Clair-obscur
10/18
Clair-obscur
10/18
Le pitch
Lorsque Irwin Semple sort de l'asile psychiatrique de Cannon après dix-huit ans d'internement, il a trente-cinq ans, doit refaire – ou plutôt commencer – sa vie, la tête pleine de souvenirs adolescents encore à vif. À force de persévérance, il parvient vaille que vaille à se réinsérer, jusqu'au jour où il croise Harold Hunt, ancien leader d'un clan qu'il rêvait d'intégrer au lycée. Irrémédiablement associée au tragique événement qui a conduit à son internement, la vision de Harold déclenche un nouveau choc chez Semple. Partagé entre son éternel besoin de reconnaissance et un certain désir de vengeance, va-t-il parvenir à passer outre et aller de l'avant ?
Dans ce deuxième roman, composé juste après Sale temps pour les braves, Don Carpenter explore avec puissance et empathie les existences de ces âmes perdues, leurs fêlures, leurs doutes et leurs espoirs, profondément humains.
Mon avis
Ce n'est pas la première fois, loin de là, que je parle sur ce site d'un roman de Don Carpenter, cet auteur américain qui s'est suicidé en 1995, alors qu'il avait tout juste la soixantaine, tourmenté qu'il était par une série de maladies.
Grâce aux éditions Cambourakis (et à 10/18), les lecteurs français peuvent découvrir, tardivement, les textes souvent amers et désespérés de cet homme au style admirable.
Son livre le plus connu est son premier roman, Sale temps pour les braves. Pourtant, c'est plutôt vers Un dernier verre au bar sans nom, son dernier texte, que je vous orienterais, tant il parle avec justesse de la fonction d'écrire avec une maturité de style que l'on ne retrouve pas complètement dans ses autres œuvres.
Dans Clair-obscur, écrit juste après Sale temps pour les braves, on retrouve les mêmes qualités, mais aussi les même défauts.
Dans les deux romans, on parle du rejet de l'autre, de la prison, de la difficulté d'être différent.
Dans les deux, il y a une âpreté terrible, une perception de l'existence parfois totalement désespéré.
Et dans les deux, j'ai retrouvé des défauts de construction qui, pour ce dernier, m'ont paru parfois rédhibitoires.
Vous l'avez compris : Clair-obscur, malgré d'indéniables qualités de fond, m'a semblé vraiment trop dur, acide, parfois terriblement désagréable dans son quasi nihilisme, jusqu'à la dernière page, pour m'aider à passer les problèmes de déséquilibre narratif. Overdose de noirceur !
Dommage, car Irvin Semple est un personnage littérairement intéressant, tant il est rare de voir un auteur faire reposer tout un roman sur quelqu'un d'aussi misérable...
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