The Long and Winding Road
Kennes Editions
The Long and Winding Road
Kennes Editions
Le pitch
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage » disait le poète. C’est pourtant sans joie que notre Ulysse entreprend le voyage posthume que lui propose son père.
En guise de dernière volonté, celui-ci l’invite à répandre ses cendres sur l’île de Wight, en Angleterre, en suivant le même périple que lui lorsqu’il s’était rendu au mythique concert de 1970. Une odyssée rock qui avait changé le cours de sa vie. Et qui pourrait bien changer la sienne…
Sur une bande-son d’époque, au volant d’un combi Volkswagen hors d’âge et flanqué des trois compagnons de jeunesse de son père, tous plus barges les uns que les autres, Ulysse empruntera donc la route longue et sinueuse qu’ils avaient suivie quelques années plus tôt.
Au-delà de la ligne blanche, Ulysse découvrira que son père n’était pas ce petit bourgeois étriqué pour qui il n’avait jamais eu grande estime. Et à travers lui, il comprendra mieux d’où il vient et qui il est vraiment. Un voyage intérieur d’une rare intensité !
Mon avis
Les BD qui tentent d'associer l'image et le son ne sont pas légions car l'exercice est forcément très virtuel : comment déclencher une musique, une chanson, en tournant la page d'un album ?
C'est pourtant que qu'ont tenté de faire Christopher et Pellejero avec The long and winding road dont le titre est déjà tout un programme.
L'album, un ouvrage lourd (trop lourd) à la couverture épaisse (trop épaisse) est un one shot de 180 planches.
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Un road trip au cours duquel le héros, accompagné par un trio de vieux pépés indignes qu semblent directement tirés des Vieux fourneaux, de Lupano, tente de remonter sa vie et celle de son père, récemment disparu, jusqu'à leurs sources entremêlées.
Toutes les quelques planches, l'histoire est porteuse d'une indication musicale, une "piste" (il y en a 45) sur une bande originale qui est censé ponctué l'histoire.
L'idée est bonne, mais elle ne fonctionne pas vraiment car qui, à part de vieux fans de musique pop et rock comme moi, connait la plupart de ces 45 titres suffisamment bien pour que leur seule mention déclenche le son correspondant dans leur tête ? Mais bon, l'intention est sympathique...
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On suit cette longue errance avec intérêt, car le scénario de Christopher est bien construit, malin, parfois émouvant, même si le personnage principal ne présente pas beaucoup d'intérêt.
D'où vient alors cet agacement qui m'a accompagné tout au long de ce "trip" qui n'est pas que géographique ?
Probablement du parti pris de la mise en couleurs des graphismes. Parti pris extrême, puisque des couleurs, justement, il n'y en a quasiment pas !
Quelle mouche a piqué Pellejero pour décider de rendre son album quasiment monochrome ? Et pas du noir et blanc : 80 % des planches sont uniformément ocre/jaune clair (certains diraient "jaune pisseux") ! Non seulement c'est assez laid, mais en plus c'est très désagréable à l’œil... Quel dommage !
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Reste encore un autre problème : le choix éditorial de Kennes Editions. Pourquoi un album aussi massif, et à un prix aussi dément ? 29 € ? Personne n'achète une BD de ce type a ce prix là ? Là aussi, quel dommage, car l'entreprise est vraiment sympathique...
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