L’affaire Tournesol
Casterman
L’affaire Tournesol
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Le pitch
L'Affaire Tournesol (1956) , ou "comment la science peut œuvrer sans être convoitée par les militaires" : dans le climat tendu de la guerre froide, cette nouvelle aventure entraîne à nouveau Tintin en Syldavie et en Bordurie. Inventeur d'un dispositif à ultra-sons, le professeur Tournesol a été enlevé. Un courtier en assurances, qui s'avérera être un casse-pieds invétéré, en a profité pour faire son apparition dans l'aventure : Séraphin Lampion.
Course poursuite, rebondissements, retrouvailles, fuite éperdue... dont l'enjeu semble être un banal parapluie : c'est sans doute aussi l'épisode le plus policier de la série.
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Mon avis
18ème album des aventures de Tintin, publié en 1956, L'affaire Tournesol arrive juste après le dyptique magique d' Objectif lune et On a marché sur la lune.
Difficile d'enchainer après un tel chef-d'œuvre et il faut bien admettre qu'avec cet album bâtard le lecteur retombe vraiment sur Terre (je sais, c'est facile, mais cela fait toujours plaisir !).
Album bâtard ? L'adjectif est généralement utilisé de manière péjorative, mais il convient pourtant très bien - dans le sens "croisé, mixé" - à cet histoire où Hergé cherche à mêler à fortes doses le thriller politique pur et dur avec l'humour le moins réussi de la série.
Et, franchement, n'atteint aucun de ces deux objectifs.
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Prépublication en double page centrale de la 1ère version de la planche 46
(cherchez les modifications ultérieures !) dans le journal Tintin le 15 dec 1955
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Car il faut bien que je vous avoue une chose : contrairement à de nombreux admirateurs de Tintin (dont je fais partie), je ne suis pas du tout fan de L'affaire Tournesol...
Sur le strict plan du scénario, l'album est un démarquage des romans d'espionnages qui faisaient alors florès après la seconde guerre mondiale, avec une utilisation des codes liés à la tyrannie nazie que je vous trouve assez malvenue.
Rire avec le colonel Sponsz ? Depuis quand rit on avec un militaire habillé comme un SS, avec son monocle ? C'est là qu'on réalise qu'Hergé n'est pas Chaplin...).
Tiens : prenez Le sceptre d'Ottokar, bâti quasiment sur le même thème et le même schéma narratif, et faites la comparaison, il n'y a pas photo ! (NB: clin d'œil aux connaisseurs de l'album...).
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Planche 12 encrée
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Tout cela ne serait pas grave si l'histoire tenait la route, mais il s'agit la plupart du temps d'un bout-à-bout de scènes de poursuite (certaines très réussies) où Tintin s'en tire par miracle de manière éhontée à plusieurs reprises (on est réaliste, ou on ne l'est pas ? Il faudrait savoir).
Côté humour, on est heureux de retrouver quelques trouvailles géniales à la Hergé, avec notamment le fameux sparadrap du capitaine Haddock.
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Mais à côté de cela, il y a la catastrophe Séraphin Lampion. Un humour très daté années 50, bien lourd et insistant. J'ai compté : le fâcheux squatte pas moins de 7 planches de l'album !
Pour résumer : malgré quelques très beaux passages et une couverture géniale, L'affaire Tournesol est probablement l'album le plus faible de l'âge d'or de Tintin. La preuve : on oublie l'histoire entre chaque lecture !
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