Le pitch

Coraline Jones et ses parents viennent d'emménager dans une maison partagée en plusieurs appartements. Le lendemain de son installation, Coraline part explorer son nouvel univers. Après avoir entendu des bruits étranges et vu une ombre s'enfuir dans un couloir, elle ouvre une porte condamnée et se retrouve dans un appartement identique au sien. Enfin, presque identique... Elle y trouve en effet un double bizarre de ses parents, qui n'ont pas très envie de la voir s'en aller...

Nouvelle édition du conte noir, signé Neil Gaiman et adapté par P.C. Russell, qui a été comparé à Alice au Pays des Merveilles pour son surréalisme et la présence d'une réalité alternative. Cet album a remporté l' Eisner Award de la meilleure publication pour ados.

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Mon avis

Coraline, c''est en premier lieu un court roman de Neil Gaiman, dont vous trouverez la critique sur ce site. Un roman que je qualifie d'excellent "roman gothique pour enfant/adolescent".

Mais Coraline, c'est aussi une adaptation sous forme de comics.

Un roman graphique de près de 200 planches illustrées par P. Craig Russell, dont le dessin clair, jouant sur les canons classiques de l'illustration réaliste de la littérature enfantine, parvient à donner une dimension supplémentaire au roman.

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Autant le roman distillait une petite musique désagréable, troublante, au fur et à mesure que le lecteur s'enfonçait avec l'héroïne dans cet univers parallèle, où les doubles malfaisants des personnages principaux s'agitent dans l'ombre, autant le fait de voir à quoi ressemblent ces doubles tourne vite au gentil cauchemar qui risque de vous mettre rapidement très mal à l'aise...

Un joli cauchemar éveillé, voilà à quoi ressemble le Coraline en format BD.

Joli, car la mise en couleurs de Lovern Kindzierskireste, jusqu'au bout, reste d'une clarté lumineuse parfaitement trompeuse.

Cauchemar, car lorsque Coraline rencontre ses "autres" parents, ils ont des boutons à la place des yeux et des dents pointues.

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Un grand écart que n'aurait pas renié Lewis Caroll, lorsqu'Alice se retrouve de l'autre côté du miroir et que la dame de cœur propose qu'on lui coupe la tête...

Neil Gaiman revendique l'influence d'Alice au pays des merveilles lorsqu'il parle de son histoire fantastique et, pour une fois, cette revendication assumée est non seulement justifiée, mais tout à fait satisfaisante.

Reste une question importante : à quel public s'adresse cette BD ?

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Sans le moindre doute, pas aux enfants, qui risquent de passer une mauvaise nuit, tant Coraline ressemble aux cauchemars que font parfois les petits !

Par contre, l'album plaira autant aux adolescents - public visé - qu'aux adultes.

Et peut-être même plus à ces derniers. La preuve : j'ai adoré !