Le pitch

Emma Doucet, vieille dame au fichu caractère, se laisse vivre depuis le décès de Pierre, son mari tant aimé. Un beau jour, dans son salon, elle reçoit une balle tirée d'on ne sait où ! Emma se relève de sa chute dans un drôle d'état : morte. Mais pas sous forme de spectre ou d'esprit ! En fait, mis à part un trou dans sa maigre poitrine et quelque chose de différent dans son regard, pas grand-chose n'a changé...

Pour passer le temps qui ne lui est désormais plus compté, Emma se remémore le passé et se pose des questions : pourquoi son cher mari n'est pas revenu lui aussi ? Qui a bien pu la tuer ? Et que vont dire les voisins ?

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Mon avis

Raconter l'histoire d'une morte vivante qui va se battre pour survivre... c'est un sujet pour le moins bizarre et a priori peu attirant, n'est-ce pas ?

C'est pourtant le pari qu'a pris en 2012 Hubert, le scénariste - disparu prématurément il y a peu - de ce dyptique (à l'origine) réuni désormais en un seul volume (déduction : le dyptique est devenu un one shot !).

Et qu'il a brillamment tenu, avec l'aide de son compère Zanzim !

Le duo, que vous connaissez peut-être avec le désopilant L'île aux femmes ou, plus certainement, le splendide et très reconnu Peau d'homme (mes critiques de ces albums sont sur le site), est parti sur l'idée d'une sorte de fable.

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Avec beaucoup d'humour (noir, bien entendu !), un scénario malin (même s'il est sans doute un peu trop prévisible) s'appuyant sur un découpage aussi rythmé que celui d'un film d'action, Hubert prend pendant une centaine de planches le lecteur sans cesse à contrepied et l'emballe (le lecteur !) jusqu'à un final ensoleillé en forme de happy end pour le coup tout à fait inattendu.

Sous couvert d'histoire fantastique, les deux auteurs prennent surtout un pied jubilatoire à dézinguer les politiciens corrompus, l'urbanisme non maîtrisé, la pollution industrielle, sans que le discours ne tombe jamais dans la démonstration militante un peu lourde.

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Passer deux heures en compagnie d'un, puis de plusieurs personnages morts... mais pas complètement, cela vous rebute un peu ?

Pourtant, rassurez-vous, Ma vie posthume n'approche jamais, de prêt ou de loin, la saga Walking dead.

Ici, aucun réalisme, rien de sordide.

Au contraire : avec les couleurs souvent vives d'Hubert et les dessins au trait un peu tremblé et très BD belge de Zanzim, vous ne risquez pas d'avoir peur, même si deux ou trois détails un peu limite pourront un brin - juste un brin - dégouter les personnes les plus sensibles.

Une comédie noire de la meilleure veine qui cache une jolie histoire d'amour d'au delà la tombe, que je recommande à tous les amateurs d'histoires qui ne ressemblent à rien de connu !