La route de Los Angeles
10/18
La route de Los Angeles
10/18
Le pitch
Orgueilleux, emphatique, looser provocateur, Arturo Bandini bourlingue dans l'Amérique des années trente. Enfermé dans un placard qui lui sert de " bureau ", errant de petits boulots en grosses galères, Bandini veut être écrivain.
La Route de Los Angeles publiée après la mort de John Fante, marque la naissance d'un anti-héros culte et le début d'une œuvre flamboyante.
Mon avis
La route de Los Angeles est le premier roman de Johan Fante, mais il ne parvint pas à le faire publier de son vivant. Après plusieurs refus, il finit par le mettre de côté et c'est après sa mort que sa veuve retrouva le manuscrit dans ses papiers.
Drôle de destin pour pour un roman : le premier, mais posthume... et considéré maintenant comme un des premiers romans les plus accomplis de l'histoire de la littérature américaine.
Avec le recul que l'on peut avoir aujourd'hui sur l'oeuvre de cet immense auteur, que peut-on penser de ce premier manuscrit ?
Réponse ambivalente : La route de Los Angeles est un magnifique premier roman, mais certainement un des moins accomplis de John Fante.
Magnifique, car on y trouve déjà presque tout ce qui fera le sel de son oeuvre.
Le personnage, tout d'abord, Arturo Bandini, son alter ego de papier.
L'immigré italien, issu d'une famille d'une grande pauvreté, élevé à la dur. Personnage entier, râleur, têtu, persuadé que son destin est de devenir un grand écrivain.
Le style ensuite, ce récit à la première personne, parlé plus qu'écrit, mêlant remarques absurdes, blagues lourdingues, bourré de détails étonnants et de dialogues à l'emporte pièce.
Cependant, passé la première moitié du livre, il faut bien constater que l'histoire patine.
Ce sale gosse de Bandini n'en fait qu'à sa tête, il terrorise tout son entourage et, par son égocentrisme total, fonce la tête la première dans tous les murs qui se présentent devant lui. Bang, bang, bang !
Mouvement mécanique et répétitif qui finit par lasser, car Fante oublie dans cet essai deux éléments essentiels qui donneront tout son sel à ses romans futurs.
D'une part, une distance humoristique qui rend la fable un peu moins amère sous le palais du lecteur. Ici c'est aigre et, finalement, un peu désagréable au goût.
D'autre part, une humanité formidable qui donne à la plupart de ses personnages - y compris Bandini - une épaisseur empathique qui les rend attachant, quels que soient par ailleurs leurs défauts.
Ici, Bandini est vraiment un sale gosse, et on finit par le rejeter, même si l'on sent bien que son attitude est celle, désespéré, d'un gars paumé.
Au delà de mes réserves, n’hésitez pas à découvrir La route de Los Angeles. Vous y découvrirez Fante et Bandini, à l'aube de leur vie d'adulte.
Et rien que pour ça, cela vaut le coup.
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