Le pitch

La France, le futur proche... Dans une société ultra-libérale dirigée par Alain Madelin, un homme particulièrement viril porte une gourmette en argent au poignet et une paire de baskets Torsion 1992 aux pieds. Cet homme, pour qui survivre est un loisir, et faire ce qu'il veut un passe-temps, a choisi la route enflammée de la liberté individuelle.

Cet homme, c'est Pascal Brutal.

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Mon avis

Pascal Brutal ? C'est du brutal, pas le moindre doute !

Bien, une fois écrit ce jeu de mots un peu trop fastoche, je peux bien vous le confirmer : même avec 15 ans de recul, le personnage inventé par Riad Sattouf et dont les aventures furent publiées dans le journal Fluide Glacial est toujours - si ce n'est plus - décoiffant qu'à sa sortie.

Les 4 albums existants reprennent l'intégralité des planches, chaque album comportant 12 histoires courtes courant chacune sur quatre pages.

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Pour ceux qui connaissent uniquement Riad Sattouf au travers de ses deux séries mainstream L'arabe du futur et Les cahiers d'Esther risquent de s'étrangler à la lecture de ces histoires totalement farfelues.

L'auteur explore son époque au laser, en mode What the fuck, dans une analyse au troisième degré qui ferait passer les courts métrages des Monty Python pour un conte pour enfants.

Pascal Brutal est un macho des banlieues intégral, bourré de testostérone, qui saute sur tout ce qui bouge, sans faire la distinction entre hommes et femmes.

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Il est si viril qu'il ne se rend même pas compte qu'il est totalement bisexuel, si bête et inculte qu'il ne se pose pas la moindre question sur ses compétences.

Pascal Brutal est l'Homme dans toute sa splendeur, avec un grand H, sauf que... en fait pas du tout.

Voilà, difficile de traduite l'état d'esprit de la série, qui est vraiment totalement à part dans la production française du XXI° siècle (j'imagine que Reiser, s'il était encore vivant, aurait adoré).

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Suivant votre milieu social, culturel, suivant vos convictions politiques et relieuses, votre lecture du phénomène sera probablement totalement différente.

Certains ne dépasseront pas la page 10, le cœur au bord des lèvres, scandalisé par l'album; d'autres tourneront les pages en se tordant de rire.

Pour ma part, la lecture de Pascal Brutal me fait bicher.

Sans doute en partie parce que cela me rappelle la fin de la grande époque de Fluide Glacial, dont j'étais un lecteur assidu.

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Sans doute aussi parce que la série me fait penser aux premiers albums de Riad Sattouf, Retour au collège ou La vie secrète des jeunes (publié dans Charlie Hebdo).

On y retrouve le même goût, le même plaisir, et la même virtuosité à l'analyse de notre société moderne, celle des cités et des laissés pour compte.

Mon conseil : allez jeter un œil, vous ne risquez pas de vous brûler, la lecture n'a jamais tué personne !