La guerre éternelle
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La guerre éternelle
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Le pitch
Imaginez une guerre si vaste que l'écho des batailles peut mettre plusieurs siècles à parvenir aux oreilles de ceux qui les ont ordonnées... enfin, de leurs descendants, en tout cas. Pour le soldat Mandella, membre de l'une des unités d'élite chargées de combattre les Taurans, le problème est inverse : lorsqu'il revient sur Terre après plusieurs mois de campagne, des décennies se sont écoulées.
Comment continuer à vivre, quand tout ce pour quoi on s'est battu n'existe plus ?
Mon avis
Comment aborder un grand classique de la SF tardivement, et par la bande ? C'est ce qui m'est arrivé avec La guerre éternelle, que j'ai découvert, dans un premier temps, au travers de son adaptation en BD par Marvano. Un incontestable succès, que je raconte ailleurs sur ce site.
Après l'adaptation, le roman, donc. C'est comme cela que j'ai pu voir à quel point le transfert en roman graphique a été réalisé avec soin et fidélité.
La guerre éternelle a été publié en 1974, après 18 refus d'éditeurs (chose courante pour les grands manuscrits, rassurez-vous !). C'est ce que raconte l'auteur dans une introduction qui explique comment il s'est battu pour publier, puis pour conserver le texte original du roman, qui finira par obtenir en 1976 tous les grands prix littéraires de la SF (Hugo, Nebula, Locus)
Un demi-siècle plus tard, il est fascinant de découvrir à quel point le thème de l'œuvre est universel et intemporel.
Ce que raconte Joe Haldeman, c'est la nature de l'homme, agressive avant tout. La guerre éternelle ne fait pas mentir son titre, c'est vraiment un roman de guerre.
Son traitement des évènements, tout au long du livre, est celui d'un combattant, d'un militaire (il a été un héros de la guerre du Vietnam).
Car, lorsqu'il parle de la vie des humains engagés dans ce conflit interplanétaire, c'est pour raconter à quel point la vie d'un homme ou d'une femme engagé dans l'armée est composée à 98 % de temps longs, répétitifs, inintéressants, et à 2 % d'accélérations démentielles où les combattants meurent en quelques secondes, tués par un ennemi qu'ils ne voient même pas.
Guerre des tranchées à Verdun en 1917 où au fin fond de l'espace, en 2772, rien n'a changé, c'est strictement la même chose.
Mais ce qu'il raconte aussi, c'est la disparition improbable, in fine, de cette nature humaine.
La morale de l'histoire, c'est que l'homme ne peut survivre en tant qu'espèce que s'il parvient à transcender sa nature pour en faire quelque chose d'autre (je n'en dis pas plus, pour ne pas vous spoiler l'histoire). Une sorte de "dénaturation" dont je vous laisserai juger de la pertinence...
Et le dernier trait fondamental de son récit, c'est la foi en l'amour, avec une fin magnifique, inattendue, porteuse d'espoir.
Alors, bien sur, le texte comporte un gros moment de faiblesse, au centre du livre, 50 pages (chapitre 22 à 25), qui a très mal vieilli (et a d'ailleurs été réécrit en son temps, puis rétabli, l'édition comporte d'ailleurs les deux versions).
Mais cela n'a finalement que peu d'importance car pour le reste, vous l'avez compris, c'est un classique intemporel.
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