Bloodsilver
Folio SF
Bloodsilver
Folio SF
Le pitch
1691 : un bateau transportant de mystérieux passagers aborde la côte est du continent nord-américain. Les vampires viennent de débarquer de la vieille Europe. Ils forment bientôt le Convoi, longue colonne de chariots recouverts de plaques de plomb, et se lancent à la conquête de l'Ouest, anticipant le trajet du chemin de fer dans une lente et implacable progression...
1692 : à Salem, une poignée d'hommes impitoyables fonde la Confrérie des Chasseurs, bien décidés à stopper l'avancée du Convoi et à en découdre avec les créatures des ténèbres.
De Fort Alamo aux territoires sioux, de Wounded Knee à Silver City, les hommes du Nouveau Monde, Billy le Kid, les frères Dalton ou encore Doc Holliday mêlent le sang à l'argent, luttant sans merci contre les vampires, ou formant avec eux d'improbables alliances...
Mon avis
Très belle couverture et pitch étonnant ; deux bonnes raisons pour acheter ce roman dans la prestigieuse collection Folio SF.
Après près de 500 pages d'une lecture dense et passionnante, il faut bien admettre que Bloodsilver est un OLNI pur sucre (OLNI pour, bien entendu, Objet Littéraire Non identifié !).
OLNI, car j'avoue ne pas me rappeler avoir déjà lu un récit qui croise si parfaitement deux genres majeurs de la littérature : le roman fantastique et le roman historique.
Introduire la variable "vampire" (à la sauce classique, êtres hybrides suceur de sang venant du fin fond de l'Europe centrale) dans la geste classique de la construction de l'histoire américaine, était une idée formidable, mais la traitement qu'en fait Wayne Barrow dépasse largement la simple démarche opportuniste.
Avec beaucoup d'intelligence et un très gros travail de documentation, l'auteur reprend, un à un, les dates clés de la conquête de la Nouvelle frontière, et il y introduit ce paramètre exogène qu'est la nation vampire, comme si cela allait de soi : mais bien entendu, les vampires font partie de l'histoire américaine, nom d'un chien !.
De 1691 à 1917, 16 chapitres pour autant de nouvelles qui se suivent avec une grande cohérence sur le vaste schéma temporel de l'histoire américaine, des sorcières de Salem jusqu'à la première guerre mondiale.
Quelques-unes ne dépassent pas les 10 pages, d'autres sont de vrais novellas de 70 pages. On voit passer une bonne partie des figures majeures de l'indépendance, des luttes indiennes, des grands bandits westerns.
La majeure partie est passionnante (même si le récit baisse d'intensité dans le dernier tiers du livre) et certaines sont spectaculaires (celle consacrée à Billy the kid est vraiment top !).
Le style de Wayne Barrow (un pseudonyme masquant l'existence de deux auteurs... français !) est à la hauteur de l'entreprise : riche, précis, il accorde autant d'importance aux dialogues qu'aux longues descriptions de scène d'action.
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