Le sommet des Dieux – T1
Kana
Le sommet des Dieux – T1
Kana
Le pitch
Dans une petite boutique népalaise, Fukamachi tombe sur un appareil photo qui pourrait bien être celui de George Mallory, le célèbre alpiniste qui fut le premier à essayer de vaincre l'Everest.
Mallory disparût avec Andrew Irvine, lors de cette ascension en 1924, sans que l'on puisse savoir s'ils sont parvenus au sommet. Et si c'était seulement lors du chemin du retour qu'ils avaient eu cet accident fatal ? Cela changerait l'histoire de l'alpinisme !
C'est sur cette passionnante question que s'ouvre le chemin initiatique de Fukamachi qui sera amené à faire la rencontre de figures hautes en couleurs.
Le dépassement de soi, l'aventure, la passion de la montagne sont les leitmotivs de cette formidable aventure signée Jirô Taniguchi !
Mon avis
Le maître Jiro Tanigushi se lance, début 2000, dans l'adaptation en manga (bien que je préfère parler de BD pour évoquer l'œuvre de Tanigushi, fortement imprégné de culture BD occidentale) du Sommet des dieux, le best-seller japonais de Baku Yumemakura.
A cet instant, certains de ses fans - et dieu sait s'ils sont nombreux de par le monde - ont du être un peu interloqués par son choix.
Car si le roman de Yumemakura était alors extrêmement populaire, son cadre était très éloigné de l'univers habituel de Jirô Tanigushi.
La haute montagne, l'alpinisme de très haut niveau : rien à voir avec les récits urbains du grand dessinateur.
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Pourtant, quatre ans plus tard, quand Tanigushi achève la création de cette immense fresque sur la montagne et les hommes qui se déploie sur plus de 1 500 planches (!), personne ne peut encore douter : Le sommet des dieux est un chef d'oeuvre, sans doute, en quelque sorte, le Guerre et paix de l'illustrateur !
Dans le premier tome de la saga, Tanigushi pose lentement le cadre de son récit en mettant en scène la quête quasi policière de Fukamachi qui va servir de fil rouge et de colonne vertébrale solide (c'était nécessaire, sur une si longue distance) à l'histoire.
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Que s'est-il passé réellement en 1924 sur les pentes de l'Everest, avant que Mallory, le célèbre alpiniste, ne disparaisse corps et bien?
C'est en suivant les traces de deux autres alpinistes fameux, Habu Jôji , qu'il croise fortuitement, puis son grand rival, Hase Tsuneo, que Fukamichi va tenter de le découvrir.
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Dès le départ, l'histoire est passionnante, portée par la tension dramatique des grands exploits - réussites et drames - qui ponctuent la carrière des deux hommes.
Le lecteur se retrouve littéralement agrippé par le revers de la veste par Tanigushi qui l'emmène sur les pentes verticales et vertigineuses des plus grands sommets du monde et ne le lâche jamais (heureusement !).
Trois cents planches plus loin, le premier tome s'achève par un cliffhanger (jamais le terme n'aura été utilisé de manière plus approprié) qui oblige le lecteur a se précipiter sur le volume suivant.
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Si (et seulement si), vous êtes passionné par la montagne et l'alpinisme (pour les autres, passez votre chemin), la lecture de cette saga est indispensable, sans doute un des deux sommets de la littérature consacrée à la haute montagne (avec Frison-Roche et sa trilogie Premier de cordée).
[suite de ma critique sur le second volume]
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