Le pitch

À Lonesome Dove, Texas, les héros sont fatigués. Augustus McCrae et Woodrow Call ont remisé leurs armes après de longues années passées à combattre les Comanches. En cette année 1880, pourtant, l'aventure va les rattraper lorsqu'ils décident de voler du bétail au Mexique et de le convoyer jusque dans le Montana pour y établir un ranch.

Commence alors un immense périple à travers l'Ouest, au cours duquel le convoi affrontera de violentes tempêtes, des bandes de tueurs et d'Indiens rebelles... et laissera de nombreux hommes derrière lui.

Mon avis

Lonesome dove est un roman d'aventure, c'est aussi un pur roman western au cours duquel, pendant 1 200 pages, le lecteur suit une bande de cowboys décidés à voler, puis à convoyer un immense troupeau de vaches tout le long de la côte ouest américaine, du sud au nord.

Attention : ne fuyez pas ! Les mots western et cowboys évoque chez les français, la plupart du temps, des films un peu surannés avec John Wayne en héros fort et solitaire ou, au mieux quelques longs métrages où Clint Eastwood cligne des yeux en regardant le soleil se coucher à l'horizon... et pourtant, Lonesome dove est à mille lieues de ces images d'Epinal !

Non, je peux vous l'assurer, Lonesome dove est un des plus beaux romans d'aventure psychologique de toute l'histoire de la littérature américaine. Rien que ça.

Un chef-d'œuvre que même le grand Cormac McCarthy n'a pu égaler en excellence avec sa grande Trilogie des confins.

1 200 pages donc. Deux très gros volumes publiés par le nouveau spécialiste de la littérature américaine, Gallmeister.

Accrochez-vous : après un démarrage un peu lent, statique et un peu tristounet (quelques hommes en fin de carrière, un peu déprimés) d'une petite centaine de pages, les futur héros de cette saga au long cours vont se mettre en marche - ou plutôt, à cheval ! - et ne vont quasiment plus quitter leur selle pendant des semaines et des semaines.

Ils vont affronter une suite d'épreuves de toute sorte, en luttant contre la nature hostile - froid glacial des nuits sans lune, chaleur des déserts, puis traversée de rivière infestée de serpents d'eau mortels -, contre les hommes... et les femmes, mais aussi en affrontant des traces de leur passé qu'ils vont croiser, un jour ou l'autre.

La galerie de personnages créée par Larry McMurtry est exceptionnelle, inoubliable, et c'est tout le talent de l'auteur de les décrire avec une empathie profonde, si profondément vrai, si vivant, que l'on s'y attache, qu'on vibre pour eux jusqu'au bout.

Et c'est avez un véritable déchirement qu'on les abandonne à la fin du deuxième tome, après toutes ces heures de lecture - quel Tourne Page imparable ! - car on était près à les suivre jusqu'au bout du monde...

Un des livres que j'emmènerais sur une île déserte, si je n'avais qu'une (très grosse) valise à ma disposition. Sans blague. Satisfait ou remboursé, quel que soit votre profil de lecteur(trice).