Le pitch

L'Espoir malgré tout est un véritable roman mêlant action, humour, vérités historiques et réflexions philosophiques, et pose une question fondamentale : « Et nous, comment aurions-nous traversé cette période dramatique ? Avec opportunisme, héroïsme… ou simplement humanisme ? »

Alors que Fantasio fait un peu tout et n'importe quoi pour trouver un sens à sa vie (et conquérir la femme de sa vie), Spirou, lui, essaie de faire ce qui est juste… au risque d'être amené à des actes héroïques.

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Mon avis

Voici donc la 3ème et avant-dernière partie de L'espoir malgré tout, la grande et ambitieuse saga d'Emile Bravo consacrée aux aventures de Spirou et Fantasio pendant la seconde guerre mondiale.

Avant d'aller plus loin, n'hésitez pas à lire sur ce site mes critiques des deux premiers volumes, ceux-ci ayant été précédés par Le journal d'un ingénu, prémices de la saga.

Quand j'utilise l'adjectif ambitieux pour cette série, c'est un euphémisme, car après respectivement 80, 85 et 92 planches, Emile Bravo livre d'un seul coup 112 planches supplémentaires ! Avec le dernier tome qui conclura l'histoire, ce sont donc plus de 400 planches qu'aura imaginées et dessinées Emile. Bravo ! (Ok, c'est nul, mais j'aime bien quand même...).

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Vous avez lu le pitch, un peu plus haut ? Il est on ne peut plus juste : avec cette centaine de planches supplémentaires, sur un gaufrier de base très serré de 4*4 vignettes comportant énormément de dialogues, plus qu'une BD, c'est un véritable roman que nous raconte l'auteur !

Emile Bravo prends tout son son temps pour raconter la guerre, l'occupation, la vie quotidienne des belges sous l'oppression allemande. Au côté des deux héros, les nombreux personnages sont particulièrement fouillés, dotés d'une épaisseur psychologique assez rare dans la BD.

Au delà du récit développé dans les albums précédents, l'auteur s'attache ici - sans beaucoup de gags et d'humour, ce n'est pas le propos - à décrire ce que peut être la résistance, la vraie, celle de tous les héros ordinaires en temps de guerre.

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La planche 70 encrée, une parenthèse onirique

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Spirou et Fantasio font de la résistance, mais Spirou est un peu comme Monsieur Jourdain : il fait de la résistance sans même le savoir...

Après six premières planches particulièrement réalistes, terriblement tendues (la planche 5 est absolument terrifiante de réalisme pour une BD tout public, un réalisme que n'aurait pas renié Kessel dans L'armée des ombres), l'album prend un tour un poil moins tragique et demeure constamment séduisant sans céder un instant au sensationnalisme ou à la facilité.

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Toute l'intelligence d'Emile Bravo est de parvenir à faire réfléchir le lecteur sur certaines valeurs : qu'est-ce que le courage, la peur, l'honnêteté, la franchise et le mensonge...

Et lorsque vous aurez refermé l'album, qui se termine sur un vrai cliffhanger, vous ne pourrez vous empêcher, comme moi, de saluer mentalement Emile Bravo qui a su, sans jamais faiblir, mener à bien un projet littéraire qui ne ressemble à aucun autre.