Hollywoodland
Paquet
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Le pitch
Hollywoodland : c'était l'enseigne qui trônait, il y a cent ans, en haut des collines surplombant Los Angeles, avant que le suffixe « Land » ne disparaissent. Des années qui virent la transformation d'une ville née en plein désert dans la Mecque du cinéma. Une Babylone en carton-pâte et ses décors magnifiques où se dissimulent toute la mesquinerie dont l'homme est capable.
Dans une Amérique juste sortie de la première guerre mondiale, Hollywoodland est l'histoire de deux frères on ne peut plus différents, de leurs passions et de leurs désillusions. Ils ne le savent pas encore, mais le destin a déjà écrit pour eux des paroles de mort.
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Mon avis
Avec ce portrait à la chevelure coupée court clairement inspiré par le visage de Louise Brooks, star du cinéma muet des 20's, que voilà une jolie couverture intrigante, n'est-ce pas ?
Une couverture qui m'a si bien fait de l'œil que je n'ai pas pu résister au plaisir coupable de m'offrir ce joli volume, malgré son prix un brin dissuasif (25 €).
Avant même d'avoir ouvert le volume, pas besoin de se demander si l'histoire imaginée par Michele Masiero et mise en images par Roberto Baldazzini va bien se terminer : la fin du pitch vous met irrémédiablement sur la voie...
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Drôle d'idée de spoiler ainsi le lecteur potentiel ! A moins que la volonté des deux auteurs italiens n' ait été d'afficher dès le départ clairement leur projet : retranscrire l'atmosphère des années 20 à Hollywood dans toute sa dimension tragique.
Car les 280 pages de ce roman graphique one shot, publié dans un format inhabituel (petites dimensions : 18*24 cm, sous une couverture cartonnée épaisse), ne laisse pas beaucoup de place au rêve.
Sous une apparence fantasmée de glamour, d'argent et de sexe (l'album débute par des images grandioses du tournage du chef-d'œuvre de W.D. Griffith, Intolérance), l' Hollywood de l'essor du cinéma moderne est un monde dur, violent, souvent mortel.
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Ce parti pris de noirceur se traduit par l'application de tous les codes du roman policier de la grande époque et les graphismes de Roberto Baldazzini, en pur noir et blanc (sans même de dégradés de gris), sont d'un réalisme souvent glaçant.
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Le récit est structuré avec soin, les personnages bien construits et les rebondissements nombreux.
Résultat : on ne s'ennuie pas une seconde, même si Michele Masiero ne quitte jamais la route des figures imposées du genre et ne surprend jamais complètement le lecteur.
Jamais ? En fait, c'est un peu exagéré, car le dénouement, brutal, permet au récit de franchir la barrière qui sépare le simple polar du pur drame tragique.
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