Le pitch

2039. Adriane vit dans une Amérique totalitaire : quiconque sort de la norme est immédiatement supprimé. Imprudente et idéaliste, major de sa promotion, la jeune femme commet l'erreur de vouloir briller lors de son discours de fin d'études. Elle est immédiatement arrêtée et télétransportée quatre-vingts ans plus tôt.

Forcée d'adopter une nouvelle identité, elle lutte pour se souvenir de son passé. Jusqu'au jour où elle rencontre un autre " exilé du futur ".

Mon avis

Joyce Carol Oates est un phénomène littéraire à elle toute seule.

A plus de 80 ans, l'américaine continue à publier au moins un ou deux romans par an, sur des thèmes les plus variés. Elle figure chaque année dans la liste des pressentis pour le Nobel, et elle le mérite !

Avec Le petit paradis, elle aborde en 2018 un genre nouveau pour elle, la SF, puisque comme vous pourrez le voir en découvrant le pitch, le roman est a priori une dystopie pure et dure.

Sauf qu'avoir un pitch excitant et une grande auteure ne suffit pas pour garantir un grand livre... la preuve, malheureusement, ici.

Après une entame plutôt séduisante et réjouissante où J.C. Oates décrit un futur rien moins que terrifiant, où une oligarchie tyrannique punit les esprits originaux soit par la "vaporisation", soit par un exil dans un passé lointain (la fin des années 50) pour "rééducation", le récit part dans tous les sens.

Un gros bout de roman d'amour mièvre et naïf digne de la littérature Young Adult, un sacré morceau de bravoure sur l'enseignement universitaire de la psychologie complètement rébarbatif, un brin de suspens pas bien clair pour savoir ce qui, dans ce qui arrive à l'héroïne, relève de la réalité ou du simple fantasme...

Franchement, passé le milieu du roman, je me suis retrouvé partagé entre incompréhension (où diable J.C. Oates veut-elle en venir, nom d'un chien ?!) et ennui pesant.

Mais où est donc passé la si brillante auteure de Blonde, et tant d'autres récits puissants et passionnants ?

Espérons qu'il ne s'agit pas d'un gros coup de mou dû à l'âge, mais cela y ressemble fort car l'ensemble est confus et répétitif...

Fortement déconseillé.