie du personnage principal que le lecteur est vraiment séduit.
American psycho – Mary Harron (2000)
Acteurs : Christian Bale, William Defoe
Mon avis : Une adaptation plutôt réussi du roman de Bret Easton Ellis, même si le principe même de mettre en images un pareil texte me parait une hérésie, tout l’intérêt du livre étant de livrer un récit fantasmé que le lecteur s’appropriera – ou pas – avec sa proche imagination.
Comme d’habitude, Christian Bale est formidable.
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American psycho – Bret Easton Ellis
Editions 10/18 – 449 pages – 10.20 €
Le pitch : Avec son sourire carnassier et ses costumes chics, Patrick Bateman correspond au profil type du jeune Yuppie des années Trump. Comme ses associés de la Chemical Bank, il est d’une ambition sans scrupules. Comme ses amis, de il rythme ses soirées-cocktails pauses cocaïne.
À la seule différence que Patrick Bateman viole, torture et tue. La nuit, il dévoile sa double personnalité en agressant de simples passants, des clochards, voire un ami. Mais il ne ressent jamais rien. Juste une légère contrariété lorsque ses scénarios ne se déroulent pas exactement comme prévu…
Mon avis : Lorsque j’ai lu American psycho, au début des années quatre-vingt-dix, j’ai fait des cauchemars pendant plusieurs jours. Cela ne m’était jamais arrivé, et cela n’est plus jamais arrivé dans ma vie de grand lecteur.
Autant dire que je mets un avertissement énorme : la lecture du roman de Bret Easton Ellis est réservée, je dis bien réservée, aux adultes, et aux adultes qui ne sont pas facilement impressionnables !
Ce livre est absolument hors-norme, une pierre dans l’histoire littéraire de la fin du XX° siècle. Un chef-d’oeuvre ? Un foutage de gueule ? En tous cas, sans aucun doute, le livre qui suscite le plus de réactions violentes, polémiques et contradictoires de la part de ses lecteurs !
L.A. Confidential – Curtis Hanson (1997)
Acteurs : Kim Basinger, Russell Crow, Kevin Spacey
Mon avis : Un de mes films préférés de la fin du XX° siècle ! Tout est parfait : une pléiade d’acteurs incroyables, à commencer par Kim Basinger en blonde fatale, formidable (elle recevra l’oscar pour son rôle), une mise en scène digne des films noirs de la grande époque (les 50’s !), et un scénario au cordeau.
Attention : chef-d’oeuvre !
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L.A. confidential – James Ellroy
Rivages/noir – 75 pages – 11.20 €
Le pitch : Trois flics dans le Los Angeles des années cinquante… Ed Exley veut la gloire. Hanté par la réussite de son « incorruptible » de père, il est prêt à payer n’importe quel prix pour parvenir à l’éclipser. Bud White a vu son père tuer sa mère. Aujourd’hui, il est devenu un bloc de fureur, une bombe à retardement portant un insigne. « Poubelle » Jack Vincennes terrorise les stars de cinéma pour le compte d’un magazine à scandales. Un secret enfoui dans sa mémoire le ronge. Il fera tout pour ne pas le laisser remonter à la surface.
Trois flics pris dans un tourbillon, un cauchemar qui teste leur loyauté et leur courage, un cauchemar d’où toute pitié est exclue et qui ne permet à personne de survivre.
La firme – Sidney Pollack (1993)
Acteurs : Tom Cruise, Gene Hackman
Mon avis : Le roman de Grishman me paraissait difficile à adapter. Pourtant, le résultat est une franche réussite, sans doute principalement grâce à un Tom Cruise tout jeune et remarquable, mais aussi à la mise en scène de Sidney Pollack nerveuse et rythmée.
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La firme – John Grisham
Pocket – 480 pages – 8.40 €
Le pitch : Son attaché-case à la main, un jeune homme court à perdre haleine dans les rues de Memphis. Il s’appelle Mitch McDeere : troisième de sa promotion en droit à Harvard, il a surpris tout le monde en choisissant la firme Bendini, Lambert & Locke. Ce très confidentiel cabinet de Memphis a su, par des arguments irrésistibles, s’assurer sa collaboration.
Alors vers quel contrat mirifique notre brillant juriste est-il en train de se ruer, au point d’en oublier la gravité nécessaire à la profession ?
Mitch a une excellente raison pour courir ainsi : sauver sa vie.
Mon avis : La firme est le second roman de John Grisham (après Non coupable), publié en 1991, et celui qui l’a révélé au grand public. Quand je parle de grand public, c’est un terme bien en dessous de la vérité : il vaudrait mieux parler d’immense public, car Grisham a, dès la sortie de ce livre, figuré dans le top cinq des auteurs les plus lus dans le monde… et cela fait un quart de siècle que cela dure, sans discontinuer, à raison d’un roman par an.
Grisham est l’inventeur du « thriller juridique ». L’auteur, avocat pendant près de dix ans avant de se lancer dans l’écriture, possède une connaissance solide des milieux juridiques ainsi que des procédures, tant civiles que pénales. Ces romans se passent presque tous sur une toile de fond juridique; non : en fait, le juridique ne constitue pas un fond, mais bien la colonne vertébrale de ses romans !
Dans l’expression thriller juridique, comme vous l’avez brillamment remarqué, il y a le mot thriller.
Comment parvenir à passionner un lecteur, le scotcher littéralement durant 400 pages qui, le plus souvent, décrivent avec précision les méandres d’un procès ? Trois moyens :
L’affaire Pélican – Alan Pakula (1992)
Acteurs : Julia Roberts, Denzel Washington
Mon avis : une adaptation parfaite (Julia Roberts est exemplaire) pour un roman hors du commun.
L’exemple même de ce que l’on peut obtenir au cinéma quand le scénario d’un véritable thriller et page turner est respecté !
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L’affaire pélican – John Grisham
Pocket – 432 pages – 7.90 €
Le pitch : Un flash spécial de la NBC plonge l’Amérique dans la stupeur. Le président des États-Unis annonce la mort de Jensen et Rosenberg, les deux plus hauts magistrats de la Cour suprême.
Leur disparition, à quelques heures d’intervalle, ne peut être le fait d’une coïncidence. Or ni la CIA ni le FBI ne savent par où commencer l’enquête.
Seule Darby Shaw, brillante étudiante en droit, établit un lien entre les deux assassinats. Avec l’aide d’un journaliste du Washington Post, elle défie un ennemi invisible aux moyens illimités…
Mon avis : Troisième roman de John Grisham, publié un an après l’incroyable succès de La firme, L’affaire pélican remporte un succès encore plus éclatant : carrément vertigineux.
L’affaire pélican est, sans doute, au sens propre du terme (page turner), le meilleur Tourne Page de Grisham car c’est, probablement celui de ses romans qui présente la forme et le fond les plus évidents d’un thriller, juridique ou pas. Hollywood ne s’y trompera pas, en adaptant tout de suite le roman avec une Julia Roberts au sommet de sa jeune gloire de Pretty Woman.
Je ne vais pas revenir ici sur les raisons qui font que John Grisham est le pape du genre, mais je vais juste expliquer pourquoi ce récit est une réussite quasi parfaite.
Le silence des agneaux – Jonathan Demme (1991)
Acteurs : Jodie Foster, Anthony Hopkins
Mon avis : Un des chefs-d’œuvre du cinéma mondial, aussi génial que le livre dont il est tiré !
La palme revient sans conteste à Anthony Hopkins, peut-être le pire méchant de l’histoire … à en faire des cauchemars la nuit.
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Le silence des agneaux – Thomas Harris
Pocket – 384 pages – 6.50 €
Le pitch : Le FBI est mis en échec par un psychopathe qui accumule les meurtres dans le seul but de récupérer leur peau. Lorsqu’il enlève la fille d’un sénateur, les fédéraux confient à la jeune Clarice Starling, encore élève stagiaire, l’inquiétante mission d’interroger le Dr Hannibal Lecter, emprisonné à vie pour meurtres et cannibalisme.
L’ancien psychiatre, grâce à ses connaissances sur la psychologie des déviants criminels, reste la seule personne à pouvoir mettre le FBI sur la piste du tueur. Lecter accepte de communiquer avec Clarice, mais à la condition qu’elle dévoile ses peurs, ses souvenirs d’enfance. En échange, il va peut-être l’aider à retrouver le tueur…
Mon avis : Courez lire, si ce n’est déjà fait, cet incroyable Tourne Page qui vous empêchera de dormir pendant une poignée de nuits :
La première, pour aller jusqu’au bout de la lecture de ce chef-d’oeuvre du thriller qui vous laissera, blême, aux lueurs de l’aube (ce moment où, coïncidence, les vampires vont se réfugier dans leur cercueil !), Les suivantes, parce que vous aurez les images terribles du roman qui vous tourneront dans la tête !
Certains d’entre vous objecteront qu’ils ont déjà visionné le formidable film avec Anthony Hopkins et Jodie Forster. Ce serait pourtant une grave erreur de faire l’impasse sur le roman de Thomas Harris.
Outre le fait qu’il va beaucoup beaucoup plus loin dans les détails que son adaptation sur pellicule (et quels détails !), il est en tout point aussi parfait que le film : même tension, même plongée dans la folie du plus grand et génial des psychopathes de l’histoire de la littérature ; et même final époustouflant !
A la poursuite d’Octobre rouge – John McTiernan (1990)
Acteurs : Sean Connery, Alec Baldwin
Mon avis : Rien moins que John McTiernan à la réalisation et Sean Connery en acteur principal pour adapter ce formidable roman de Tom Clancy (qui le propulsa au sommet de la gloire commerciale littéraire !).
Peut-être le meilleur film de sous-marin, mais aussi le top du film sur la guerre froide !
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Octobre rouge – Tom Clancy
Le livre de poche – 505 pages – 8.20 €
Le pitch : Le bâtiment le plus précieux de la flotte soviétique – un nouveau sous-marin balistique commandé par son plus brillant officier – tente de passer en Amérique. La flotte soviétique entière a reçu l’ordre de le traquer et de le détruire à tout prix. Si la flotte américaine parvient à localiser Octobre rouge à temps pour l’amener à bon port, ce sera le plus beau coup de tous les temps.
Mais le sous-marin a deux millions de kilomètres carrés pour se cacher et un nouveau système de propulsion silencieux, impossible à détecter. La chasse dure dix-huit jours… À l’approche du but, tous les bâtiments convergent…
Mon avis : Tom Clancy est définitivement le pape du thriller espionnage/technologique, et Octobre rouge est la pierre angulaire de son oeuvre. Bien que le contexte politique (la guerre froide), trente ans plus tard, ait beaucoup évolué (quoi que…), ce roman n’a pas pris une ride.
Avec sa précision habituelle dans sa documentation militaire (c’est impressionnant de professionnalisme), Clancy vous embarque dans une épopée au suspens hallucinant, comme vous en lirez peu dans votre vie.
Les arnaqueurs – Stephen Frears (1990)
Acteurs : Angelica Huston, John Cusak, Annette Bening
Mon avis : Stephen Frears aux commandes, épaulé par un trio de grands acteurs : c’est du tout bon, fidèle au célèbre roman de Jim Tompson
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Les arnaqueurs – Jim Thompson
Rivages/noir – 192 pages – 7.50 €
Le pitch : Pour avoir voulu arnaquer un patron de bar, Roy reçoit un coup de batte au ventre. Malade, il ignore qu’il est atteint d’une hémorragie interne et ressasse son existence.
Roy a été élevé par sa mère, Lilly, une lionne n’aimant que l’argent et qui n’a jamais assumé son rôle. Parti tôt sans bagage, Roy a suivi la trace de Lilly qui lui a transmis son goût du lucre. Représentant pour la façade, il a accumulé un joli pécule après sept ans d’arnaques en tous genres.
Depuis un moment, il a une liaison avec Moira, une créature pulpeuse et trouble. Depuis que Lilly a débarqué chez lui, elle abuse d’emblée de son autorité maternelle. Dès lors, la vie de Roy devient une suite de plongeons dans un enfer abyssal.
Mon avis : Dire que Jim Thompson est un des papes du roman noir, c’est quasiment énoncer un lieu commun. Par contre, une fois que vous avez lu ou relu Les arnaqueurs, cela devient une évidence absolue.
J’avoue que, lorsque j’ai repris contact, avec Thompson, il y quelques temps, cela été pour moi une sacrée re-révélation. Je ne me rappelais pas les effets de la puissance du style de Thompson, qui vous colle par moment au mur tellement c’est bien écrit.
235 pages de déroulé imparable qui vous donne l’impression de visionner un des grands polars noirs des années 50… en noir et blanc justement
Le parrain (trilogie) – Francis Ford Coppola (1972 à 1990)
Acteurs : Marlon Brando, Al Pacino, Robert Duvall
Mon avis : La trilogie de Coppola constitue, à mon avis (et je ne suis pas le seul !) un des sommets de l’histoire du cinéma mondial.
Tout est extraordinaire dans ce triptyque de près de 9 heures (!), le premier volet correspondant au chef-d’œuvre de Mario Puzo. Indispensable, même si on ne lit pas le roman.
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Le parrain – Mario Puzo
Pavillons poche – 12.50 €*
Le pitch : Aux yeux de ses voisins, Don Corleone est un patriarche, un respectable père de famille qui a su donner à ses enfants une éducation où les rigoureux principes de la morale sicilienne s’adaptent aux nécessités de la vie américaine. Mais sa vraie famille est plus vaste , c’est une des » familles » de la Mafia dont il est un des chefs les plus aimés, mais aussi les plus respectés, car il est raisonnable et juste. Pour eux, il est le Parrain.
Le Parrain, c’est l’évocation d’un monde souterrain qui sape les fondations de l’Amérique, d’une pègre redoutable que la société voudrait ignorer, mais que de retentissants scandales ne cessent de révéler au grand jour. De New York à Las Vegas, des somptueuses villas de Hollywood au maquis de Sicile, voici le portrait d’une nation gangrenée par ses syndicats du crime, sa guerre des gangs et ses puissances occultes
Mon avis : Dire que j’ai attendu 50 ans pour lire ce chef-d’oeuvre ! Tout ça pour des idées préconçues : le premier véritable best-seller de l’histoire de l’édition ne pouvait être qu’un livre préfabriqué. Quelle erreur !
Fan absolu, depuis toujours, de la trilogie de Coppola (3 chefs-d’oeuvre), j’ai découvert avec effarement que le roman de Mario Puzo leur est supérieur en tout point ! En fait, cet énorme bouquin (840 pages en poche, dans la magnifique collection Pavillons Poche) correspond simplement au premier film de la trilogie ! C’est dire s’il est autrement plus riche que le film.
Alors que dire… c’est littéralement scotchant du début jusqu’à la fin. Oui, vous êtes scotché au livre !
L’été meurtrier – Jean Becker (1983)
Acteurs : Isabelle Adjani, Alain Souchon
Mon avis : Le bouquin de Japrisot est formidable, mais l’adaptation de Jean Becker reste comme un des plus grands films des années 80.
Le meilleur rôle d’Isabelle Adjani, mais aussi d’Alain Souchon !
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L’été meurtrier – Sébastien Japrisot
Folio – 430 pages – 9.20 €
Le pitch : » J’ai dit d’accord. Je suis facilement d’accord sur les choses. Enfin, je l’étais avec Elle. Une fois, je lui ai donné une gifle et, une fois, je l’ai battue. Et puis, je disais d’accord. Je ne comprends même plus ce que je raconte. Il n’y a qu’à mes frères que je sais parler, surtout le cadet, Michel. On l’appelle Mickey. Il charrie du bois sur un vieux Renault. Il va trop vite, il est con comme un verre à dents. «
Lisez la suite. Ce roman vous tiendra en haleine jusqu’au bout…
Coup de torchon – Bertrand Tavernier (1981)
Acteurs : Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Isabelle Huppert
Mon avis : un des grands films de Bertrand Tavernier, qui a eu la drôle (et bonne idée) de transposer le roman de Jim Thompson dans l’Afrique coloniale de l’après-guerre.
C’est aussi cocasse et cruel que le livre, et les acteurs sont tous magnifiques.
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Pottsville, 1280 habitants – Jim Thompson
Rivages/Noir – 270 pages – 8.00 €
Le pitch : Shérif de Pottsville, 1280 habitants, Texas, au début du vingtième siècle, Nick Corey mène une vie routinière pas trop fatigante dans la mesure où il évite de se mêler des affaires de ses administrés.
Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. Comme si ça ne suffisait pas, il est cocu et aux prochaines élections, il pourrait perdre sa place.
Il décide donc de commencer à faire le ménage…
Mon avis : Pottsville, 1280 habitants, c’est le titre, revu en 2016, du célèbre roman de Jim Thompson paru sous la couverture du numéro 1000 de la série noire sous le titre saugrenu 1275 âmes. Saugrenu, puisque le titre original est POP. 1280. Pourquoi Marcel Duhamel avait-il soustrait cinq habitants au titre américain ? Mystère !
Mais je me demande tout autant aujourd’hui pourquoi Rivages/Noir, quitte à retraduire le titre (et aussi tout le roman, merci !), est presque aussi peu précis que la première version ?! Car, diantre, POP. 1280, cela se traduit par POP. 1280, un point c’est tout ! Erreur étonnante de la part de l’éditeur, mais qui n’est pas la seule, puisque le pitch du livre est carrément mal écrit, imprécis et même faux…
Bref : pouf, pouf, comme disait Desproges, en dehors de ces problèmes de couverture, qu’y a-t-il là dedans, ma bonne dame ? Eh bien, tout simplement une petite perle de roman policier ethnique et humoristique.
Le crime de L’Orient Express – Sidney Lumet (1974)
Acteurs : Albert Finney, Lauren Bacall, Ingrid Bergman, Sean Connery, John Gilgud
Mon avis : Une brillante adaptation comme aimaient en faire les anglo-saxons dans les années 70, avec une distribution internationale absolument invraisemblable.
Agatha Christie adorera le film, qui eut un destin commercial formidable !
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Le crime de l’Orient-Express – Agatha Christie
Le livre de poche – 416 pages – 5.90 €
Le pitch : Alors qu’il rentre de mission et compte s’arrêter quelques jours à Istanbul, Hercule Poirot est rappelé d’urgence à Londres. On est en hiver et à cette époque de l’année, l’Orient Express roule habituellement quasiment à vide. Pourtant, sans l’aide du directeur de la compagnie, Hercule Poirot n’aurait pas trouvé de place à bord, comme si tous les voyageurs s’étaient donné rendez-vous dans ce train ! Dès la première nuit, un homme est assassiné. Le train est immobilisé par la neige qui empêche l’assassin de s’enfuir.
Dans les wagons isolés du reste du monde, Hercule Poirot, au sommet de son art, mène l’enquête. Et ce ne sont pas les pistes qui manquent !
Mon avis : Un des chefs-d’oeuvre d’Agatha Christie, et de la littérature policière en général. Le crime de l’Orient-Express fait partie des quelques romans d’A. Christie où la reine du Whodunit invente littéralement une solution originale, totalement inédite dans l’histoire du roman policier, à un crime.
Sans en dire plus (cela serait dommage pour les chanceux qui n’ont pas encore lu cette petite bombe), il suffit de savoir que la vérité, exhumée à coup de déduction par Hercule Poirot, est tellement stupéfiante qu’on se demande après comment on a pu passer à côté.
Luke la main froide – Stuart Rosenberg (1967)
Acteur : Paul Newman, George Kennedy
Mon avis : un film à voir et revoir, juste pour le plaisir immense de la performance de Paul Newman, dont c’est sans le moindre doute un des meilleurs films.
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Luke la main froide – Donn Pearce
Rivages/Noir – 300 pages – 9.15 €
Le pitch : Envoyé au bagne pour avoir vandalisé des parcmètres, Luke Jackson s’y lie d’amitié avec un autre détenu, Dragline, et devient très populaire grâce à son flegme et sa joie de vivre contagieuse, mais aussi parce que c’est un homme insoumis.
Son personnage, symbole de la cool attitude et emblématique de son époque, finit par incarner une sorte de mythe anticonformiste. Un mythe que les forces de l’ordre ne toléreront pas très longtemps…
Mon avis : Comment ai-je pu passer à côté de ce fantastique bouquin jusqu’en 2014, alors que j’avais vu le film, comme beaucoup, trente ans plus tôt ? Mystère. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour bien faire, et j’espère pouvoir ici vous faire gagner le temps que j’ai perdu de mon côté !
Ce roman est donc très peu connu. Pour quelle raison ? Je l’ignore, c’est une vraie énigme, car c’est une réussite totale, merci à Rivages/noir de m’avoir attiré l’œil avec sa belle couverture, avec ce grain de papier que j’adore !
Lancez-vous donc en toute confiance dans la lecture de ce récit absolument étonnant de la vie au jour le jour dans un bagne américain après-guerre.
Plein Soleil – René Clément (1960)
Acteurs : Alain Delon, Maurice Ronet, Marie Laforêt
Mon avis : Un film que l’on peut regarder à plusieurs reprises au fil des années, tant il séduit par l’intelligence de la mise en scène de René Clément et la roublardise du scénario (merci Patricia Highsmith !).
Mais ce qui rend la long métrage inoubliable, c’est la présence de tous les instants d’un jeune Alain Delon resplendissant. Peut-être son meilleur rôle.
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Mr Ripley – Patricia Highsmith
Le livre de poche – 318 pages – 7.90 €
Le pitch : Italie, fin des années cinquante. Le jeune Dickie Greenleaf mène la dolce vita grâce à la fortune de son père, en compagnie de Marge Sherwood. Plutôt irrité par son comportement irresponsable, Herbert Greenleaf, riche armateur, demande à Tom Ripley de ramener son fils en Amérique.
Tom découvre un monde éblouissant, qu’il ne soupçonnait pas, et ira jusqu’au meurtre pour conserver cette vie de rêve.
Mon avis : On ne parle plus assez de Patricia Highsmith. Depuis sa mort, en 1988, elle survit dans les mémoires essentiellement grâce aux innombrables adaptations cinématographiques de ses romans (l’adaptation du présent roman est un film magnifique).
Pourtant, Patricia Highsmith était, avant tout, une auteure au style formidable. Pour moi, sans aucun doute, la reine du polar psychologique… mais aussi une championne de la nouvelle.
Mr Ripley est le roman fondateur de sa carrière et il n’a pas pris une ride (pour autant qu’un roman puisse avoir besoin un jour d’un lifting !).
Les diaboliques – Henri-Georges Clouzot (1955)
Acteurs :Simone Signoret, Paul Meurisse
Mon avis : Film iconique de Clouzot, Les diaboliques est devenu si célèbre (avec une scène de baignoire inoubliable !) qu’il a presque effacé des mémoires Celle qui n’était plus, le titre original du roman du tandem Boileau-Narcejac.
Simone Signoret est, comme toujours, impeccable.
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Celle qui n’était plus – Boileau-Narcejac
Folio – 185 pages – 6.90 €
Le pitch : Fernand Ravinel, petit représentant de commerce, souhaite se débarrasser de sa femme afin de pouvoir vivre avec sa maîtresse.
Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Après qu’il l’ait droguée, puis noyée dans la baignoire et déposée dans un lavoir pour accréditer la thèse de l’accident, son corps disparaît. Pris dans un tourbillon d’angoisse, hanté par la peur et la solitude, Fernand s’égare peu à peu.
Mon avis : Ceux qui n’était plus est le titre original de ce roman au scénario véritablement « diabolique », devenu une référence grâce au film d’Henri-Georges Clouzot, réalisateur dont l’adaptation en 1955 avec Simone Signoret et Paul Meurisse fut une réussite parfaite.
Plongez-vous dans ce récit sec comme un coup de trique, 180 pages tout juste, du noir de chez noir un peu à la manière de Jim Thompson.
Les auteurs prennent le lecteur en otage dès la première page et ne le lâche plus jusqu’à la dernière page, pour un des switchs les plus célèbres du roman policier (que je m’empresserai de ne pas vous révéler, ça serait franchement dégueulasse de ma part !).
L’inconnu du nord express – Alfred Hitchcock (1951)
Acteurs : Farley Granger, Ruth Roman
Mon avis : Un de mes films préférés d’Hitchcock (sur un scénario de Raymond Chandler !) dont la réalisation magnifie le scénario diabolique de Patricia Highsmith.
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L’inconnu du Nord-Express – Patricia Highsmith
Le livre de poche : 350 pages – 7.40 €
Le pitch : La suite me plut encore davantage : « Une idée formidable ! Supposez que chacun de nous tue pour le compte de l’autre ? Nous nous sommes rencontrés dans le train et personne ne sait que nous nous connaissons. Nous avons chacun un alibi parfait. Un alibi sans la moindre fissure ! »
Cette fois, je sentis que je tenais un beau sujet, car chacun n’a-t-il pas, au moins une fois dans sa vie, souhaité tuer quelqu’un, à condition bien entendu d’être sûr de l’impunité. Le crime parfait ! Tout le monde s’y intéresse ! Alfred Hitchcock
Mon avis : Qui n’a pas lu ce roman ou visionné l’adaptation cinématographique, formidable, du grand Alfred Hitchcock, ne sais pas vraiment ce qu’est un roman noir à concept (ou alors, c’est un amateur d’Agatha Christie, la reine absolue du roman policier à concept !). Roman noir à concept, cela ne vous dit rien ? Mais si, vous savez bien : ce bouquin qui repose sur une idée de départ, brillantissime, qui parait après coup, pourtant, d’une simplicité évidente (mais comment n’y ai-je pas pensé moi-même ! s’exclame intérieurement le lecteur qui oublie qu’il n’a pas le quart du huitième du talent de l’auteure).
Mais au delà de l’idée, universellement connue, qui prélude à ce thriller serré comme un café italien, c’est bien le talent naissant de Patricia Highsmith (c’est son premier roman !) qui donne toute sa valeur à ce chef-d’œuvre du thriller psychologique.
Le facteur sonne toujours deux fois – Tay Garnett (1946)
Acteurs : Lana Turner, John Garfield
Mon avis : De toutes les versions, c’est celle-ci que je privilégie, même si celle de Bob Rafelson avec Jack Nicholson et Jessica Lange, très sexuelle, ne manque pas d’atout.
La raison ? Sans doute parce que, tournée quelques années après la sortie du roman, elle est esthétiquement la plus proche de l’original (un très beau noir et blanc).
Quand à Lana Turner, elle est fascinante !
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Le facteur sonne toujours deux fois – James M. Cain
Folio policier – 160 pages – 5.80 €
Le pitch : Chômeur à vingt-quatre ans, Frank Chambers arpente les routes, une petite valise à la main, à la recherche d’un emploi. Il s’arrête à une station-service restaurant. Le patron, Nick Papadakis, qui exploite l’établissement avec son épouse Cora, lui propose un travail.
Après avoir aperçu la jeune femme, Frank accepte de rester et devient rapidement son amant. Ensemble, ils décident de tuer Nick.
Mon avis : Le facteur sonne toujours deux fois ? Tout le monde connait ce titre qui – profitons-en pour le rappeler – n’a qu’un rapport totalement lointain avec l’intrigue du roman.
La plupart des gens ont vu au moins une fois dans leur vie une des deux grandes adaptation du bouquin de James M. Cain au cinéma; soit la version de 1946 avec Lana Turner, soit celle de 1981 avec Jessica Lange (et Jack Nicholson).
Mais le livre est finalement resté dans les rayons des amateurs purs de polar « à l’ancienne ». Dommage, car ce petit condensé de cynisme et de sensualité mérite le détour pour être lu par le grand public !
Le Faucon Maltais – John Huston (1941)
Acteurs : Humphrey Bogart, Peter Lorre, Mary Astor
Mon avis : Un des grands classiques du film noir de la grande époque, avec un John Huston et un Humphrey Bogart à leur sommet.
L’œuvre servira de modèle aux films de genre pendant des décennies.
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Le faucon maltais – Dashiel Hammett
Folio policier
Le pitch : Quelle est cette mystérieuse statuette noire qui attise tant les convoitises ? Pourquoi certains sont-ils prêts à risquer leur vie pour la posséder ? Lorsque Miles Archer, son associé, est tué lors de ce qui ne devait être qu’une banale filature, le privé Sam Spade reprend l’enquête. Il n’a aucune idée de ce dans quoi il vient de mettre les pieds !
Il lui faudra tout son flegme et une bonne dose de cynisme pour résister aux femmes fatales, à la police et aux gangsters de tous poils qui aimeraient bien mettre un terme à sa carrière et l’empêcher de retrouver le faucon maltais…
Rebecca – Alfred Hitchcock (1940)
Acteurs : Laurence Olivier, Joan Fontaine
Mon avis : Somptueux film en noir et blanc, le premier d’Hitchcock aux Etats-Unis.
Une adaptation réalisée juste après la publication du roman qui obtiendra, justement, l’oscar du meilleur film.
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Rebecca – Daphné du Maurier
Le livre de poche – 640 pages – 8.40 €
Le pitch : Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide, de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?
Immortalisé au cinéma par Hitchcock en 1940, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Il fait aujourd’hui l’objet d’une traduction inédite qui a su restituer toute la puissance d’évocation du texte originel et en révéler la noirceur.
Mon avis : Lorsque sort Rebecca, en 1938, Daphné du Maurier est une jeune auteure de 31 ans, presque inconnue (même si L’auberge de la Jamaïque est sorti deux ans plus tôt).
C’est tout de suite un énorme succès, avec des ventes considérables et, deux ans plus tard, l’adaptation du roman au cinéma par Alfred Hitchcock avec la plus grande star anglaise, Laurence Olivier, remporte l’oscar du meilleur film à Hollywood. La gloire mondiale instantanée. Difficile de faire mieux, n’est ce pas ?!
Avec un recul de 3/4 de siècle, il faut bien admettre que ce succès phénoménal est parfaitement justifié.
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