Underground railroad

Colson Whitehead

Le livre de poche

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Le pitch

Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir pour gagner avec lui les États libres du Nord, elle accepte.

De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves, elle fera tout pour conquérir sa liberté.

Exploration des fondements et de la mécanique du racisme, récit saisissant d'un combat poignant, Underground Railroad est une œuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire.

Mon avis

Underground railroad fait partie des livres qui, pour certains, présente un handicap : ils ont trop été salués par la critique et couronnés par trop de prix prestigieux.

Paradoxe classique : lorsqu'on passe derrière ces louanges dithyrambiques, il arrive souvent qu'on en attende trop et qu'on soit finalement un peu déçu.

Génial, dîtes vous ? OK. Mais jusqu'à preuve du contraire, c'est bien mon cerveau de lecteur qui va avoir le dernier mot....

Underground railroad, c'est à la fois un prix Pulitzer, et un National book award, des commentaires laudatifs exagérés, et des millions de copies vendues aux Etats-Unis. De sacrés boulets aux pieds !

Résultat : eh bien... c'est un très bon livre, mais bien, bien loin du chef-d'oeuvre.

Le versant sud, celui au soleil de ma satisfaction, tient à la reconstitution historique d'un phénomène dont j'ignorais tout, l' Underground railroad, ces filières d'évasion pour les esclaves ayant existées au début du XIX° siècle.

L'image de ces tunnels souterrains creusés peu à peu, dans lesquels circulaient des trains de fortune emmenant les pauvres blacks vers le nord et la liberté, est particulièrement romantique et spectaculaire.

Mais le versant nord, celui de ma déception, c'est que j'ai découvert après ma lecture que ce train n'a jamais existé. Les filières, oui, des filières de passeurs par des chemins détournés, mais le train : nada !

Pour quelles raisons l'auteur (pas auteure :  Colson, est un homme, pas une femme, comme je l'ai cru un moment) a-t-il fabulé ces tunnels, alors que son roman présentait tout l'intérêt d'une reconstitution historique ? Mystère.

Le versant sud c'est aussi la description dure, cruelle, des exactions perpétrées par certains blancs sur la population noire. Des images terribles, parfois insupportables, mais qui ont le mérite de l'information.

Le versant nord, c'est l'incapacité de Colson Whitehead a créer de l'empathie pour Cora, son personnage principale, qui reste jusqu'au bout une silhouette plus qu'un personnage fait de chair et de sang.

Le versant sud, c'est le style, classique, efficace, sans aucun effet de mode.

Le versant nord, c'est une construction à plusieurs reprises brinquebalantes, avec quelques chapitres en feed back placés en dépit du bon sens dans le déroulé de la narration.

Vous l'avez compris : j'attendais trop de ce prix Pulitzer.

Résultat : un roman sur la condition des  noirs américains au XIX° siècle vraiment intéressant et recommandé; mais surtout pas un chef-d'oeuvre (vous trouverez sur ce site au moins une demi-douzaine de romans supérieurs à celui-ci sur ce thème).

 

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