La quiche fatale
Albin Michel
La quiche fatale
Albin Michel
Le pitch
Sur un coup de tête, Agatha Raisin décide de quitter Londres pour goûter aux délices d'une retraite anticipée dans un paisible village des Costwolds, où elle ne tarde pas à s'ennuyer ferme. Afficher ses talents de cordon-bleu au concours de cuisine de la paroisse devrait forcément la rendre populaire.
Mais à la première bouchée de sa superbe quiche, l'arbitre de la compétition s'effondre et Agatha doit révéler l'amère vérité : elle a acheté la quiche fatale chez un traiteur. Pour se disculper, une seule solution : mettre la main à la pâte et démasquer elle-même l'assassin.
Mon avis
Impossible de ne pas avoir remarqué, depuis 2017, les innombrables présentoirs où s'empilent des quantités astronomiques des aventures d'Agatha Raisin.
Livres au format hybride, entre poche et broché "normal", à un prix hybride (et très excessif), dotés de couvertures vraiment très moches (mais très appréciées par certain(e)s lecteur(trice)s).
Si, comme moi, vous avez fini par vous renseignez sur ce phénomène étrange, vous avez appris que M.C. Beaton était le pseudonyme d'une auteure britannique à l'âge canonique qui explose le compteur des ventes britanniques depuis une vingtaine d'années avec ses romans "policiers" à la Agatha Christie.
Et si, comme moi, vous êtes un lecteur curieux, vous avez fini par en acheter un. Pour voir.
D'où La quiche fatale, premier volume d'une série à deux chiffres.
Eh bien, j'ai vu.
M.C. Beaton se prend pour Agatha Christie. D'où le nom de son héroïne; mais aussi de son caractère, entre Miss Marple et Hercule Poirot.
Sauf qu'il n'y a qu'une Agatha au panthéon de ce monde littéraire, et que ce n'est ici pas la bonne.
Definitely !
Attention: je ne dis pas que La quiche fatale est illisible, loin de là (et ce qui justifie ma note relativement clémente) !
Mais difficile, très difficile pour un vrai amateur de policier anglais, de passer sur les nombreux défauts du produit (car c'en est un).
Le premier, c'est le personnage principal et récurrent.
Miss Marple est difficile, Poirot est pointilleux, alors qu'Agatha Raisin est antipathique.
Grave erreur. Parier sur une héroïne antipathique, c'est délicat.
Remarquez, quand on voit la tête de l'auteure, on peut comprendre pourquoi : elle lui ressemble.
Le deuxième, c'est que l'intrigue développée sur plus de 300 pages est digne d'un plat de spaghettis bolognaises sans sauce : c'est compliqué, tortueux, mais carrément fade.
On s'ennuie ferme, jusqu'à un dénouement ultra prévisible.
Le troisième, c'est que c'est supposé être plein d'humour (anglais, bien entendu) mais qu'il est difficile de faire plus lourd, spongieux.
Voilà : c'est de l'humour spongieux. Comme une quiche pas assez cuite. Vous voyez le genre.
Comme disait le sage : "si vous n'aimez pas un livre, n'en dégoûtez pas les autres", aussi pouvez-vous tenter votre chance. Après tout Agatha a des millions de fans.
Mais comme les amateurs déclarent que La quiche fatale est le volume le plus réussi de la série, je vais me dépêchez d’éviter d'acheter les autres !
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