Azimut
Vents d'ouest
Azimut
Vents d'ouest
Le pitch
Une immense vague glaciaire a frappé l’ensemble du territoire. Seule épargnée de la catastrophe, devenue terre d’asile pour tous les réfugiés climatiques, la nation du Petitghistan doit revoir ses grands plans de conquête du monde, puisque c’est justement le reste du monde qui vient frapper à sa porte.
Même le triste palais volant du baron chagrin s’est écrasé dans les terres gelées. Et le maître des lieux y est retrouvé refroidi. Mort. Lui qui devait vivre jusqu’à la fin des temps ! Cela voudrait-il dire que celle-ci est finalement arrivée ? Et que vont bien pouvoir y faire Manie Ganza, Eugène, La Perue et tous les saugres ?
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Mon avis
Dernier frimas de l'hiver est le 5ème et dernier tome d'Azimut, la très remarquable et étonnante saga de Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andréae.
Une saga que les auteurs auront donc mis huit ans à terminer; un rythme lent, sans doute, mais un délai vraiment justifié compte-tenu du travail graphique que l'entreprise a représenté.
N'hésitez pas à lire mes critiques des volumes précédents, en commençant par Les aventuriers du temps perdu. Vous comprendrez alors pourquoi j'ai recommandé à de multiples reprises cette folle histoire, qui se distingue terriblement du commun de la production BD de ces dernières années.
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Deux bonnes raisons pour lire et achever ce parcours de 250 planches, qui vous titillera les neurones et électrisera les mirettes.
La première, c'est la qualité du scénario de Lupano, un cador de la BD qui sait manier l'absurde tout autant que l'humour avec un succès critique et commercial énorme (c'est lui, notamment, qui a tiré le jackpot avec la série des Vieux fourneaux).
Azimut est tout simplement la BD qu'aurait pu écrire les surréalistes il y a près d'un siècle.
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Absurde, décalage, humour, jeux sur les mots et les thèmes. Si l'on ajoute le style graphique d'Andréae, impossible de ne pas penser à une œuvre post-mortem du grand Salvador Dali ! Si ce n'est pas un compliment de ma part, que le grand cric me croque !
La seconde, c'est la qualité exceptionnelle des graphiques d'Andréae. Je pèse mes mots : Azimut est probablement la plus belle saga de la dernière décennie. Inventivité, modelé, couleurs : tout est parfait.
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Avec ce dernier album, nos deux amis talentueux terminent un peu sur leur lancée : les diverses intrigues se dénouent, les méchants se prennent la pâté et les gentils se débrouillent pas trop mal (de temps en temps, cela fait du bien de voir les bons gagner, n'est-ce pas ?!).
Ainsi que j'avais pu l'énoncer dans ma critique du tome précédent, le tourbillon d'inventivité s'est un peu calmé au fil de l'avancée de l'histoire (ou peut-être est-ce tout simplement le lecteur qui s'est habitué à la folie du scénario ?), mais l'œuvre demeure cohérente jusqu'au bout et l'on referme le volume avec le sentiment d'un accomplissement.
Un must de la BD du XXI° siècle, à n'en pas douter.
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