Le pitch

1967. Ken'ichi, 11 ans, orphelin de père, passe l'été dans la ville provinciale de Tottori, en compagnie de sa petite soeur et de ses grands-parents. Bien que ce soit les vacances, l'ambiance est pesante : la mère de Ken'ichi vient d'être hospitalisée pour une grave maladie.

C'est dans ce contexte de tensions et de menaces, alors que le garçon esseulé erre chaque jour sans but dans les ruines d'une bâtisse perchée sur la montagne de Tottori, réputé héberger des créatures fantastiques, que Ken'ichi vit une expérience extraordinaire. Il est "contacté" télépathiquement par une grande salamandre, captive d'un vivarium au musée local...

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Mon avis

Jirô Taniguchi, le maître de la BD japonaise disparu il y a peu, constituait à lui seul une sorte de trait d'union entre le manga japonais traditionnel et la BD classique occidentale.

Sa fascination pour la BD européenne est venue très tôt, comme il le raconte dans la préface de cet album qui est, sans doute, le meilleur exemple dans son oeuvre de ce croisement entre deux cultures graphiques.

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La montagne magique (NB : aucun lien avec le célèbre roman de Thomas Mann) est un pur one shot BD de 60 planches, dans un "grand" format et une mise en couleurs à l'européenne.

Il est destiné avant tout à un jeune lectorat, car la narration est proche de celle d'un conte de fées.

Mais les adultes prendront tout autant plaisir à sa lecture, tant on y retrouve ce qui faisait la qualité unique des grands récits du maître, comme Quartier lointain ou Le journal de mon père, avec son approche de l'enfance, son atmosphère nostalgique, les problèmes de famille...

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Le dessin est très beau, très rond, comme les très grandes vignettes où Taniguchi laisse le blanc prendre le pas sur le texte.

Quant aux couleurs, elles sont douces, entièrement pastel, au diapason du ton nostalgique du récit.

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Une petite madeleine taniguchienne - si je peux créer ce néologisme peu agréable à l'oreille - où l'auteur déroule un récit imbibé de panthéisme accessible à tous les publics.