Le chien qui louche
Futuropolis
Le chien qui louche
Futuropolis
Le pitch
Fabien est surveillant au Louvre. Il aime son métier.
Il aime aussi Mathilde. Celle-ci le présente à sa famille, dans la vaste maison de campagne près d’Angers. Non sans appréhension, car le clan Benion est un peu spécial. Il y a son père, Louis, qui est à la tête depuis 1975 de l’entreprise familiale de meubles, fondée en 1947, et ses deux frères, Maxime, l’aîné, et Joseph.
Ils ne sont pas méchants, plutôt maladroits et ont un humour qui n’est pas forcément subtil. Le fait que Fabien travaille au Louvre est une coïncidence bienvenue, puisqu’ils viennent de retrouver au grenier, le tableau d’un aïeul, peint au XIXe siècle. C’est une affreuse toile représentant un pauvre clébard qui louche.
Que vaut le travail de l’ancêtre ? demandent les Benion. Est-ce une croûte ou un chef-d’œuvre ?
Mon avis
J'aime bien quand tout le cadre de l'histoire est dans le pitch de l'éditeur, cela vous permets de plonger directement dans le contexte du livre que je vous présente. Pour l'album d'Etienne Davodeau, c'est le cas.
Vous l'avez compris, la question que sous-tend cette petite fable, développée sous forme de roman graphique, est toute simple, toute bête : qu'est -ce qu'une oeuvre d'art ?
Quels sont les critères qui peuvent conduire un spécialiste à considérer qu'un tableau mérite d'être exposé au Louvre ?
Y-a-t-il une vérité en la matière ?
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Question plutôt maligne, que tout un chacun s'est posé un jour en contemplant, perplexe, une oeuvre d'art exposée à la FIAC ou une "installation" dans une exposition d'art moderne.
Davodeau tente d'y apporter une réponse avec le ton décalé et le cocktail original que certains lui connaissent.
Une base iconoclaste, une dose de provocation, un lichette de surréalisme (voire de dadaïsme), une tranche de social : tout est là.
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Le résultat ? Sur le fond, c'est plutôt réussi, car Davodeau est un humaniste et son histoire n'est jamais méchante; même si, à ne pas vouloir abîmer certains de ses personnages, l'ensemble manque un peu de cruauté et de radicalité.
Assez vite, malheureusement, l’histoire se devine et les péripéties manquent de surprise.
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Et comme, sur la forme, j'ai un peu de mal (comme toujours) avec les graphismes volontairement peu travaillés de l'auteur (certains visage sont vraiment laids) , j'avoue que la déception a fini par prendre le pas sur la curiosité.
Dommage, car sur certaines planches, lorsqu'il s'attache à donner du relief et de la profondeur à ses dessins, Etienne Davodeau démontre un réel talent de graphiste.
A découvrir, pour le fond du sujet évoqué.
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