Flashback acide
Robert Laffont
Flashback acide
Robert Laffont
Le pitch
De sa découverte des champignons à Amsterdam aux chars de l'armée russe derrière le rideau de fer avec les Scorpions ; de ses grands entretiens avec l'énigmatique David Bowie à ses virées délirantes avec les Motörhead ; de son incursion hallucinée dans la Convention du LSD à Marc Zermati – le pape méconnu du punk –, Philman aborde les rivages interdits comme dans un long solo de guitare psychédélique et tire les conclusions de ses addictions.
Après l'énorme succès de Rock, le premier volet de ses Mémoires façon " Ma vie, Manoeuvre ", l'ancien rédacteur en chef de Rock & Folk continue de raconter sa vie pied au plancher.
Avec son style inimitable, il nous emmène cette fois dans ses trips drugs and rock'n'roll les plus fous : cigarettes, LSD 25, champignons mexicains, cocaïne, speed et Jack Daniel's sont au menu. Clean depuis vingt ans, n'ayant plus depuis touché une goutte d'alcool ni un gramme de coke, Philippe Manoeuvre nous fait revivre cette époque déjantée.
Mon avis
Après l'énorme succès de son autobiographie, Rock, en 2020, Philippe Manoeuvre remet ça.
Les ventes copieuses et les critiques unanimes de Rock étaient parfaitement méritées, car le bouquin était écrit avec le vrai talent de conteur de Philman (son surnom) et recélait un nombre remarquable d'anecdotes sur la scène rock française et internationale (voir ma critique sur le site).
Flashback acide est donc un revenez-y.
Justifié, ou simplement motivé par l'appât du gain ? Tel était ma question en ouvrant l'ouvrage à la couverture aux couleurs aussi acides qu'un bad trip au LSD.
Lu très rapidement, le résultat m'est cependant apparu un brin mitigé, malgré la réelle affection que j'ai pour le bonhomme et l'admiration que sa faconde unique suscite chez moi.
Le volume, divisé en onze chapitres de 20 à 30 pages à la typographie aérée (l'ensemble se lit vite), est aussi inégal qu'hétérogène.
Chaque chapitre correspond à un thème, indépendant du précédent et du suivant. Déception, pas de fil conducteur, donc, si ce n'est - voir le titre - l'addiction (passée depuis vingt ans) du critique musical pour les produits dopants en tout genre, de l'alcool au tabac en passant par les drogues les plus variées (cocaïne, LSD, champignons hallucinogènes).
Le plaisir de lecture varie donc au cours des souvenirs de Philman, dans un ensemble narratif qui déroutera sans doute un peu tout ceux qui ne maitrisent pas parfaitement les noms et les codes du monde du rock et de la drogue.
Car si c'est un plaisir de découvrir les 30 pages consacrées à David Bowie, j'ai eu beaucoup plus de mal à suivre les souvenirs consacrés à Lemmy Kilminister, le leader du groupe de métal Motorhead, ou ceux évoquant la trajectoire de Marc Z. le parrain du punk.
Même chose pour les chapitres consacrés à la drogue : ceux qui racontent les démêlés de Philman avec la cocaïne où sa virée à Amsterdam avec sa compagne de l'époque Virginie Despentes sont marrants, mais ceux qui narrent la convention du LSD ou la Cannabis cup m'ont paru longs et réservés aux spécialistes de la question.
Bref, vous l'avez compris, ce deuxième volume de mémoires est beaucoup moins mainstream que le précédent et ne contient pas d'anecdotes accessibles au commun des mortels.
Reste, cependant, le principal plaisir des deux bouquins, à savoir le style et la jactance unique de l'homme au perfecto et aux lunettes noires.
Le bagout de Manoeuvre est unique, drôle, vif, terriblement évocateur. A chaque ligne, on a l'impression d'entendre la voix du journaliste, comme au bon vieux temps des Enfants du rock ou de La nouvelle star.
Et rien que pour ça, le volume mérite amplement un large coup d'oeil !
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