Les fugitifs de l’Alder Gulch
Actes sud/Babel
Les fugitifs de l’Alder Gulch
Actes sud/Babel
Le pitch
Au milieu des années 1800, un couple improbable s’enfuit pour rejoindre le nouvel eldorado de la vallée de l’Alder Gulch, dans le Montana, où des milliers de chercheurs d’or s’aventurent pour faire fortune.
Jeff Pierce est traqué par le frère de l’homme qu’il a tué. Sa compagne de route, Diana Castle, cherche à échapper à un mariage arrangé. Quel avenir leur réserve cet Ouest sauvage où la loi est piétinée ?
Avec ce portrait d’une communauté d’orpailleurs dans les contrées sauvages des États-Unis, Ernest Haycox se hisse au rang des plus grands auteurs de westerns. Il y déploie à merveille son art romanesque et sa connaissance de la nature humaine dans une authenticité parfaitement lyrique. Et offre au genre une héroïne forte et éclatante, un vent de modernité.
Mon avis
Vous savez quel est le plus grand plaisir d'un grand lecteur ? C'est de tomber, à peu près une fois par an, pas plus, parfois moins, sur un livre écrit par un auteur que l'on ne connait pas, dont on n'a même jamais entendu parler, et que ce livre se révèle être un vrai chef-d'œuvre, un très gros coup de foudre.
Dès lors, une perspective formidable s'ouvre à lui (le lecteur, suivez un peu !) : celle de découvrir progressivement le reste de l'œuvre de l'auteur. Trois, quatre, parfois une dizaine de romans, tout dépend de l'âge (de l'auteur, pas du lecteur, voyons !).
C'est une rencontre de ce type que j'ai faite, ces derniers jours, avec Ernest Haycox.
Une fois le roman terminé, sidéré (pas le roman, le lecteur !), j'ai découvert qu'Haycox était considéré aux Etats-Unis comme un auteur majeur... de la première partie du XX° siècle, puis qu'il est mort (prématurément) en 1950.
Un grand spécialiste de la littérature de l'ouest, de la littérature de western diraient certains, même si ce vocable me parait très réducteur, voire un peu péjoratif de ce côté ci de l'Atlantique.
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Un auteur prolifique mais très peu traduit en français jusqu'alors. Merci donc à Bertrand Tavernier (au paradis des amoureux du cinéma) et aux éditions Actes sud de s'être lancé dans la promotion de l'oeuvre d'Ernest Haycox, je vais de ce pas dévorer les trois romans qui sont désormais disponibles dans notre langue !
Les fugitifs de l'Alder Gulch, par Ernest Haycox : titre et auteur sont difficilement prononçables pour un français, n'est-ce pas ? Pourtant, je vais désormais m'entrainer pour en parler autour de moi, tant j'ai adoré cette histoire d'une qualité scénaristique et littéraire exceptionnelle.
Sous les dehors rugueux d'une apparente histoire d'hommes et de femmes, plongés dans la sauvage atmosphère de la ruée vers l'or des 1860's (tout le récit, y compris les détails, s'appuie sur des faits réels), se cache un trésor de récit gorgé d'humanité et de violence, de délicatesse de sentiments et de violence terrifiante.
Une plongée dans l'aventure d'une poignée d'êtres mis à nu par la précarité, la proximité avec la nature.
Vous voulez vivre la ruée vers l'or, la vraie ? Vous allez être servi !
Mais ce roman ne serait qu'un documentaire s'il n'y avait ces nombreux dialogues, ces phrases courtes où, presque entièrement par allusions, sous-entendus, les héros et héroïnes se disent tant de choses...
Je n'en dirais pas plus, tant il est difficile de traduire l'impression que peut avoir un tel récit sur mon pauvre cerveau sidéré d'admiration, si ce n'est : allez-y, plongez, vous m'en direz des nouvelles, et des bonnes !
Mon coup de foudre de ces derniers mois, à n'en pas douter !
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