L’énigme des Blancs-Manteaux
Jean-Claude Lattès - 10/18
L’énigme des Blancs-Manteaux
Jean-Claude Lattès - 10/18
Le pitch
Paris, janvier 1761. Nicolas Le Floch, un jeune homme natif de Guérande, débarque dans la capitale, écarté de sa Bretagne par son tuteur.
Après un passage au couvent des Carmes, le jeune Le Floch va apprendre le métier de policier sous la houlette de M. de Sartine, le lieutenant général de police de Louis XV, chargé des affaires spéciales.
Le Floch va devoir faire très vite ses preuves et apprendre le prix du silence et du secret. Sa première enquête criminelle va le plonger dans le monde interlope de la corruption, du jeu, des intrigues crapuleuses et d'une conspiration contre la vie du roi.
Mon avis
Alors que commence tout juste le nouveau millénaire, Jean-François Parot, diplomate de carrière, publie chez Jean-Claude Lattès un roman historique dont le héros est Nicolas Le Floch, un jeune provincial bien né à la formation juridique qui est monté à Paris pour se lancer dans la carrière policière.
Très vite, le succès arrive et l'auteur reprend son personnage qui va, au fil des années et des enquêtes, traverser le règne de Louis XV, puis celui de Louis VI.
La série des Nicolas Le Floch (15 volumes) deviendra alors un des plus grands succès de l'édition française de ces vingt dernières années.
L'énigme des Blancs-Manteaux est le premier tome de la série.
Sur quatre cents pages, l'auteur, dotée d'une très belle plume classique qu'il accord un peu - mais pas trop - aux expressions de l'époque, plante avec maestria le décor dans lequel va évoluer son personnage.
Jean-François Parot était diplomate, mais il aavait aussi une formation d'historien, et cela se voit.
Le roman, au rythme plutôt lent (l'auteur prend le temps d'installer le cadre et les personnages qui vont devenir récurrents), se déroule dans le Paris du XVII° siècle, et le lecteur a l'impression d'y être projeté.
Immersion totale, grâce à la multitude de détails et de descriptions.
Parot était un homme de (5) sens, et il ne manque jamais l'occasion d'évoquer une image, odeur, une saveur (la gastronomie joue un rôle essentiel dans ses histoires).
Ce qui fait la force des Nicolas Le floch, ce n'est pas vraiment le personnage principal, bien qu'il présente l'intelligence et le flair d'un grand détective.
Le Floch est sympathique, très sympathique, gentil, attentionné, poli, honnête... un garçon vraiment attachant mais sans doute un peu trop parfait pour être vraiment intéressant.
Non : la première qualité de la saga, c'est la galerie de personnages hauts en couleurs qui gravitent autour de héros et qui, souvent, vont l'aider dans ses enquêtes.
Monsieur de Sartine, le chef de la police, Monsieur de Noblecourt, son logeur, Bourdeau, l'adjoint de Le Floch, Semacgus, le chirurgien, Samson, le bourreau, le personnel de maison, Catherine et Marion les cuisinières (très important !), et j'en oublie...
La seconde force de la série, c'est l'incontestable qualité des intrigues policières, soigneusement raccordées aux faits historiques de l'époque.
Même si l'histoire du premier tome n'est pas la plus passionnante de la série et manque un peu de rythme (mais pas de cadavres !), le lecteur se prend au jeu en suivant ce jeune Maigret du XVI°qui, peu à peu, va apprendre son métier.
Je mettrais bien quelques louis d'or sur le pari qu'une fois le premier tome refermé, vous enchaînerez direct sur L'homme au ventre de plomb, le deuxième roman des aventures de Nicolas Le Floch ! Recommandé !
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