Magasin général
Casterman BD
Magasin général
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Le pitch
L'histoire de Magasin général se déroule dans un village du Québec rural à partir du début des années 20.
Elle gravite autour d'un personnage féminin, Marie, veuve avant l'heure et héritière du principal commerce local (le « Magasin général » qui donne son titre au récit), que l'irruption d'un étranger dans la petite communauté va progressivement réconcilier avec le bonheur ; bonheur d'aimer, bonheur d'être aimé(e), mais pas exactement de la manière que l'on pourrait imaginer...
Le printemps est revenu à Notre Dame des Lacs et tout le village se retrouve réuni à l’occasion d’un baptême. Après avoir failli être chassé de la petite communauté, Serge Brouillet, ce “Français de France”, est maintenant parfaitement accepté de tous. Au point de se voir désormais, avec Marie, la jeune veuve du Magasin Général, soumis avec insistance à la question : quand vont-ils donc se marier et régulariser leur situation ?
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Mon avis
Ce deuxième volet de l’intégrale de Magasin général regroupe les albums 4 à 6 de la fameuse saga franco-canadienne.
En 2006, Régis Loisel, le créateur fameux français des séries La quête de l'oiseau du temps et Peter pan, installé alors à Montréal, entamait avec Jean-Louis Tripp la création de cette série destinée, dans un premier temps, à occuper trois albums (voir ma critique de cette trilogie) .
Le succès (considérable) aidant, les auteurs décidaient ensuite de "pousser" la série sur une seconde trilogie.
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Il faut dire que le cadre de l'histoire (un village presque coupé du monde au fin fond de la campagne canadienne, dans les années 20) et la richesse considérable de la galerie de personnages créés justifiaient sans problème le prolongement du projet.
Le lecteur avait laissé Marie (l'héroïne) et Serge, son amant de cœur (mais que de cœur) alors qu'ils avaient enfin trouvé leur équilibre, après que Serge ait fini par avouer à Marie pourquoi ils ne pouvaient pas former un vrai couple (je n'en dirais pas plus !).
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Tournés vers l'avenir, avec un projet commun, ce restaurant gastronomique installé au milieu de nulle part, ils vont devoir affronter une partie du village, pour plusieurs raisons que je ne révélerai pas non plus.
Les secousses dans l'équilibre du village sont violentes, et c'est tout l'équilibre de la communauté qui est alors menacé...
L'intérêt fondamental de la série est toujours là, avec ces graphismes à quatre mains et avec ces personnages formidables, tel que son curé qui doute de sa vocation, ou Gaëtan le simple d'esprit si bon et généreux.
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L'articulation scénaristique n'est pas mauvaise non plus, loin de là, mais le rythme des événements ralentit et les nombreuses surprises, qui faisaient tout le sel de la première trilogie, se raréfient (l’histoire devient vraiment prévisible).
Résultat : l'intérêt de la saga baisse d'un gros cran même si l'ensemble reste terriblement sympathique, généreux, avec toutes les caractéristiques d'un feel good book.
Restera, pour ceux qui le souhaitent, à aborder la dernière trilogie qui clôt la série, puisque les auteurs ont finalement décidé de prolonger encore l’histoire de trois nouveaux albums.
Même s'ils ne sont pas mauvais, loin de là, je n'en parlerai pas sur ce site, ces trois albums sont - à mon humble avis - un brin superfétatoires, les auteurs ne parvenant pas à réalimenter suffisamment le moteur du scénario pour entraîner le lecteur jusqu'au bout de l'histoire avec le même plaisir.
Restons donc sur ces six premiers volets d'une saga canadienne ma foi fort sympathique, tabarnak ! Acheter sur Amazon