Le pitch

Lors d'une excursion en mer, Lord et Lady Glenarvan trouvent dans le corps d'un requin une bouteille renfermant un message de détresse, envoyé par le capitaine Grant avant son naufrage.

Ils décident de partir à la recherche des survivants, accompagnés par les enfants du capitaine disparu et par un savant farfelu et fantasque. C'est le début d'un périple mouvementé aux confins du monde

Mon avis

Je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer que Les enfants du Capitaine Grant est un célèbre roman de Jules Verne, publié en 1868 chez Hetzel. Ah, si, je viens de le faire, désolé !

Non, sans blague : tout le monde a lu au moins une fois dans sa jeunesse un des livres les plus célèbres de ce bon vieux Jules, à l'imagination inextinguible.

Sans doute un des récits destinés au plus jeune de son lectorat, avec au coeur de l'histoire de jeunes héros bien sympathique.

Mais il faut bien avouer qu'aujourd'hui, la narration Vernienne peut paraître un peu rébarbative aux jeunes "milléniums".

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C'est sans doute une des raisons qui ont poussé Alexis Nesme à adapter en BD ce récit, de la manière la plus fidèle que possible.

Car, lire une BD est toujours plus facile que de se taper la lecture d'un gros roman plein de descriptions, n'est-ce pas?

Mais Alexis Nesme s'est lancé dans une entreprise d'une folle envergure : plusieurs années de travail acharné, en solo, scénario et graphismes sous sa coupe et, à l'arrivée trois beaux albums que je vous propose aujourd'hui en intégrale (un peu chère - 35 € - mais comportant en prime un cahier graphique indispensable).

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150 planches extrêmement denses, avec énormément de texte, qui nécessiteront plusieurs heures intenses d'effort et de plaisir pour les plus jeunes.

Tout cela pour un résultat... étonnant !

Étonnant, tout d'abord - et ce sera l'aspect vraiment positif de ma critique - car Alexis Nesme a bâti à "plume nue" un véritable chef d'oeuvre visuel.

150 planches d'une beauté à couper le souffle, chaque vignette étant un tableau de maître à elle toute seule.

Tableau classique, car l'auteur a choisi de donner à son récit un aspect rétro, un peu comme si l'éditeur n'était pas Delcourt, mais Hetzel !

La précision des détails, la qualité des couleurs, extrêmement chaudes, la grâce des encarts de récitatif, tout est ma-gni-fi-que, à couper le souffle.

On en vient à regretter que le format de l'album ne soit pas plus important, ni que les vignettes ne soient pas plus grandes.

Étonnant, ensuite, car Alexis Nesme a choisi la voie étrange de l'anthropomorphisme : tous les personnage du roman sont devenus des animaux !

Tigres, loups, grenouille, ours : gentils et vilains sont passés à la moulinette du transformisme animal.

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Qu'en dire ? Que cela n'apporte, à mon avis, pas grand-chose à l'oeuvre, si ce n'est un élément distanciant étrange... Peut-être cela plaira-t-il aux plus jeunes.

Reste le problème de l'adaptation, sur lequel je porte un œil un peu plus critique. Amicalement critique.

Alexis Nesme a repris, tel quel, le texte de Jules Verne. Et cela ne fonctionne que moyennement.

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Car pour séduire la jeunesse en BD (mon propos en introduction), il aurait fallu un peu rafraîchir et dynamiser le style très académique de notre ami Jules.

Ici, les longues phrases et le vocabulaire châtié, plaqués sur des images magnifiques, mais assez statiques, ne permettent pas à l'entreprise d'atteindre complètement leur but.