Le pitch

"Cela ne me viendrait pas à l'idée de te menacer, Lou, mon chéri, mais je suis bien décidée à ne jamais renoncer à toi. Jamais, jamais, jamais. Si tu es trop bien pour moi, alors je ferai ce qu'il faut pour que tu ne le sois plus."

Je l'embrasse - un long baiser, brutal. Car Joyce ne le sait pas, mais elle est déjà morte, et d'une certaine façon, je ne pourrais pas l'aimer davantage.

Un classique de Jim Thompson dans une nouvelle traduction intégrale.

Mon avis

Les lecteurs fidèles de Jim Thomson savent tous que son univers était noir.

Quand je dis noir, c'est noir d'encre. Obscurité d'une profonde nuit, ténèbres qui règnent au fin fond de l'enfer.

Pas d'espoir, pas de rédemption.

Que des personnages d'hommes et de femmes perdus, cassés par leur enfance, leur handicap, leurs phobies.

Leur destin ? Nager en plein cauchemar, un peu plus chaque jour.

Une fois qu'on a lu des romans comme Nuit de fureur, Les arnaqueurs ou Rage noire, vous croyez avoir tout lu : et pourtant...

Rage noir, magnifique et terrifiant roman, était son dernier roman, écrit en 1972, L'assassin qui est en moi, quasiment son premier, en 1952.

Entre les deux, vingt ans, une génération, mais les mêmes thèmes, les mêmes obsessions.

Quelle constance et pourtant... les deux romans n'ont quasiment rien à voir !

Avec L'assassin qui est en moi, publié chez Rivages avec une nouvelle traduction et un texte enfin complet (comme le fait l'éditeur pour toute l'oeuvre de Thompson, peu à peu, merci à lui !), l'auteur essaie tout simplement de radiographier la folie.

Une plongée dans la tête d'un fou, un dangereux schizophrène qui, grâce à une intelligence exceptionnelle, trompe le monde... et lui-même.

Écris à la première personne du singulier avec une maestria étonnante, le thriller vous glace le sang, du début jusqu'à la fin.

Parce que personne, jusque là, n'avait eu l'idée et le talent de vous placer ainsi, au cœur des ténèbres.

Là ou est tapi Lou Ford, le shérif adjoint de Central City, petite ville loin de tout. Un shérif qui aime et - non ! - qui déteste les femmes.

Diabolique !