Le pitch

C'était un monde sans espoir, un monde sans pluie et sans récoltes, dominé par des chefs de guerre et leurs hordes barbares. Dans ce monde cruel, Noé était un homme de bien. Combattant aguerri, mais aussi mage et guérisseur, il ne voulait que la paix pour lui et sa famille.

Pourtant, chaque nuit, Noé était assailli par les visions d'un déluge sans fin, symbole de la destruction de toute vie. Peu à peu, il commença à comprendre le message que lui envoyait le Créateur. Ce dernier avait décidé de punir les hommes et de les exterminer jusqu'au dernier.

Mais il donnait à Noé une dernière chance de préserver la vie sur Terre...

Mon avis

Noé, vous en avez entendu parler, comme tout le monde : vous savez, cet armateur, il y a un bail, qui s'est amusé à inventer le concept du bateau-croisière ?!

Mais au-delà de ces bribes de souvenirs sortis (pour certains) du catéchisme, de ces images d'animaux qui grimpent deux par deux dans un bateau pour échapper au déluge, c'est un peu flou, non ?

Justement, Darren Aronovsky (oui, le réalisateur de Requiem for a dream et de Black swan, entre autres) s'est amusé à revisiter le bazar en B.D., avec sa touche personnelle.

Quatre tomes, 260 planches, carrément (pour un prix tout à fait raisonnable).

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Et il a confié la mise en images au canadien  Niko Henrichon.

Pour la partie B.D., au moins, puisqu'il a porté l’histoire au même moment sur les écrans du monde entier.

Mais concentrons-nous sur la B.D., et sur cette intégrale qui en impose.

Sacré album, lourd, spectaculaire, et qui - dès qu'on le feuillette - sature l’œil. Impressionne.

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Des visuels qui laissent bouche bée.

Des planches au format variable, du découpage sage avec des vignettes bien alignées - les plus rares ! - jusqu'aux pleines pages, s'affranchissant de toute marge, où le dessin réaliste - parfois un brin rugueux - de Niko Henrichon explose, sature l'espace.

Des couleurs fortement contrastées (grâce à une qualité d'édition remarquable due au Lombard, merci l'éditeur !), des images chocs : difficile de ne pas rester bouche bée devant tant de talent !

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Il faut dire que la matière scénaristique a de quoi alimenter des visuels hors norme.

Regardez les géants, ces anges déchus tombés des cieux qui vont protéger l'entreprise de Noé : spectaculaires !

Admirez ces scènes de bataille, grandioses, ces images plein page du déluge, des éléments déchaînés : superbes, impressionnante !

Bref, vous l'avez compris : les graphismes de Noé m'ont vraiment fasciné.

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Reste l'histoire. Pas désagréable : c'est tout de même l’histoire de Noé, nom de Dieu !

Même si Aronofsky, s'il s'appuie sur les textes bibliques, ne peut s'empêcher d'en faire une surproduction hollywoodienne en rajoutant une dramaturgie qui n'existe pas dans le récit originel, parfois un peu brouillonne (de gros problèmes de famille, je ne vous en dis pas plus).

L'auteur sait y faire, le lecteur tourne les pages pour savoir comment ça va se terminer (non, je rigole, vous connaissez tous l'histoire !).

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Mais cela manque un peu de subtilité, et d'esprit de synthèse.

L'intégrale rassemble quatre albums de 64 planches. On aurait plus se limiter à trois, on en y aurait gagné.

Mais ne snobons pas notre plaisir : il y a là matière à s'esbaudir plus d'une fois, il serait dommage que vous n'alliez pas jeter un sacré coup d’œil !