Le pitch

Ce quatrième tome du succès mondial L'Arabe du futur couvre les années 1987-1992.

Âgé de neuf ans au début de ce volume, le petit Riad devient adolescent. Une adolescence d'autant plus compliquée qu'il est tiraillé entre ses deux cultures – française et syrienne – et que ses parents ne s'entendent plus. Son père est parti seul travailler en Arabie saoudite et se tourne de plus en plus vers la religion...

Sa mère est rentrée en Bretagne avec les enfants, elle ne supporte plus le virage religieux de son mari. C'est alors que la famille au complet doit retourner en Syrie...

Mon avis

Après le succès phénoménal des trois premiers volets de la série (plusieurs centaines de milliers d'exemplaires vendus !), voici le quatrième tome d'un époustouflant roman graphique.

Il s'agit de l'autobiographie de Riad Sattouf, auteur, illustrateur, réalisateur, connu notamment pour sa BD Pascal Brutal. Il tient désormais également une page hebdomadaire dans l'Obs (pages publiées sous le titre Les cahiers d'Esther).

Vous n'avez pas lu les trois premiers tomes ? Commencez par aller jeter un coup d’œil sur mes critiques, en commençant par là.

Lorsque débute ce quatrième volume, le petit Riad voit sa vie basculer peu à peu, et ce n'est pas la joie tous les jours.

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La première bascule, physiologique, tient à son passage progressif de la petite enfance à la préadolescence.

Passage synonyme de traumatismes... le premier étant de perdre la longue chevelure blonde et bouclée dont il était si fier et qui en faisait le chouchou des filles en classe !

La seconde bascule, familiale, tient à la désintégration ininterrompue et inexorable du couple de ses parents, consécutive à la radicalisation de son père qui, mois après mois, est phagocyté par l'islamisme radical.

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Le volume ouvre carrément une porte sur autre chose.

Avec une pagination quasiment doublée par rapport aux trois premier tomes, Riad Sattouf s'attaque à une période terriblement difficile de sa vie.

Ici, quasiment plus de "jeunesse au Moyen-Orient", puis seules quelques dizaines de page se déroulent de l'autre côté de la Méditerranée, l'essentiel de l'histoire se déroulant en Bretagne.

Pourtant, la pression des origines est terrible, à distance, puisque le jeune Riad voit peu à peu son père disparaître, physiquement d'abord puisqu'il va s'éloigner de sa famille pour travailler, puis psychologiquement, pour devenir une sorte de monstre qui perd ses repères, sa langue, sa culture et son intelligence.

Une sorte de Docteur Jekyll et Myster Hyde qui préfigure les terribles transformations vécues par certains radicalisés en occident ses dernières années.

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Le roman graphique s'enfonce peu à peu dans un climat qui n'a plus rien de drôle, l'ambiance devient véritablement terrifiante...

Riad Sattouf se révèle une nouvelle fois - mais encore plus - comme un très grand auteur qui, à la lueur de son crayon, dessine les bonheurs et les terreurs de l'enfance, tout autant que la réalité parfois dramatique de l'âge adulte.

Ce quatrième tome (au prix relativement élevé : 25.90 €) s'est vendu à plus de 120 000 exemplaires lors du mois de sa sortie en France. C'est proprement stupéfiant; et parfaitement justifié.

A lire absolument.