Dernière nuit à Montréal

Emily St. John Mandell

Rivages/noir

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Le pitch

C’est l’histoire de Lilia, enlevée à sept ans par son père lors d’une nuit d’hiver, de la longue cavale qui dura toute son adolescence, et de Christopher, le détective engagé par sa mère pour la retrouver.

C’est aussi l’histoire de Michaela, la fille de Christopher, qui rêvait d’être funambule dans un cirque et finit dans une boîte de strip-tease à Montreal. Michaela sait ce que Lilia a toujours ignoré : la raison de cette cavale de dix ans à travers les États-Unis.

C’est enfin l’histoire d’Eli, étudiant passionné par les langues, mortes et vivantes, qui sait qu’elles sont aussi fragiles que les sentiments qu’elles servent à exprimer. Eli a hébergé Lilia à New York, suffisamment longtemps pour en tomber amoureux et partir à sa recherche lorsque, une fois de plus, elle s’enfuit…

C’est dans une Montréal hypnotique et enneigée que se dénouera cette « vieille histoire de fenêtres brisées et de neige », l’histoire de ces trois jeunes gens que le destin a réunis

Mon avis

Dernière nuit à Montréal, c'est le premier roman, paru en 2009, d'Emily St. John Mandel, une jeune romancière canadienne anglophone que le monde entier a remarqué il y a peu grâce à un très original roman de SF, Station Eleven, dont la qualité d'écriture était tout à fait séduisante.

J'ai donc attaqué avec beaucoup de curiosité ce récit, publié chez Rivages/Noir, en me demandant ce que l'auteure avait "dans le ventre", en dehors du cadre SF qui n'était - a priori - pas son genre de prédilection.

Comme vous avez pu le découvrir à la lecture du pitch (pas encore fait ? Allez-y, c'est le moment ou jamais !), on est cette fois bien loin de la prospective fiction post cataclysmique de Station eleven.

Juste un récit d'ambiance, bien loin du genre policier que pourrait y trouver certains hâtivement, retraçant le destin de cinq personnages, pas plus, que l'on croise et qu'on recroise au fil de chapitres qui vont et qui viennent le long de l’échelle du temps.

Un drôle de bouquin, à l'ambiance assez perturbante, languissante, délétère, marqué par le climat canadien. Cinq personnages qui tous, sans exception, fuient, évitent la vie, le destin tracé, au delà des élémentaires questions matérielles.

C'est lent, contemplatif, très énigmatique (je ne suis pas certain d'avoir compris tous les ressorts psychologiques des personnages), parfois un peu long et loin d'être parfait.

Mais la qualité d'écriture remarquée dans Station eleven est déjà là, et le lecteur ne lâche pas la rampe. Il avance, un peu dans le brouillard, comme les silhouettes du roman, qu'il suit à tâtons.

Tout cela est assez difficile à expliquer; et c'est sans doute la marque la plus tangible de la qualité du roman.

Tentez l'expérience : elle ne manque pas d'intérêt.

 

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