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New York… peut-être la ville la plus fascinante du monde… avec Paris !
Une métropole géante, complexe, foisonnante, pleine de bruits, de couleurs, de personnages et d’identités multiples.
Un laboratoire d’idées, de formes et d’images. Un terrain d’expérimentation perpétuel pour les architectes les plus innovants.
Un monde qui n’a cessé d’inspirer les romanciers, les illustrateurs, les photographes, une histoire sur laquelle se sont penchés les sociologues, les historiens et les psychanalystes.
Romans, BD, livres de photos, albums pour enfant : c’est un échantillon d’une trentaine de toutes ces œuvres consacrées à la Grosse Pomme que le Tourne Page vous propose aujourd’hui. Un choix de première qualité : que du bon, de l’excellent, de l’indispensable !*
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#New York : une ville à lire
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New York – Portrait d’une ville – Reuel Gordon
Taschen – 560 pages – 49.90 €
Le pitch : Ce livre présente l’histoire épique de New York à travers des photographies, des portraits-photo, des cartes et des vues aériennes, près de 600 pages d’images historiques chargées d’émotion, de la moitié du XIXe siècle à nos jours.
Pour compléter ce prodigieux trésor d’images, des centaines de citations et de références tirées de livres, films, émissions et chansons sur le sujet.
La ville y est représentée avec tous ses hauts et ses bas, des folles nuits de l’ère du jazz à la période hédoniste du disco, en passant par la sombre période de la Grande Dépression ou le désastre du 11 septembre et ses séquelles, alors que ses citoyens, traumatisés, mais debout, recollent les morceaux.
Mon avis : Ce monument édité grâce à Taschen est à la fois un des plus beaux livres de photos que j’ai eu le plaisir de lire au cours de ma longue et riche vie de lecteur, mais c’est aussi un des plus passionnants livres d’histoire de ma bibliothèque.
De manière strictement chronologique, l’auteur raconte l’histoire de New York, de 1850 à nos jours, grâce à une iconographie absolument inouïe – je pèse mes mots – et de courts textes éclairant le contexte dans lequel les photos ont été prises.
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Le format original est hors-norme (35*26 cm, près de 5 kilos), le résultat extraordinaire (je ne parle pas du rapport qualité/prix, 49,99 € pour un tel recueil, c’est donné !).
Le ventre de New York – Thomas Kelly
Rivages/Noir – 469 pages – 10.60 €*
Le pitch : Les frères Adare ont grandi dans une famille ouvrière du Bronx. A la mort du père, Paddy Adare est élevé par son oncle et devient le bras droit d’un chef de gang irlandais. Son frère Billy suit une autre voie et entre à l’université. Pour financer ses études, il travaille au creusement d’un tunnel qui doit alimenter la ville de New York en eau potable. Deux itinéraires, deux mondes incompatibles qui vont s’affronter.
Mêlant étroitement fiction et réalité, Thomas Kelly dépeint l’univers hallucinant des tunnels où des hommes-taupes creusent au péril de leur vie, un univers qu’il a côtoyé de près pour y avoir lui-même travaillé.
Mon avis : Le ventre de New York est le premier des – seulement – trois romans écrits par Thomas Kelly au cours des vingt dernières années (quel dommage que sa productivité soit si faible !).
Et, dès le premier roman, le lecteur sait qu’il a affaire à un auteur exceptionnel, que je ne saurais mieux comparer qu’à un Dennis Lehane doté d’une fibre particulièrement sociale.
Kelly, comme tout grand auteur américain de romans noirs, se nourrit de ses origines et de ses expériences. Il est d’origine irlandaise – on s’en doutait un peu avec un nom pareil ! – et ses personnages principaux le sont aussi (il y a donc beaucoup de flics parmi eux !)
Il a travaillé dans le bâtiment, et ses héros sont des ouvriers – mineurs de fond pour construire une canalisation d’alimentation en eau ici, constructeurs de gratte-ciel dans Les bâtisseurs de l’empire. Il a passé son enfance et sa jeunesse et son adolescence dans le Bronx, et ses romans sont autant de plongées hyper réalistes dans le New York populaire.
Irlandais, manœuvres, flics et voyous, New York… voilà de quelle chair sont composés les romans rares et les rares romans de Thomas Kelly. Et le résultat est assez exceptionnel.
Les cygnes de la cinquième avenue – Mélanie Benjamin
Le livre de poche – 480 pages – 8.20 €
Le pitch : Babe Paley est la plus en vue des Cygnes de la Cinquième Avenue, ces femmes de la haute société new-yorkaise des années 1950. Son atout indéfinissable : son style. Elle incarne l’élégance, fait souvent la une de Vogue, mais ce que personne ne voit, c’est le sentiment de solitude qu’elle laisse dans son sillage, en dépit de sa fortune, de ses enfants, de son mari riche et puissant.
Jusqu’au jour où Truman Capote surgit dans sa vie. Leur amitié est instantanée et fulgurante. Babe trouve chez l’écrivain prodige, aussi génial qu’extravagant, la passion qui manquait à son existence. Grâce à elle, Truman accède à cette élite qui le fascine tant. Et à ses secrets, ses rumeurs, ses scandales, y puisant son inspiration, au risque de trahir Babe.
Mon avis : Au cours de ces trois dernières années, combien de « romans » écrits à partir d’une célébrité ? Des dizaines, tous moins intéressants les uns que les autres (ce commentaire n’engage que moi, bien entendu). Un mouvement révélateur, à mon avis, de la pauvreté d’inspiration des auteurs contemporains…
En découvrant le pitch des Cygnes de la cinquième avenue, je me suis dis que Mélanie Benjamin avait sacrifié à cette nouvelle mode. Mais la jolie couverture vintage, et le sujet de ce biobook (Truman Capote ? un des plus grands auteurs américains du siècle dernier, à n’en pas douter !), si je puis utiliser ce néologisme, m’ont convaincu d’y jeter un œil.
Bien m’en a pris, car c’est sur un véritable roman coup de cœur que je suis tombé, incapable que j’ai été de lâcher le livre avant d’en avoir parcouru les presque 500 pages !
911- Shannon Burke
10/18 – 216 pages – 7.10 €
Le pitch : Lorsqu’il devient ambulancier dans l’un des quartiers les plus difficiles de New York, Ollie Cross est loin d’imaginer qu’il vient d’entrer dans un monde fait d’horreur, de folie et de mort. Scènes de crime, blessures par balles, crises de manque, violences et détresses, le combat est permanent, l’enfer quotidien.
Alors que tous ses collègues semblent au mieux résignés, au pire cyniques face à cette misère omniprésente, Ollie commet une erreur fatale : succomber à l’empathie, à la compassion, faire preuve d’humanité dans un univers inhumain et essayer, dans la mesure de ses moyens, d’aider les victimes auxquelles il a affaire. C’est le début d’une spirale infernale qui le conduira à un geste aux conséquences tragiques.
Mon avis : Shannon Burke s’est révélé une des vraies découvertes de la littérature américaine de l’année 2019, grâce à la parution de son troisième roman, Dernière saison dans les rocheuses. J’ai découvert à cette occasion qu’il avait précédemment publié deux autres romans, récits tirés de son expérience professionnelle antérieure, alors qu’il travaillait à New York comme ambulancier et infirmier.
Dans ce récit à la première personne qui ressemble souvent plus à un recueil de souvenirs – autobiographie – qu’à un scénario romancé, c’est bien la loi de la jungle, le danger, la violence et la mort qui prennent toute la place.
Le Bronx des 90’s, c’est New York avant sa renaissance : c’est la jungle. Quartiers abandonnés par la municipalité et le gouvernement, racisme, pauvreté, drogues…
Dans un style efficace, journalistique, Shannon Burke prend dès les premières pages le lecteur au coltard et – pif ! paf ! – lui balance de grandes claques pendant deux cents pages.
Les aiguilles d’or – Michael McDowell
Monsieur Toussaint Louverture – 521 pages – 12.90 €
Le pitch : Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D’un côté, l’opulence et le faste. De l’autre, le vice monnayé et l’alcool frelaté. C’est à leur frontière, au coeur de l’infâme Triangle Noir, qu’une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption.
Les Stallworth, dirigés d’une main de fer par leur patriarche, l’influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks.
Mon avis : Surfant à 100 % sur le succès considérable (et largement mérité) de la saga Blackwater, l’éditeur Monsieur Toussaint Louverture entame la publication des autres romans de Michael McDowell en lui dédiant une collection spécifique.
Dès les premières pages de ce thriller historique newyorkais écrit trois ans avant Blackwater, on retrouve l’indubitable talent de narrateur de Michael McDowell : le premier chapitre est éblouissant.
Tout au long des 500 pages du roman, McDowell prend tout son temps pour planter avec maestria le décor de chaque scène, immergeant avec talent le lecteur dans ce New-York de 1880, qui fera immanquablement penser, pour les cinéphiles, aux chefs-d’œuvre de Martin Scorsese que sont Gangs of New-York et Le temps de l’innocence.
Triburbia – Karl Taro Greenfeld
Pocket – 312 pages – 7.40 €*
Le pitch : À Tribeca, ce quartier de Manhattan où ont afflué jeunes bourgeois argentés et pseudo-bohèmes, plusieurs hommes se retrouvent tous les matins pour prendre le petit déjeuner, après avoir déposé leurs enfants à l’école chic du coin.
L’ingénieur du son, le sculpteur, le journaliste à succès dont les Mémoires vont se révéler entièrement truqués, le dramaturge, le marionnettiste qui rêvait de révolutionner son art , le cuisinier italien, le producteur de cinéma, et même le gangster juif de Brooklyn qui méprise ces goys, mais ne peut s’empêcher de les écouter disserter sur le monde comme il va.
A eux tous (sans oublier leurs épouses, souvent détentrices du vrai pouvoir), ils forment une sorte de tribu urbaine fascinante sur laquelle Karl Taro Greenfeld porte un regard sarcastique et amusé.
Mon avis : Comment ce premier roman d’un jeune auteur new-yorkais est-il arrivé dans ma bibliothèque ? Il m’a simplement sauté dans l’oeil lors d’un passage dans une librairie, car la couverture de l’édition de poche, très graphique, est absolument magnifique !
Sur le fond, il s’agit d’une chronique très réussie où l’auteur suit huit hommes habitant le même quartier branché de New York, autant de portraits en reliefs et en creux de la société hype américaine. C’est drôle, caustique, très bien écrit.
Sempé à New York – Jean-Jacques Sempé
Editions Denoël – 300 pages – 30 €
Le pitch : Dès son adolescence à Bordeaux, Sempé rêvait de pouvoir intégrer la famille des dessinateurs du New Yorker, le prestigieux magazine américain dont il admirait l’esprit. Ce rêve devenu possible, en 1978, il se rend régulièrement à New York pour travailler avec une équipe qui lui laisse une totale liberté. Bien que Français, Sempé dessine cent une couvertures et autant de « cartoons » en pages intérieures, ce qui est sans précédent dans l’histoire d’un magazine américain.
Ces dessins new-yorkais, dont de nombreux inédits, sont ici rassemblés pour la première fois et accompagnés d’un entretien avec Marc Lecarpentier, ancien directeur de la rédaction et président de Télérama. Ils expriment le bonheur de vivre dans une ville unique, avec ses chats insouciants et ses humains minuscules, sa frénésie, ses nuages, son gigantisme, ses jazzmen et ses jardins oubliés.
Mon avis : Avertissement préalable : il existe deux éditions de cet ouvrage : une édition de 2009 avec un grand modèle (31.5*23), une de 2016 avec un petit (24*17) .
Pour les amoureux de Sempé, l’édition originale, bien que difficile à dénicher en dehors du marché de l’occasion,est indispensable : imprimé sur un lourd papier de qualité, avec une qualité de reproduction étonnante (quelles précisions et contrastes dans les couleurs !), le volume doit peser près de trois kilos et mérite votre totale attention.
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Passée cette précision importante, allons droit au but : amateurs de Sempé et de New York, ce livre est indispensable.
Rendez-vous compte : vous avez l’opportunité de vous offrir pour le prix d’un ouvrage la conjugaison de vos deux passions !
C’était Broadway – Jérôme Charyn
Denoël – 384 pages – 8.80 €*
Le pitch : En remontant avec Jerome Charyn la célèbre avenue, on croise Arnold Rothstein, le financier de la pègre new-yorkaise, l’homme qui a littéralement inventé Broadway, Owney Madden, le modèle du Gatsby de Fitzgerald, mais aussi Damon Runyon, chroniqueur inspiré et oublié de la Grande Rue, et « Citizen » Hearst, qui finira par épouser une des plus célèbres Ziegfeld girls.
Toute une galerie de personnages insolites reprend vie sous nos yeux à travers cette histoire de Broadway qui est aussi l’histoire d’une ville, New York, et d’un rêve, le rêve américain.
Porté par une prose nerveuse aux accents cinématographiques, C’était Broadway saisit l’atmosphère d’une rue dont le nom à lui seul est désormais une légende.
Mon avis : Si vous êtes passionné, fasciné par New York, si vous rêvez souvent à ce voyage que vous avez fait, ou toujours voulu faire, pas loin de Times Square, entre la 42ème rue et Central Parc, lisez ce délicieux essai qui reconstitue, sous vos yeux, l’histoire d’une des avenues les plus célèbres de la grosse pomme.
Si vous êtes attiré par les années folles, l’entre-deux guerre, la comédie musicale et la prohibition, délectez-vous des multiples anecdotes recueillies par Jerome Charyn sur les personnages qui ont marqué cette époque.
New York trilogie – La ville – Will Eisner
Delcourt – 141 pages – 9.90 €*
Le pitch : Muets ou diserts, instantanés ou développés en plusieurs planches, les portraits que dresse Will Eisner dans New York Trilogie révèlent toute la finesse et l’intelligence de ce grand maître de la bande dessinée contemporaine.
Un trésor accumulé, année après année, sous une grille d’égout, la faune exubérante campée sur les personnes d’immeubles populaires, les jeux turbulents des gamins des rues, telles des sentinelles imaginaires… Tous ces éléments de décor deviennent à leur tour personnages.
Dans ce premier tome, Will Eisner pose sur la ville qui l’a vu naître un regard sensible et malicieux. Enseignant à l’école des Arts Visuels de New York lorsqu’il réalise cette trilogie, Eisner nous permet de profiter d’une belle leçon d’observation et de saisir au passage ce que la » Grosse pomme » recèle de plus attachant.
Mon avis : Will Eisner, c’était le prince de New York. L’homme qui a traversé tout le XX° siècle en vivant à New York (sauf les dernières années de sa vie, où il est parti en Floride) et en dessinant des histoires se déroulant à New York.
Il était donc normal que le génial inventeur du Spirit, puis le créateur du principe du roman graphique décide, au début des années 80, de consacrer son grand oeuvre à sa ville préférée.
C’est cette oeuvre que l’on retrouve, publiée en trois volumes chez Delcourt. Plus de 400 planches où, à son habitude, Eisner dépeint par petites touches (des histoires en une planche, deux, quatre, parfois une « nouvelle » composée de quelques dizaines de planches) sa cité et ces habitants.
New York – Then and now – Marcia Reiss
Advantage Publishers Group – 144 pages – 39.90 €*
Le pitch : New York Avant & Maintenant, mais toujours iconique. Les immeubles de New York ont changé considérablement au fil des ans.
À une époque, pas plus hauts que Trinity Church, ils sont devenus durant la première moitié du vingtième siècle de magnifiques gratte-ciels. Jusqu’à l’effondrement dramatique des Twin Towers en 2001.
Mon avis : J’ai acheté ce livre (en anglais) à New York, mais vous pouvez le trouver en France.
J’ai une affection toute particulière pour ce recueil, cent cinquante pages de photos légendées et une construction selon un principe très simple : tous les principaux immeubles et centres névralgiques de New York sont mis en avant sur une double page, « dans le temps » et « maintenant ».
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Les photos du temps passé ont été prises, pour la plupart, entre 1880 et 1920.
Elles sont d’un intérêt immense, tant sur le plan historique que sur le plan artistique.
La venin T4 Ciel d’éther – Laurent Astier
Rue de Sèvres – 64 pages – 15.00 €
Le pitch : New York 1900, Emily est danseuse de cabaret, elle est même la meneuse de revue dont la beauté subjugue bien des hommes et en particulier Stanley Whitman, architecte de renommée de la ville.
Cet homme, elle le connaît déjà, elle l’a identifié sur une photo comme étant l’un des agresseurs désignés de sa mère et s’apprête à lui régler son sort comme aux autres. Mais rien ne se passe comme prévu…
Mon avis : Ciel d’éther est le quatrième tome de La venin, l’avant-dernier d’une série qui en comportera cinq (oui, je sais, ceci est un pléonasme, mais au moins c’est clair !). La grande réussite de l’album est l’idée de concentrer l’intrigue en un lieu quasi unique : le New-York du passage au XX° siècle. Fini les grands espaces, voilà la grosse pomme en pleine explosion d’urbanisme.
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Des dizaines de vignettes magnifiques sur des lieux symboliques de la ville, avec en point d’orgue une époustouflante scène d’action sur le Flatiron building en construction (c’est à cette occasion que j’ai découvert que le bâtiment était appelé à l’origine le Fuller building !).
Just kids – Patti Smith
Folio – 416 pages – 8.40 €
Le pitch : C’était l’été de la mort de Coltrane, l’été de l’amour et des émeutes, quand une rencontre fortuite à Brooklyn guida deux jeunes gens dans la vie de bohème, sur la voie de l’art. Patti Smith et Robert Mapplethorpe avaient vingt ans ; elle deviendrait poète et performeuse, il serait photographe.
À cette époque d’intense créativité, les univers de la poésie, du rock and roll et du sexe s’entrechoquent. Le couple fréquente la cour d’Andy Warhol, intègre au Chelsea Hotel une communauté d’artistes et de marginaux hauts en couleur, croise Allen Ginsberg, Janis Joplin, Lou Reed…
Just Kids commence comme une histoire d’amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 1960-1970.
Mon avis : Autant le préciser tout de suite : ce long essai autobiographique de Patti Smith n’intéressera probablement pas tous ceux qui, pour des raisons d’âge ou de centres d’intérêts, n’aiment pas ou n’ont jamais entendu parler de Patti Smith, Robert Mapplethorpe, la musique folk et rock des années 60 et 70, ou l’art moderne new-yorkais de la même époque.
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Quand je précise « probablement pas », c’est que je n’en suis pas certain à 100 % car, au delà de son contenu factuel, la qualité littéraire de ce livre, emprunt de douceur, de nostalgie et de poésie pourra peut-être séduire d’autres lecteurs, étrangers à ces sujets.
Les primates de Park Avenue –Wednesday Martin
Editions Globe et 10/18 – 332 pages – 8.10 pages*
Le pitch : Wednesday Martin débarque de son Midwest natal dans l’Upper East Side, le quartier le plus huppé de Manhattan, avec son mari et ses deux enfants. Le rêve se transforme rapidement en cauchemar.
Wednesday est sur le territoire des primates les plus riches de la planète. Une enclave hostile peuplée de femmes au foyer surdiplômées, glamour, mariées à des patrons de fonds spéculatifs et totalement dévouées à la réussite de leur progéniture. Armée d’un calepin et d’un crayon,
Wednesday Martin consigne, à la manière de la célèbre primatologue Jane Goodall, les rites, les moeurs, les contradictions et les peurs de ces mères richissimes en quête obsessionnelle de perfection.
Mon avis : L’habit ne fait pas le moine est un vieux proverbe plutôt plein de bon sens, et il s’applique parfois à des sujets inattendus.
Exemple : Les primates de Park Avenue qui, malgré son titre, son pitch rapidement survolé, mais surtout sa couverture hyper graphique qui m’avait tapé dans l’oeil quand le volume était sorti en grand format, pour l’été 2017, est tout, mais vraiment tout sauf un feel good book.
Non, ce livre n’est pas un roman écervelé et plus léger qu’une gorgée de champagne, écrit pour les poulettes (chick lit, comme disent les anglo-saxons) ! Pour la bonne et simple raison que, primo, il ne s’agit pas d’un roman, mais un d’essai; et que, secundo, le fond de l’oeuvre relève essentiellement de l’anthropologie !…
Houlà ! J’en vois certain(e)s qui se lèvent déjà, effrayé(e)s par le terme !
Giant – Mikael
Dargaud – 2*64 pages – 2*28.00 €
Le pitch : New York, 1932. Malgré la grande dépression qui frappe durement l’Amérique, les buildings s’élèvent toujours plus haut dans le ciel de Manhattan et les chantiers prolifèrent.
C’est là que travaille Giant, un homme taciturne à la carrure imposante. Ses collègues le chargent d’avertir la famille d’un compatriote irlandais du décès accidentel de celui-ci. Mais, dissimulant la triste vérité, le mystérieux colosse envoie une belle somme d’argent à Mary Ann, la jeune veuve, ainsi qu’une lettre dactylographiée qui pourrait être de son mari…
Elle lui répond et commence alors une correspondance régulière, sans que Giant dissipe le mensonge. Vient alors le jour où Mary Ann et ses enfants débarquent à New York…*
Mon avis : Le New York de l’entre-deux guerres a toujours fait fantasmer les auteurs américains de tout poil; quant aux auteurs européens, ce n’est guère mieux.
Il faut dire que la matière prête au fantasme : la Big Apple, symbole du capitalisme, est parcouru pendant deux décennies par les courants les plus puissants qui aient agité l’occident au XX° siècle.
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Imaginez : la croissance frénétique de la ville, les buildings qui grattent le ciel, l’immigration frénétique, les années folles, l’explosion du jazz, la prohibition, la crise de 29, le New deal, la nouvelle croissance… tout ça en vingt ans. Unbelivable, non ?
Il n’est donc pas étonnant qu’un nouvel auteur, Mikael, se soit lancé dans l’aventure : peindre un tout petit bout, juste un petit bout de tout ça. Et c’est réussi.
Le bûcher des vanités – Tom Wolfe
Le livre de poche – 917 pages – 9.90 €
Le pitch : Sherman McCoy mène une vie luxueuse entre Wall Street, dont il est l’un des jeunes lions, et Park Avenue. Un soir, revenant de l’aéroport avec sa maîtresse, il rate la sortie de l’autoroute, et se perd dans le Bronx. Au moment où il croit enfin échapper à ce quartier de tous les dangers, deux jeunes noirs s’avancent, menaçants, vers sa Mercedes… Le couple parvient à s’enfuir, mais écrase l’un des deux hommes.
Pour Sherman McCoy, c’est le début de la chute. Sa vie affective et professionnelle est pulvérisée, et l’univers dont il se croyait le maître flambe sur le bûcher de toutes les vanités. Graduellement, inexorablement, l’étau se resserre, sans que l’on sache, jusqu’aux toutes dernières pages, comment le cauchemar se terminera.
Mon avis : Lorsque Le bûcher des vanités est sorti, il y a tout jute trente ans, le monde littéraire s’est arrêté de tourner un moment, sidéré par l’impact incroyable de ce roman qui ne ressemblait à rien d’autre ; à rien ! Trois décennies plus tard, ce chef-d’oeuvre n’a pas perdu une miette de sa force, de sa puissance et doit être considéré comme un des grands romans américains du XX° siècle.
Que vous découvriez ce monstre en format broché (700 pages, un bon kilo et demi) ou en édition poche (plus de 900 pages), vous serez d’abord impressionné par sa dimension physique. Mais cette impression sera vite effacé par le choc que vous recevrez en pleine tronche dès que vous aurez lu la première page et que vous aurez été confronté au style de Tom Wolfe.
Trust – Hernan Diaz
Editions de l’olivier – 400 pages – 23.50 €
Le pitch : Wall Street traverse l’une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l’Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d’une famille d’industriels devenu magnat de la finance, il est l’époux aimant d’une fille d’aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l’écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses oeuvres de bienfaisance.
Tout semble si parfait chez les heureux du monde… Pourtant, le vernis s’écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste. Et si cette illustre figure n’était qu’une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d’autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ?
Mon avis : Trust : jolie couverture graphique, et surtout joli titre pour un récit qui a obtenu en 2023 le prestigieux prix Pulitzer.
Car, si le mot, en langage quasi universel, renvoi au capitalisme, sujet (trop) évident du roman d’Hernan Diaz, il a également une double signification, toute autre, en anglais.
Car Trust, pour nos amis anglo-saxons, c’est aussi le vocable correspondant à « confiance » en français. Et la confiance, c’est tout le sujet viscéral du roman. Et c’est ce qui le rend assez unique.
Soleil vert – Harry Harrison
J’ai lu – 350 pages – 7.10 €*
Le pitch : Tandis que l’humanité s’apprête à entrer clans le troisième millénaire, la surpopulation est devenue telle que les ressources naturelles ne suffisent plus à couvrir ses besoins. La nourriture et l’eau sont rationnées, il n’y a plus de pétrole, plus guère d’animaux. Trente-cinq millions de New-Yorkais, pour la plupart sans emploi ni logement, se battent pour survivre.
Andy Rush a un travail, lui. Tous les jours, avec les autres policiers de sa brigade, il part disperser les émeutes de la faim qui se produisent lors de chaque nouvelle distribution de nourriture de synthèse. Alors, qu’importe si un nabab aux activités louches s’est fait descendre ? S’il parvenait à attraper le meurtrier, Andy le remercierait presque pour services rendus…
Mon avis : Parfois, un roman sort de l’anonymat pour des décennies, grâce à son adaptation au cinéma. Soleil vert est l’archétype de ce prototype d’oeuvre à laquelle un film devenu mythique a donné une seconde chance. Dans ce cas de figure, la lecture du roman, sur lequel le lecteur cinéphile va forcément plaquer des images chéries pendant des années, est presque toujours décevante.
Coup de chance : le livre d’anticipation d’ Harry Harrison échappe à cette malédiction et mérite de mener sa propre vie dans l’imaginaire des lecteurs ! Pourtant, ce n’était pas gagné : Soleil vert est un film dont les images, à la fin des années 70, ont marqué à juste raison les esprits.
La traversée de l’été – Truman Capote
Le livre de poche – 151 pages – 6.10 €*
Le pitch : Grady McNeil a dix-sept ans et l’âme passionnée. Alors que ses riches parents vont passer l’été en Europe, elle se retrouve seule dans un New York vibrant sous la canicule.
Délaissant le luxe de la Cinquième Avenue, elle tombe amoureuse de Clyde, gardien de parking à Broadway. Ils s’aiment, mais de façon différente.
La fierté provocante de Grady et la nonchalance de Clyde vont peu à peu les entraîner vers de dangereux précipices. Cette saison sera toute leur vie.
Mon avis : Ce roman est célèbre dans le milieu des fans de Truman Capote : retrouvé « par hasard », le manuscrit n’a été publié qu’en 2006, vingt ans après sa mort, et n’aurait jamais dû l’être.
Il s’agit en effet d’une oeuvre de jeunesse (écrit à 19 ans). Une fois célèbre, Capote ne l’a jamais ressorti de ses archives pour le remanier ou le faire publier et cela n’a jamais été dans son intention de le faire (le sujet est évoqué, si mes souvenirs sont bons, dans son recueil de lettres Un plaisir trop bref).
C’est donc une oeuvre littéralement sauvée de l’oubli.
Lucky Joey – Carl Norac & Stéphane Poulin
L’école des loisirs – 32 pages – 15.00 €
Le pitch : Joey l’écureuil vit avec sa famille dans un grand parc à New York. Rapide et agile, il aime son travail malgré les risques. Joey est laveur de vitres !
Du haut des immeubles, Joey rêve de voyages et de mariage avec Léna, son amoureuse. Tous les deux travaillent dur pour que leur rêve devienne réalité. Se laisseront ils rattraper par les aléas de la vie ou la chance de Lucky Joey finira-t-elle par tourner ?
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Mon avis : Lucky Joey, c’est tout simplement mon coup de cœur jeunesse de ces derniers mois.
Impossible de passer à côté de l’album : il est si grand (25*35 cm) qu’il prend toute la place sur l’étagère de présentation ! Une fois ouvert, nous voilà partis pour New-York.
Les illustrations de Stéphane Poulin sont immenses (imaginez : une image occupant une double page est un vrai petit poster !), avec des tonalités claires (que de luminosité dans ces dessins !).
Elles montrent la grosse pomme comme on (je) l’aime : les grands immeubles avec les fenêtres guillotines, les vues sur Central Park sous les couleurs d’automne, les breakdancers qui virevoltent sur le trottoir… ambiance garantie !
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Les bâtisseurs de l’empire – Thomas Kelly
Rivages/Noir – 590 pages – 9.65 €
Le pitch : Michael Briody, immigré irlandais déchiré entre son désir de refaire sa vie en Amérique et sa loyauté envers la cause républicaine dans sa patrie, s’échine sur le chantier pharaonique de l’Empire State Building.
Par la mafia irlandaise, il rencontre Grace, dont il s’éprend. Mais Grace appartient à Johnny Farrell, relais du maire de New York auprès de la douteuse machine du parti démocrate. Plus l’Empire State s’élève vers le ciel, plus Briody prend conscience que ses fondations reposent sur un bourbier d’argent sale…
Mon avis : Thomas Kelly (né en 1961) est un auteur quasiment inconnu en France, et je me demande encore pourquoi la notoriété ne s’est pas abattue sur lui comme cela aurait dû. Peut-être est-ce dû au fait qu’il n’a publié que trois romans, le dernier (celui-ci) datant de 2005 ?
Kelly, c’est – sous un format et une toile de fond relativement proches du roman policier – l’Irlande à New York, c’est l’histoire de New York, c’est l’Amérique, quoi !
Achetez ce roman (pas si facile que ça à trouver, d’ailleurs !) et plongez dans ce récit merveilleux sur toile de fond historique, la construction de l’Empire State Building, racontée de manière absolument extraordinaire !
Greenwich village – Gihef & Antonio Lapone
Kennes éditions – 48 pages – 14.95 €*
Le pitch : C’était au temps où New York « new-yorkait ». Printemps 1960. Norman Oaks est chroniqueur à la pige pour un journal new-yorkais. Il vit seul mais heureux dans son appartement de Greenwich Village.
Sa quiétude est troublée par la jolie Bebe Newman, une hôtesse de l’air particulièrement bruyante qui s’installe un étage au-dessus du sien. Elle aime faire la nouba jusqu’au petit matin; il aime se coucher et se lever à heures fixes. Elle ne jure que par la modernité; il préfère la tradition. Bref, tout les oppose.
Et pourtant, pour décourager un ex aussi collant que peu recommandable, Bebe convainc Norman de se faire passer pour son compagnon et de partager avec lui le même appartement. Une cohabitation qui s’annonce explosive !
Mon avis : Il y a quelques jours, mon oeil fureteur a été attiré par la couverture d’un album : lignes claires, dessin nerveux, complètement « in the mood 50’s 60’s », couleurs pastels, une hôtesse de l’air comme sortie de la série TV Pan Am lisant son courrier sur le rebord d’une fenêtre à guillotine.
Alors, vous pensez bien, ma main à suivi mon oeil et j’ai embarqué le volume !
Bien m’en a pris car Greenwich est une réussite, une petite perle de fraîcheur vintage comme on en fait peu. Les auteurs, fascinés tous les deux par les Etats-Unis et par les années 50 et 60, ont créé une « feel good BD » bourrée de références diverses.
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Petit Elliot et la grande famille – Mike Curato
Casterman – 40 pages – 13.95 €*
Le pitch : Petit Elliot a désormais une amie, la petite souris, avec qui partager son quotidien. Mais quand celle-ci se rend à une grande réunion familiale, Petit Elliot est désemparé. Il tente de se distraire, part se promener, va au cinéma. Cependant tout le ramène à sa solitude.
Heureusement, la petite souris va venir le chercher et lui proposer de faire partie de sa grande famille.
Mon avis : Avis aux amateurs : Petit Elliot et la grande famille vient après Petit Elliot dans la grande ville, mais on peut lire le deuxième directement sans trop être perdu dans l’histoire (ah ! ah !)
Petit Elliot, c’est donc un éléphant de toute petite taille, blanc de peau, mais avec des taches de couleur pastel (bleu, rose), qui vit à New York. Plutôt rare, comme éléphant, vous en conviendrez.
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Elliot est adorable, so cute, mais il a du mal à vivre dans une aussi grande cité car dans la grosse pomme les gens vivent un peu les uns à côté des autres sans se parler, voyez-vous.
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