Le pitch

Après 11 ans en prison pour avoir tué le meurtrier de celle qu'il aimait, le détective Joe Kurtz doit maintenant échapper à la Mafia...

Le détective privé Joe Kurtz a payé pour son sens de la justice un peu trop expéditif. En sortant de prison, il est contacté par le vieux don Farino, parrain de la mafia en semi-retraite, qui le lance sur la trace de son comptable, évanoui dans la nature... Surveillé par l'entourage de Farino, harcelé par l'inspecteur Hathaway et pourchassé par d'inquiétants tueurs, Kurtz se charge d'une affaire qui ne sera pas de tout repos.

Mon avis

Avec Dan Simmons, il faut s'attendre à tout.

Star du roman de SF, avec quelques chefs-d'oeuvre comme Hypérion, L'échiquier du mal ou Ilium, Simmons est aussi un auteur majeur de la littérature fantastique avec d'autres sommets romanesques comme Nuit d'été ou Terreur.

Mais il est aussi capable de se planter gravement, la dernière quinzaine d'années ayant donné plusieurs pavés très ennuyeux, voire carrément mauvais (L'abominable, Flashback).

Reste que, jusqu'il y a peu, je ne savais pas qu'il avait, loin de ses terrains de prédilection , écrit entre 2001 et 2005 une trilogie policière dont le premier volume, Vengeance, est une excellente surprise.

Joe Kurtz est un héros qui semble tout droit sorti des grands titres des années 50. Un privé teigneux comme la gale, solide comme un roc, honnête juste quand c'est utile ou nécessaire... bref, vous avez compris le principe.

Vengeance est une pure piqûre d'adrénaline.

250 pages denses que vous pourrez vous envoyer d'une traite, en deux ou trois heures.

Histoire d'enfiler une douzaine de scènes chocs qui vous exploseront le globe oculaire et d'une série de dialogues aussi acérés qu'un réseau de fil de fer barbelés.

Ne vous attendez pas à une enquête à l'ancienne, à un meurtre à élucider, à un scénario complexe qui cherche à vous embrouiller le cerveau : non, Vengeance c'est du brut de brut, même si des rebondissements et des surprises se multiplient !

Les fusillades se multiplient, à l'arme lourde, les têtes explosent, les éventrations se multiplient, les cadavres s'entassent.

Beaucoup de très, très méchants, très très costauds et, heureusement, souvent très très bêtes.

Et Joe Kurtz un héros solitaire - ou presque - comme il se doit, aussi rugueux que foncièrement sympathique.

Ecrit avec de l'encre excessivement noire dans le stylo et avec une efficacité maximale, ce polar est à la limite de la parodie, sans que Dan Simmons ne fasse jamais l'erreur de tomber dans l'excès ou la carricature de trop.

Franchement, je me suis bien amusé. Une lecture absolument parfaite pour quelques heures de train ou une séance au bord de la piscine !