Un homme averti ne vaut rien
Un homme averti ne vaut rien
Le pitch
Ils ne se connaissent pas. Michael Monroe a grandi à Londres, orphelin et pauvre. Mathilde Bateman est issue d'une richissime famille de New York. L'un n'a rien, l'autre a tout. L'un veut changer de vie, l'autre veut changer le monde. Ils n'auraient jamais dû se croiser. Mais autour d'eux, assassinats et disparitions se multiplient. Au nom de quelle malédiction ?
Des bords de la Tamise aux ports de Savannah, de Londres à Boston, Michael et Mathilde traqueront la vérité sans se douter de ce qu'ils vont découvrir, sur leurs familles, sur leur passé. Il est des crimes dont on hérite...
Mon avis
Un homme averti en vaut deux ? Alors on aurait du m'avertir : il ne faut pas acheter ce livre !
Bon, c'est de l'humour (trop) facile, mais il faut bien que je me défoule pour épuiser la frustration écoulée tout au long de la lecture de ce très court roman. Et si je peux éviter à quelques lecteurs potentiels de dépenser de l'argent pour rien...
Pourtant, j'étais parti la fleur au fusil, avec le souvenir d'une lecture déjà ancienne, mais qui m'avait très agréablement surpris.
Avec Une seconde avant Noël (ma critique est sur le site), j'avais découvert il y a déjà quelques années que Romain Sardou méritait bien mieux que d'être catalogué comme "le fils de" : ce récit à la manière de Dickens était une vraie réussite, plein de finesse et d'humanité.
Les premiers chapitres de ce "thriller" m'ont plutôt conforté dans ma décision de retenter ma chance, avec des bases scénaristiques jetées avec pas mal d'habileté.
Mais avant même de parvenir au tiers du roman, l'histoire a commencé à déraper et n'a cessé, jusqu'à la fin, de prendre la tangente vers l'abîme des livres du grand n'importe quoi...
L'élément déclencheur ? Un truc tout bête. Une scène où les deux héros de l'histoire sautent dans l'eau d'un port d'une hauteur de 40 mètres et en réchappent, presque indemnes, tous les deux.
Il aurait suffi à Romain Sardou de se renseigner pour découvrir qu'à cette hauteur, il n'y a statistiquement aucune chance pour qu'un humain, - et à fortiori deux- survivent à une telle chute (le record du monde de plongeon pour les femmes est de 36.8 m).
Et, en supposant qu'un miracle intervienne, les deux seraient sortis de cette chute totalement paralysés et les jambes brisées.
Après, c'est un festival what the fuck, une parodie involontaire, entre Le parrain et un mauvais thriller américain.
Absolument bourré d'invraisemblances, de rebondissements totalement improbables et de raccourcis narratifs terrifiants, le roman accélère sans cesse pour s'achever par quelques derniers chapitres rédigés comme le résumé d'un roman de 600 pages que l'auteur n'aurait pas eu le courage d'écrire jusqu'au bout.
Il parait que Romain Sardou a mis cinq ans pour écrire les 250 pages et quelques de ce naufrage. Je me demande vraiment ce qu'il a fait durant tout ce temps; mais certainement pas se relire, visiblement.
Ma pire déception de l'année.
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