Le pitch

Lily apprend qu'elle est enceinte, au moment où son compagnon lui annonce qu'il va partir en tournée avec son groupe et lui demande de s'occuper de Balthazar, son neveu, qui arrive du Canada. Lily tente d'apprivoiser ce gamin qu'elle n'a jamais vu et qui traîne avec lui la tristesse de la séparation de ses parents.

Sur un coup de tête, elle quitte Paris avec Balthazar. Sur la route, ils rencontrent Jimmy, un jeune homme en marge. Leur périple les mène jusqu'à Pierrot, un berger qui élève seul ses brebis avec son chien. Ensemble, ces âmes déboussolées vont retrouver un souffle de vie

Mon avis

En écrivant ma critique de ce bel album paru fin 2018, il m'est apparu comme une évidence de la placer dans une catégorie BD, mais dans celle des feel good books.

C'est bien la première fois que je procède ainsi pour une BD.

Alors, bien entendu, le premier album de Gwénola Morizur et Marie Duvoisin est une BD mais, pour une fois, le fond l'emporte largement sur la forme car, à la fin de sa lecture, le lecteur en sort tout retourné, une petite larme au coin de l’œil et - c'est le plus important - avec une foi (un peu) retrouvée dans la nature humaine.

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Gwénola Morizur en est juste à son second scénario; quant à Marie Duvoisin, c'est sa première oeuvre à la sortie de son école de graphiste.

Ceci explique sans doute l'incroyable fraîcheur que dégage cette histoire pleine d'excellents sentiments.

Autant ne pas le cacher : les trois ou quatre premières planches m'ont fait un peu peur car, avec cette histoire de petit garçon canadien recueilli - provisoirement - par cette toute jeune femme qui se sent un peu - un tout petit peu - abandonnée par le père de son futur bébé, j'ai cru m'enfoncer dans un récit franchement gnangnan.

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Sauf qu'au fil des planches, un petit miracle s'opère : le petit drame qui risquait de menaçait de virer au patos se transforme peu à peu en une jolie leçon de vie.

Ce miracle est dû à la conjugaison des qualités intrinsèques des auteures.

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La qualité d'écriture de Gwénola Morizur d'abord, très juste, délicate, et qui parvient à frôler le pathos sans jamais y tomber.

Au contraire, elle sait retourner le lecteur et l'embarquer d'une traite jusqu'à la fin de ce one shot délicatement coloré de couleurs pastels.

Le dessin de Marie Duvoisin, ensuite, d'une finesse semi réaliste étonnante.

Ses paysages de neige sont remarquables et les sourires de son héroïne tout à fait craquants.

Un petit reproche pour terminer : Marie Duvoisin possède un talent d'une maturité étonnante pour son âge et son expérience.

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Elle doit juste encore travailler les visages de ses personnages qui - tout en longueur avec de grands yeux - se ressemblent vraiment un peu tous.

Le visage de Félix, tout particulièrement, est raté : trop féminin dans sa structure avec des poils de barbe bizarres.

Un seul petit reproche pour un premier album ? C'est une marque de reconnaissance et je vous invite, lecteurs qui cherchez un peu de douceur dans ce monde de brutes, à vous précipiter sur Nos embellies !