Mafioso
10/18
Mafioso
10/18
Le pitch
New York, 1947 : un mystérieux tueur assassine de sang-froid tous les occupants d'un hôtel de Harlem. On parle de meurtres rituels, liés au vaudou et c'est le seul pensionnaire survivant qui est arrêté et condamné.
Une ancienne détective de l'agence Pinkerton, Ida Davis, et le patron d'un club en vogue de Manhattan, Gabriel Leveson, se retrouvent mêlés à l'enquête. Ils découvrent bientôt avec effroi que l'affaire est liée à une série de meurtres bien plus importante, impliquant le crime organisé et la haute société de la ville.
Après La Nouvelle-Orléans de Carnaval et le Chicago de Mascarade, Ray Celestin nous entraîne dans le New York de l'après-guerre. Au fil d'une intrigue palpitante, inspirée de faits réels, où se croisent Frank Sinatra, Bugsy Siegel et Louis Armstrong, il dresse, sur fond de jazz, un portrait inoubliable de la ville, épicentre du cauchemar américain.
Mon avis
L'avantage de certains pitchs rédigés par les éditeurs, c'est qu'ils m'évitent parfois un peu de travail !... C'est tout à fait le cas pour le troisième roman de Ray Célestin, avant-dernier volet du cycle ambitieux consacré par l'auteur anglais aux Etats-Unis des grandes villes du XX° siècle.
[A ce propos, n'hésitez pas à aller consulter ailleurs sur le site mes critiques de Carnaval et Masquerade, excellents romans que je vous recommande chaudement de lire]
Ambitieux, trop ambitieux ? Un peu trop fixé - avec trop de rigidité - sur le concept de départ qui était, je le rappelle, d'écrire 4 romans à 4 époques de l'histoire américaines, dans 4 grandes villes, pendant 4 saisons de l'année et avec 4 titres de jazz ?
Sans doute un peu de tout ça, et me voilà donc obligé d'exprimer ma petite déception en refermant les 650 pages de ce trop épais roman policier historique.
Quel dommage ! Car tout démarre fort bien, et la première moitié du récit (300 pages tout de même !) dégage exactement le même charme que Carnaval et Mascarade.
On y retrouve en effet les mêmes qualités, à commencer par un fond documentaire historique formidablement bien travaillé.
Ray Célestin plonge le lecteur dans le New-York de l'exact après-guerre et, sur une période d'une semaine, les nombreux personnages vont arpenter la grosse pomme dans tous les sens, du nord au sud et de l'est à l'ouest.
Avec un réel plaisir, on suit les descriptions, on s'immerge dans les ambiances restituées par l'auteur. Images, odeurs, bruits et musiques : on s'y croirait, avec un luxe de détails passionnant.
L'autre grande qualité du romancier, est d'avoir su reprendre les personnages des deux premiers récits, ou du moins les "gentils" détectives privés. Ida et Michaël forment un duo sympathique et efficace, on prend plaisir à les suivre dans cette en quête pour le moins difficile.
Il a su y adjoindre un (faux) méchant, Gabriel, embringué dans de sales histoires de mafia.
Et la liste habituel des personnalités réelles que Ray Célestin introduit comme d'habitude dans son roman, que cela soit les maffieux célèbres ou les musiciens de jazz de renom, à commencer par Louis Armstrong que l'on retrouve pour la troisième fois de sa carière.
Pendant une bonne partie du roman, les enquêtes se croisent et se recroisent, avec intelligence et subtilité.
Et puis on réalise que cela commence à tirer un peu en longueur, l'auteur tire à la ligne, se perd dans ses ambiances. Il multiplie les personnages, les pistes, les scènes d'action un peu (beaucoup) tirées par les cheveux.
L'histoire devient difficile à suivre et surtout, on y croit de moins en moins; jusqu'à une fin too much à laquelle je n'ai pas cru une seconde (les gentils ont trop de chance et les méchants sont trop maladroits), avec de surcroit des dizaines de pages d'explication pour démêler une intrigue trop embrouillée.
Alors si j'avais un conseil à vous donner, c'est de vous emparer du pavé et de vous lancer.
Avec une sensibilité différente de la mienne, la maestria de l'auteur vous conduira peut-être - sans doute ? - jusqu'à bon port. Mais en attendant, lisez les deux premiers romans !
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