Lucien Leuwen

Stendhal

Le livre de poche

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Le pitch

Chassé de l’Ecole polytechnique dans les années 1830, Lucien Leuwen, grâce aux relations de son père, riche banquier parisien, obtient de devenir sous-lieutenant et gagne Nancy. Tandis que son régiment de lanciers entre dans la ville, il aperçoit, derrière une persienne entrouverte, une jeune femme blonde, Mme de Chasteller. Lui qui se croyait insensible à l’amour va s’éprendre d’elle et, lorsqu’une nouvelle carrière fera suite à sa vie d’officier de province, il n’oubliera pas cette passion.

Ce roman qui s’ouvre sur la délicate peinture des premiers sentiments de Lucien pour Bathilde, avant de faire place à cette comédie qu’est la politique et dont l’auteur s’amuse, Stendhal le commence en 1834, puis, après l’avoir quasiment achevé, l’abandonne sans le corriger. Lucien Leuwen est ainsi demeuré un manuscrit de travail, avec lequel les éditeurs posthumes ont pris leurs libertés. Pour la première fois, la présente édition le propose tel qu’il est, accompagné des annotations de Stendhal : jugements, repentirs ou désirs. Ainsi se découvre une œuvre en train de se faire entre le galop et la bride : entre l’écriture spontanée et le moment de l’évaluation critique.

Mon avis

Immense roman (dans tous les sens du terme) de Stendhal, Lucien Leuwen est pourtant quasiment inconnu du grand public, et guère plus des lecteurs avertis.

Cela vient sans doute de sa réputation (qui correspond à la réalité !) de roman inachevé, puisque l'œuvre fait partie des manuscrits écrits par l'auteur alors qu'il vit une période difficile en Italie et qu'il ne terminera jamais complètement (une première version ne sera publié qu'un demi-siècle après sa mort).

Inachevé, certes, mais c'est une fresque de près de 1 000 pages qu'à laissé l'auteur de La chartreuse de Parme et de Le rouge et le noir derrière lui !

Grand roman d'amour avant tout, comme tous les grands récits de Stendhal, Lucien Leuwen est aussi et surtout, dans sa deuxième partie , un roman politique qui "scanne" la politique française au moment de la monarchie de juillet, cette période pour le moins compliquée et confuse qui a suivi la révolution de 1830.

Ce roman a marqué mon adolescence, par la qualité de son écriture, la puissance des sentiments exprimés par les personnages principaux, et sa capacité à inscrire des destins individuels (pas toujours aussi glorieux que les personnages principaux le souhaiteraient) dans le flux général de l'histoire.

Il démontre aussi, une fois de plus - si c'était nécessaire ! - que Stendhal est un immense romancier, infiniment supérieur à Flaubert, tant sur la forme (quel style !) que sur le fond.

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