L’été de Katya
Gallmeister
L’été de Katya
Gallmeister
Le pitch
À l'été de 1914, Jean-Marc Montjean, jeune homme tout juste diplômé, revient s'installer à Sallies, petit village du Pays basque dont il est originaire. Rapidement, il est appelé à soigner Paul Treville dont la jolie sœur jumelle, Katya, l'intrigue de plus en plus. Bien accueilli chez les Treville, le jeune médecin devient un ami de la famille, qu'il fréquente assidûment en dépit d'une certaine ambiguïté dans leurs relations.
Et même s'il devine derrière leurs hospitalité et bonnes manières un lourd et douloureux secret, il ne peut s'empêcher de tomber éperdument amoureux de Katya, quelles qu'en soient les conséquences.
Mon avis
Trevanian est un artiste à part. Outre le fait que cet auteur américain - Rodney Whitaker - mort en 2005 ait utilisé un pseudonyme pour écrire, il a passé sa vie à tenter de sortir des rails littéraires empruntés par la plupart de ses confrères.
Un exemple ? La sanction, thriller alpiniste (critiqué par ailleurs sur le site). Ou L'été de Katya, roman à énigme sur fond de traumatisme psychanalytique, un fond que n'aurait sans doute pas dédaigné Daphné du Maurier comme le soulignent nombre de ses lecteurs.
Même si les romans de Trevanian n'atteignent pas - et de loin ! - la qualité des meilleurs récits de la grande auteure anglaise, il n'est pas déplaisant de se pencher sur L'été de Katya, pour au moins deux raisons.
La première est sans le moindre doute le décalage sidérant qui existe entre la date de publication du roman - 1983 ! - et le style et le traitement du sujet utilisés par l'auteur américain.
Dès les premières pages, on est en effet plongé dans un récit qui parait avoir été écrit exactement l'année où se situe l'intrigue : 1914.
Une plongée dans le passé, avec cette manière curieusement élaborée - un brin chichiteuse - de dérouler une histoire qui avance au rythme des promenades de ses personnages, c'est à dire à pied, à bicyclette, où en cariole tirée par un âne.
Les nombreux dialogues sortent eux aussi d'une machine à remonter le temps, tant les échanges entre Jean-Marc, Katya et Paul, les trois figures centrales du récit, sont emprunts d'un humour précieux absolument et délicieusement démodé.
Rien que pour cela, il y a de quoi dérouter un lecteur contemporain lambda, qui s'attendait à un roman policier contemporain.
La seconde raison est le traitement de le secret que Jean-Marc, le héros, s'efforce de dévoiler pendant près de 300 pages.
Les révélations fournies par Trevanian dans le dernier quart de l'histoire sont aussi extravagantes qu'imprévisibles (je dois bien admettre que je me suis un peu laissé prendre par le switch final).
Vous avez aimé les circonvolutions psychanalytiques du Rebecca de Daphné du Maurier ? Vous jubilez à chaque vision du Vertigo d'Alfred Hitchcock (inspiré par un roman de Boileau-Narcejac) ? Alors ce curieux bouquin est pour vous !
Sinon, passez votre chemin, car il y a de fortes chances pour que la solution de l'énigme (que je ne vous révélerai pas, bien entendu !) ne vous plaise pas du tout.
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